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athena - [Athena] 08/12 : La science, un modèle pour la métaphysique ?

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Objet : Histoire des techniques

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[Athena] 08/12 : La science, un modèle pour la métaphysique ?


Chronologique Discussions 
  • From: "etienne.brun-rovet2" <etienne.brun-rovet2 AT laposte.net>
  • To: emetis AT listes.univ-paris1.fr, theuth AT listes.univ-rennes1.fr, athena AT services.cnrs.fr
  • Subject: [Athena] 08/12 : La science, un modèle pour la métaphysique ?
  • Date: Fri, 7 Dec 2007 06:23:47 +0100 (CET)

EXeCO
<http://melipar.blogspot.com/>
<http://execo.univ-paris1.fr/spip.php?rubrique132>

Philosophie, Pratique, Pratique de la philosophie :
La science, un modèle pour la métaphysique ?

Nous avons le plaisir de vous inviter à la première journée internationale de
Philosophie, Pratique, Pratique de la philosophie, séminaire organisé au sein
de l'équipe EXeCO par Delphine BELLIS (Paris IV) Etienne BRUN-ROVET (EXeCO),
Sabine PLAUD (EXeCO) et Anna ZIELINSKA (Grenoble II). Cette journée
internationale portera sur le thème suivant :

La science, un modèle pour la métaphysique ?

La séance aura lieu le samedi 8 décembre 2007, de 9h00 à 18h00
Ecole normale supérieure (45 rue d'Ulm), Salle Cavaillès (Escalier A, 1er
étage)

Programme
9h00-9h15 Introduction par Delphine BELLIS et Etienne BRUN-ROVET
9h15-10h15 Delphine BELLIS (Paris IV) - La métaphysique cartésienne et ses
modèles optiques
10h15-11h15 Marion CHOTTIN (Paris I) - Science et métaphysique chez Berkeley
PAUSE
11h45-12h45 Anna ZIELINSKA (Grenoble II) - Ontologie comme organon. Repenser
la place de la métaphysique dans le travail du scientifique
PAUSE DEJEUNER
14h30-15h30 Anastasios BRENNER (Montpellier III) - Vérité scientifique,
vérité métaphysique
15h30-16h30 Etienne BRUN-ROVET (EXeCO) - La science comme test des théories
métaphysiques
PAUSE
17h00-18h00 Don ROSS (Cape Town/Alabama) - Non-domesticating metaphysics

Résumé du thème de la journée
Dans une approche classique, la métaphysique a été thématisée comme la
recherche des principes et des premières causes et c'est à ce titre qu'elle
constitue a fortiori le fondement de la physique ou, plus globalement, de la
science comprise comme l'ensemble des disciplines scientifiques. Elle offre
en effet à la science des principes relevant de l'ontologie ou encore d'une
théologie rationnelle. Descartes, dans l'image de l'arbre de la « philosophie
» qu'il nous offre dans la lettre-préface des Principes de la Philosophie,
représente ainsi la métaphysique comme les racines de l'arbre dont le tronc
est constitué par la physique, et les branches par les sciences particulières
que sont la médecine, la mécanique et la morale. Pourtant, l'étymologie bien
connue du terme « métaphysique » qui la désigne comme ce qui vient après la
physique (bien que, comme on le sait, cette dénomination renvoie d'abord à
l'ordre d'édition des œuvres d'Aristote), peut nous conduire à envisager la
possibilité que la métaphysique, bien que fondatrice dans son ambition,
arrive toujours « après » la science. Autrement dit, ne doit-on pas
considérer que l'œuvre normative et fondatrice de la métaphysique puisse
aussi intervenir, dans la constitution du savoir, après l'élaboration des
théories scientifiques et puisse même s'en nourrir ? Nous pourrions envisager
par là un écart entre la fonction assignée de droit à la métaphysique et son
élaboration particulière, écart qui n'est pas sans travailler les
constructions métaphysiques dès l'âge classique et avant même l'époque
positiviste.

Mais c'est à partir de cette époque et, en particulier, au cours du dernier
siècle que la question de la relation entre la connaissance scientifique et
la métaphysique a connu de profonds bouleversements. Dans la mesure où
l'essor de la science correspond à l'émergence d'une conception positiviste
de la science, voire à une forme exacerbée de scientisme, il n'est plus
possible d'affirmer dogmatiquement, même dans un cadre post-positiviste, la
priorité conceptuelle d'une étude des formes de l'être à l'étude des
phénomènes naturels. Cependant, la question n'est pas pour autant totalement
évacuée. En effet, deux stratégies ont été mobilisées pour rendre compte de
la relation que pourraient entretenir les constructions proprement
scientifiques avec leurs prétendus fondements inaccessibles par des méthodes
empiriques, fondements qui, par leur nature même, sont à tout jamais
invisibles. La première stratégie consiste à rendre explicite les présupposés
non empiriques de la science (réalisme, lois de la nature, causalité), à les
critiquer et, éventuellement, à les reformuler de telle sorte à ce qu'ils
soient compatibles avec la pratique scientifique telle qu'elle ressort de
l'observation du travail des savants. C'est dans le cadre de cette stratégie
que l'on a remis en question l'universalité des lois de la nature et que l'on
a proposé une ontologie des pouvoirs causaux compatibles avec l'observation
scientifique. Or cette voie consiste en fin de compte à imposer un test de
compatibilité que toute conception métaphysique devrait passer avant son
acceptation (provisoire) par la communauté scientifique. La science serait
alors le moyen par lequel on pourrait éventuellement trancher entre
différentes théories métaphysiques, mais la métaphysique est alors encore
conçue comme le fondement de la science. Il existe cependant une seconde voie
qui opère un renversement plus franc du rapport entre science et
métaphysique. Cette stratégie considère que, loin de fonder la science, la
métaphysique elle-même doit être naturalisée. Il ne s'agit donc plus de
déterminer quelle ontologie convient pour la science, mais au contraire de
traiter les questions ontologiques par des méthodes relevant de la science.
Cette conception de la métaphysique permettrait, en outre, de répondre à la
question de l'unité de la science en invoquant des arguments insoupçonnés par
les positivistes.

Nous nous attacherons, lors de cette journée, à explorer les conséquences de
ces différents degrés de naturalisation sur les questions actuelles en
philosophie des sciences, notamment en ce qui concerne le réalisme
scientifique, les lois de la nature et l'unité des sciences. Il s'agira de
s'interroger sur la possibilité que la science soit, en dernière analyse, le
modèle ultime pour la métaphysique, et ce tant au sens méthodologique que
dans l'acception formelle du terme « modèle ». La science pourrait en effet
constituer un modèle pour la métaphysique à divers titres. Elle est
susceptible de lui fournir sa structure ou encore une méthode. Mais elle peut
aussi constituer un point de référence à la dimension normative variable ou
encore produire des schèmes, des paradigmes rationnels, que la métaphysique
saura reprendre à son compte et à son profit, en les transposant dans son
champ propre.

Organisation : Delphine BELLIS (Paris IV) et Etienne BRUN-ROVET (EXeCO)

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  • [Athena] 08/12 : La science, un modèle pour la métaphysique ?, etienne.brun-rovet2, 07/12/2007

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