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Objet : Histoire des techniques
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- From: Denis Varaschin <denvar AT wanadoo.fr>
- To: <athena AT services.cnrs.fr>
- Subject: Colloque "Courrières"
- Date: Tue, 15 Feb 2005 19:21:02 +0100
Title: Colloque "Courrières"
Appel à communications
Colloque « La catastrophe de Courrières au risque de l’histoire »
Billy-Montigny, 9-11 mars 2006
En mars 2006, le Centre d’interprétation des risques industriels (CIRI) organisera à Billy-Montigny, sur les lieux mêmes de la catastrophe dite de Courrières et à l’occasion de son centenaire (10 mars 1906), un colloque scientifique international.
Il s’inscrira au c¦ur d’un ensemble de manifestations commémoratives qui se développeront autour du silo de Méricourt où reposent les restes des 272 victimes non identifiées de la catastrophe, du puits n° 2 de Billy-Montigny par lequel sont remontés treize survivants et du « parcours du rescapé » qui les unit. Par ailleurs, ce colloque inaugurera officiellement les travaux du CIRI qui s’est donné comme champ d’étude le risque industriel dont l’événement-catastrophe est l’élément le plus spectaculaire et le plus durable dans les mémoires, qui agit comme puissant révélateur d’une époque et d’une société, de ses contradictions, de ses angoisses, de ses attentes.
Le colloque entend, dans une conception analytique et réflexive qui ne néglige pas le fait brutal et tragique, mettre en avant l’unité de temps (court) et de lieu (circonscrit) de la catastrophe de Courrières. Il souhaite élargir la réflexion aux risques et aux catastrophes industrielles dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire.
Les organisateurs proposent d’abord d’interroger le contexte local, régional, national et international de 1906 : situation du bassin minier du Nord – Pas-de-Calais, position de la Compagnie des mines de Courrières (administrateurs et dirigeants, ingénieurs, attitude face aux risques…), conditions de travail du mineur dans cette entreprise, réactions plurielles aux précédentes catastrophes minières et industrielles observées en France au cours des années antérieures…
Un deuxième temps sera consacré à la catastrophe de Courrières, dans ses aspects quantifiables ou non : sources archivistiques et historiographie, approche événementielle, dommages matériels et bilan humain (morts, blessés, mais aussi rescapés), organisation des secours, souffrances et soins, attente des familles, images fixes et animées (y compris les détournements et les caricatures), comptes rendus par les médias (locaux, nationaux, internationaux)…
La catastrophe suscite un choc, spontané puis canalisé, au croisement d’intérêts, de sensibilités, de systèmes de représentation différents. Entre douleur, émoi, travail de deuil, compassion, solidarités, émeutes, violences, grèves, revendications, efforts d’adaptation, discours…, tous les acteurs seront interrogés : personnalités (de Ricq à Clemenceau), entourages des victimes (veuves, orphelins, familiers qui assurent l’accompagnement), mineurs du bassin et d’ailleurs, Compagnie mise en cause et monde charbonnier plus largement, Églises et municipalités, politiques régionaux et nationaux, syndicats, appareil judiciaire en quête de responsabilités, mobilisation de l’armée et des administrations… Une approche des patrimoines matériels et immatériels légués par une catastrophe qui a cristallisé le passé, contribué à la construction d’une mémoire locale et d’une identité professionnelle, voire donné forme à un inconscient collectif, est attendue.
Enfin, la catastrophe sera interrogée dans une acceptation plus large, qui pose la question de la relation de l’individu et de la société à la civilisation industrielle. Comment la littérature a-t-elle rendu compte de la catastrophe industrielle (Jules Verne, Robida…) ? Entre fait-divers et moment exceptionnel, par quels biais est-elle présentée au tournant du siècle ? Sous quelles formes est-elle offerte par les médias contemporains à des opinions publiques de plus en plus sensibles ? Quelles réflexions (philosophiques, psychologiques…) peut-elle inspirer dans ses aspects individuels et collectifs ?
Comité scientifique
. Alain Beltran, directeur de recherche, CNRS, directeur par intérim de l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP).
. François Caron, professeur, université de Paris-Sorbonne Paris IV.
. Ginette Kurgan van Hentenryk, professeur, université libre de Bruxelles.
. Denis Varaschin, professeur, université d'Artois, directeur de l’EA 2466.
. Jean-Pierre Williot, maître de conférences, université de Paris-Sorbonne Paris IV.
Les propositions d’intervention, d'une page au maximum, comprenant les titres et qualités des auteurs, seront reçues jusqu'au 30 avril 2005 à l’adresse électronique suivante :
denis.varaschin AT univ-artois.fr <mailto:denis.varaschin AT univ-artois.fr>
ou à l’adresse postale : Denis Varaschin
Maison de la Recherche
Université d’Artois
9, rue du Temple
BP 665
62030 – ARRAS Cedex
Le comité scientifique fera connaître son avis aux auteurs des propositions au plus tard le 20 mai 2005.
Les interventions orales seront limitées à 20 minutes.
Selon des modalités précisées ultérieurement, les frais engagés par les intervenants au colloque pour leur déplacement et leur hébergement seront pris en charge par les organisateurs.
Les Actes du colloque feront l’objet d’une publication en volume. Les délais de remise des textes ainsi que les normes de rédaction seront précisés avec la réponse à l’appel à communications.
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Call for papers
Conference « History of risk : The Courrières catastrophe »
Billy-Montigny, March 9-11, 2006
The Centre for interpretation of industrial risks (CIRI) will hold an international scientific conference in March 2006, at Billy-Montigny, one hundred years after the so-called Courrières explosion of March 10, 1906, on the very place where it happened.
The conference will be part of a larger commemorative program, centred around the Mericourt pit (the burial place of the 272 unidentified victims of the explosion), shaft number 2 at Billy-Montigny (though with the thirteen survivors escaped), and the « survivors circuit » between the two sites. From a scientific point of view, this conference will begin officially the work of the CIRI, which is dedicated to the study of industrial risks. Catastrophes embody such risks dramatically and, for this very reason, are remembered long after the facts. They reveal with bold strokes the contradictions, the anxieties and the expectations of past eras and societies.
The program of the conference will include an analysis of the brutal tragedy of Courrières, in its limited historical and geographical setting, as well as more general multifield considerations on industrial risks and catastrophes.
Investigations will start with the context of the Courrières explosion in its local, regional, national and international dimensions : the conditions in Nord – Pas-de-Calais coal fields in 1906, the attitudes toward industrial risks of directors and engineers of the Courrières coal company, the work conditions of miners employed by this firm, the reactions of all parties concerned toward previous mining and industrial catastrophes in France…
The second object of study will be the event of the explosion itself, considered from a qualitative as well as a quantitative point of view : archival sources and historiography ; narratives of the catastrophe ; reckoning of human and material losses (as well as survivors) ; management of aid ; pains and comfort of victims ; expectations of their families ; pictorials and films of the event (including caricatures and allusions in different contexts) ; covering of the explosion by local, national and foreign media…
Next, we shall study the reactions caused by the explosion. After the first spontaneous shock, catastrophes stir up a wide array of emotions (grief, anxiety, mourning, compassion, solidarity), which are susceptible to manipulation and may lead to efforts at coping with the traumatic events as well as grievances expressed in such forms as speeches, strikes or bursts of violence. We should like to know the reactions of as many groups as possible : personalities (from Ricq to Clemenceau), the familiars of the victims (widows, orphans, relatives, friends or neighbours who share their grief), miners from the Nord – Pas-de-Calais and other fields, the employers whose responsibility was claimed, other specialists of coal-mining activities, ecclesiastics, town councils, politicians at the local and national levels, trade unions, the judiciary and the investigations regarding the responsabilities for the explosion, the armed forces and civil services mobilised to cope with the difficulties of the situation. Wel also expected communications on the material remains and the memories of such a catastrophe, which stands as a symbol for an era, shaped local and professional identities, and maybe created collective unconscious feelings.
Lastly, turning to more general topics, we shall study individual and collective attitudes toward industrial civilization itself. What are the points of view on industrial catastrophes expressed in literary works such as those of Jules Verne and Robida, for instance ? Is it correct to assume that, one hundred years ago, media treated such catatsrophes as news items or as exceptional events ? Today, the public is much more concerned with industrial risks : does this imply that the way media cover such topics has fundamentally changed ? Lastly, what are the possible implications of individual and collective aspects of industrial catastrophes for such fields as philosophy or psychology ?
Comité scientifique
. Alain Beltran, senior research fellow, French National Centre for Scientific Research, CNRS, acting director of the Institute of Contemporary History (IHTP).
. François Caron, professor at the Sorbonne (university of Paris 4).
. Ginette Kurgan van Hentenryk, professor at the Free University of Brussels.
. Denis Varaschin, professor at the university of Artois, dirctor of the EA 2466 researc unit.
. Jean-Pierre Williot, associate professor at the Sorbonne (university of Paris 4).
Propositions for papers should not exceed one page and should bear the name and professional affiliation of applicants. They can be mailed until April 30, 2005, to the following electronic address :
denis.varaschin AT univ-artois.fr
or to the following postal address : Denis Varaschin
Maison de la Recherche
Université d’Artois
9, rue du Temple
BP 665
62030 – ARRAS Cedex
Authors of propositions deemed suitable by the scientific board will be notified by May 20, 2005, at the latest.
Oral presentations should not exceed 20 minutes.
The confrence will cover travel and lodging expenses of the authors. Details about this topics will be given later.
Communications at the conference will be published as a book. Authors will be advised of specifications about style and date of publication when they are notified that their proposition has ben selected.
- Colloque "Courrières", Denis Varaschin, 15/02/2005
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