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athena - conf Emmanuel Picavet jeudi 20 octobre valeur et logique de decision fundp namur belgique

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Objet : Histoire des techniques

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conf Emmanuel Picavet jeudi 20 octobre valeur et logique de decision fundp namur belgique


Chronologique Discussions 
  • From: Philippe Goujon <pgo AT info.fundp.ac.be>
  • To: theuth AT listes.univ-rennes1.fr, athena AT services.cnrs.fr
  • Subject: conf Emmanuel Picavet jeudi 20 octobre valeur et logique de decision fundp namur belgique
  • Date: Wed, 12 Oct 2005 09:32:23 +0200

Merci de diffuser largement aux membres de votre faculté, département, service respectif, et aux étudiants intéressés ainsi qu'à tout autre contact utile.

Avec mes excuses si par erreur vous avez reçu plusieurs exemplaires de ce mail

Chers collegues, Chère Madame, Cher Monsieur,



Je me permets de vous rappeler la  conférence du cycle de séminaires et conférence "Communication et Société : Raison technique, raison éthique et gouvernance démocratique"qui se tiendra  à l'Institut d'Informatique, Rue Grandgagnage, 21 à 5000 Namur le 20 octobre 2005 de 16H à 18h. Cette conférence intitulée "« L'intégration des valeurs dans la logique de la décision : l'exemple de la coordination des acteurs sociaux autour de normes ambiguës » srera donnée par Emmanuel PICAVET Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), UFR 10 (philosophie) et équipe NOSOPHI (Normes, Sociétés, Philosophie).
Veuillez trouver, ci-dessous, la description de cette conférence


Emmanuel PICAVET

Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), UFR 10 (philosophie) et équipe NOSOPHI (Normes, Sociétés, Philosophie).
17 rue de la Sorbonne F-75231 Paris cedex 05.              Emmanuel.Picavet AT univ-paris1.fr

 

Séminaire « Raison technique, raison éthique et gouvernance démocratique ». Séance du 20 octobre 2005, 16h-18h. FUNDP, Namur.

 

« Lintégration des valeurs dans la logique de la décision : lexemple de la coordination des acteurs sociaux autour de normes ambiguës ».

 

1.   Dans les développements des théories économiques et politiques de tendance institutionnaliste (ou individualiste-institutionnaliste), on voit saffirmer aujourdhui une meilleure compréhension des interactions entre les processus de changement normatif de type ordinaire (nouvelles législations et mesures politiques,&) et les contraintes issues des « méta-règles » de rang constitutionnel. Cela signifie que lon comprend de mieux en mieux lincidence spécifique des procédures (fixant la répartition des pouvoirs, les »règles du jeu ») sur les rapports entre pouvoirs qui aboutissent à plus ou moins de concrétisation ou davancement des droits ou demandes des individus.

Exemples :

-         La formalisation progressive et approfondissement, en particulier au moyen de la théorie des jeux, des intuitions de base de Buchanan et Tullock (J. Coleman, Urs Schweitzer).

-         Létude par C. Seidl de la manière dont la concrétisation des droits est liée à la limitation des possibilités daccords entre les individus ( in Arrow, Sen et Suzumura, dir., Social Choice Reexamined et dans une version plus développée en allemand).

-         Létude par M. Fleurbaey et M. Van Hees des manières sociales de parvenir, par des réallocations de droits, à des systèmes de droits « simples » permettant lexercice décentralisé de tous les droits, et donnant donc des garanties effectives ne transitant pas par des arbitrages politiques contingents. Mais ce type détude laisse dans lombre les mécanismes sociaux par lesquels de telles évolutions de droits se négocient.

 

3- Dans des cadres institutionnels précis, on arrive aujourdhui à apercevoir assez bien comment se dessine une structure réelle des pouvoirs favorisant à tel degré telle ou telle institution dans le contexte de normes formelles de répartition des pouvoirs relativement ambiguës. Or, les institutions (considérées comme des centres de pouvoirs dans des interactions entre elles) sont porteuses de causes diverses, on peut donc souhaiter progresser dans la compréhension des jeux dinfluence sous-jacents aux compromis qui prévalent concrètement. Les analyses sont souvent conduites en utilisant la théorie des jeux, en particulier lanalyse des jeux sous forme extensive, et la théorie spatiale du choix social.

Cela pose le problème méthodologique de lanalyse des règles encadrant les transactions sociales. va dans le sens de la prise en compte explicite des règles institutionnelles de base à titre de contraintes sur les transactions sociales dans le système considéré.

Exembles :

- les études de G. Tsebelis et de Moser sur le rôle du Parlement européen (v. aussi Hannu Nurmi, Rational Choice and Institutional Design).

- létude de  Martin Kolmar sur le changement institutionnel dans lUE et les droits sociaux

[« An Analysis of Institutional Change in the European Union with an Application to Social Policy », DIW Berlin / German Institute for Economic Research, Discussion Papers, No. 282, 2002].

  Létude de Kolmar, notamment, illustre le fait que la répartition des pouvoirs (au sens des aptitudes à faire évoluer les choses dans un sens ou un autre) nest pas donnée une fois pour toute par les « règles du jeu » de rang constitutionnelles, même sil y a bien lieu de traiter séparément ces dernières (traitées comme des « méta-règles ») afin de comprendre leur incidence à la fois sur lévolution des règles (la dynamique du droit social) et sur la répartition concrète des responsabilités ou pouvoirs. De ce point de vue, Kolmar met en relief les propriétés distinctes des différentes composantes des règles du jeu qui peuvent être mobilisées. 

  Dans ce type détude, lattention se concentre sur les règles qui encadrent les procédures de négociation ou de recherche de compromis entre les agents politiques (Commission, Conseil, Parlement,&). On analyse le fonctionnement de procédures institutionnelles en supposant données les préférences des acteurs - même si dans certains cas ces préférences résultent elles-mêmes de procédures de choix social internes, par exemple de votes dans une assemblée.  On étudie leffet spécifique de ces règles selon une méthodologie comparative. Mais on laisse de côté certaines normes qui sont posées par ailleurs, qui servent bien de référence ou de boussole aux débats publics et aux institutions et qui peuvent avoir une incidence sur les processus sociaux étudiés (i.e. sur le type de gouvernementalité que lon étudie).

  Qui dirait que des normes telles que le principe de subsidiarité, les droits sociaux reconnus, la substitution de la régulation à lintervention directe dans laction économique de lEtat, ou encore les normes de marché libre et ouvert, sont sans influence sur le déroulement des processus de gouvernement au sein de lUnion européenne ?

  Ce qui conduit à poser le problème suivant.

 

4- Problème : la mise en évidence de l'incidence (et des formes spécifiques de coordination par) des normes substantielles de base souvent générales et relativement ambiguës, exprimées dans des traités ou dans d'autres documents résultant d'accords intergouvernementaux (par exemple : la norme de libre concurrence non faussée et d'ouverture des marchés dans lUE, les normes régissant l'intervention économique des Etats, les normes générales régulant la répartition des pouvoirs [ex. principe de subsidiarité], droits sociaux proclamés et reconnus à léchelon intergouvernemental).

  Le rôle important de normes générales et ambiguës donne une place importante à l'expertise dans la dynamique de la concrétisation des droits à travers le jeu ordinaire entre les pouvoirs dans une structure politique. Les études sur lexpertise et la jurisprudence: mettent en évidence le rôle important de linterprétation de certaines normes de base (en particulier, des normes de libre concurrence et douverture des marchés) dans les rapports réglés entre institutions.

  Mais de plus, à travers les typologies et modèles descriptifs de procédures de mise en Suvre de politiques dans un contexte de normes ambiguës, avec ou sans conflit entre les agents : on voit émerger des éléments théoriques de portée assez générale (travaux de Matland, Jones et Clark, Reynaud).

  Le modèle de l'organisation politique qui reste dominant dans les représentations communes est celui de l'action concertée autour d'objectifs communs : on se pose alors simplement la question du niveau de l'action collective (du communal à l'européen ou au-delà).

  Mais les travaux en cours suggèrent que :

 

-         En matière de concrétisation des droits et des pouvoirs (ou d'autres standards exprimés par des normes), le modèle pertinent de laction politique européenne (ou de la gouvernementalité) est celui  d'une incidence de ces droits ou normes sur les interactions entre pouvoirs. Plutôt quà la mise en Suvre de politiques concertées orientées vers des buts, on constate lincidence de certains buts de références sur les formes de la concurrence des pouvoirs (ces pouvoirs visant par ailleurs des buts très divers). 

Ce type de coordination par les normes ne suppose pas forcément laccord sur des normes non ambiguës, quil sagirait simplement de mettre en Suvre. Il peut sagir plutôt dune incidence des normes sur des interactions entre pouvoirs qui demeurent stratégiques, sans élimination des aspects conflictuels (tenant par exemple à la défense de causes opposées) ni des ambiguïtés des normes de référence.

 

-         des formes cruciales et explicables de non-séparation des pouvoirs reposent sur linterprétation des faits par des agents à la lumière de certaines normes générales.

 

Exemples :

- 1. dans l'interaction stratégique Parlement-Commission-Cour de justice dans l'épisode "car gas emission" selon Moser ; ici : interprétation de demandes écologiques à la lumière du respect de la norme d'ouverture des marchés dans l'Union.

- 2. dans l'interaction stratégique Pouvoir exécutif national / Commission / tribunaux autour du domaine de compétence économique de lEtat et de la légalité des interventions directes dans les secteurs productifs (travaux de Patrick le Galès, Victoria Louri) ; ici: les choix sont conditionnés par des estimations de la plausibilité des interprétations possibles des normes des Traités européens ; également, par des représentations concernant les formes normales dintervention (action économique directe, réglementation, régulation souple).

  Certaines normes sont ici constitutives des préférences qui se manifestent dans les choix des agents au sein de procédures institutionnalisées  (ex. 1) ou plus généralement des raisons des stratégies choisies (ex. 2).

 

-         des éléments importants du déroulement des procédures institutionnalisées et de leurs effets (par ex. sur le degré et la forme de concrétisation des droits sociaux, ou sur le respect des normes européennes de concurrence) sexpliquent par les convictions de certains acteurs sur les normes de répartition des pouvoirs ou compétences.

 

  En effet : puisque les préférences de certains agents concernent notamment la répartition des pouvoirs ou compétences entre les agents, la concrétisation des droits sociaux est tributaire de lévolution endogène de la répartition des pouvoirs à travers des procédures. Le jeu des pouvoirs se déroule à labri des méta-règles de rang constitutionnel (les règles juridiques de base, p. ex. les règles formelles de la coopération ou co-décision dans lUE). Mais lattribution même des pouvoirs peut subir une évolution en cours de route.

  Interviennent alors inévitablement, dans les processus institutionnalisés, les convictions des acteurs sur les clefs convenables de répartition des pouvoirs (soit directement, par ex. si la Commission européenne est convaincue de lopportunité dune plus grande centralisation, soit par lentreprise des représentations des acteurs politiques au sujet de ce que les électeurs ou administrés jugeront acceptable ou légitime, ou de ce quils considèrent comme une interprétation valide de la subsidiarité et des autres grands principes des Traités fixant le partage des compétences dans lUnion).

  Cela doit conduire à poser la question du rôle des normes et valeurs de légitimité (au sens de la répartition adéquate des pouvoirs) dans des processus réglés par des normes légales. On peut espérer progresser dans cette direction en utilisant les travaux en cours sur le rôle des normes dans la coordination des acteurs sociaux.

 en espérant votre participation,


Veuillez agréer l'_expression_ de mes sentiments distingués .

 Ph Goujon



 Programme 2005-2006 DU SÉMINAIRE Raison technique, raison éthique et gouvernance démocratique
Communication et Société

II. La technique et l’éthique


20 octobre
: L’intégration des valeurs dans la logique de la décision : l'exemple de la coordination des acteurs sociaux
autour de normes ambiguës
, E. Picavet, Université Panthéon-
Sorbonne, Paris 1, CNRS et ENS Paris - UMR 8590
* 17 novembre : Science - Society Interfaces for Implementing Science and Technology Foresight and the Precautionary
Principle
, R. von Schomberg, European Commission, DG Research Science and Technology Foresight Unit, Brussels
III. Gouvernance et éthique des systèmes d’information et
de communication
* 15 décembre : Internet et éthique : Les fondements éthiques des techniques de l’information, J. van den Hoven, Department of Philosophy, Faculty of Technology, Policy and Management, Delft University of Technology, The Netherlands


PROGRAMME DES SEMINAIRES 2006
III. Gouvernance et éthique des systèmes d’information et
de communication (suite)
* 17 février
: Les significations philosophiques de l’ordinateur ou les enjeux épistémologiques du lien technique – société, J.- H. Barthélemy, Quimper
* 16 mars : Les TIC et la question du déterminisme technique : la rationalité en question, Ph. Goujon, CITA, Institut d’Informatique, FUNDP, Namur
* 20 avril : Méthodologies de la gouvernance en Europe, G. Heriard- Dubreuil, MUTADIS, France et J.C.  Burgelman, IPTSJRC, Seville, Espagne
IV. La critique de la philosophie de la communication
* 18 mai : Le rationalisme critique et le rationalisme dialectique. Fondements d'une phiilosophie des relations de la théorie et de la pratique, S. Lavelle, CETS, ICAM, Lille
* 15 juin : Sciences et société : Dewey et l'enquête pragmatiste, G. Garreta, CEPPA, Université de Paris Sorbonne, Paris
PROGRAMME DES CONFERENCES 2006
* janvier
: L’éthique de la gouvernance, la société de l’information et l’espace public, Y. Jeanneret, Sciences de l’information et de la communication, Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, Paris
* 22  et 23 mai: Conclusion du séminaire : Journées en l'honneur de J Berleur : Société de l’Information
 - Innovation, Légitimité, Éthique et Démocratie -, FUNDP, Namur






  • conf Emmanuel Picavet jeudi 20 octobre valeur et logique de decision fundp namur belgique, Philippe Goujon, 12/10/2005

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