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athena - [Athena] Appel à communications - Colloque Usages militants de la technique

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Subject: Histoire des techniques

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[Athena] Appel à communications - Colloque Usages militants de la technique


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  • From: <fblum AT univ-paris1.fr>
  • To: athena AT services.cnrs.fr
  • Subject: [Athena] Appel à communications - Colloque Usages militants de la technique
  • Date: Thu, 22 May 2008 15:02:45 +0200

APPEL A COMMUNICATION
Colloque
Usages militants de la technique : technologies, medias, mobilisations
Le colloque se tiendra en 2009, entre le 8 et le 16 mars (probablement les 12
et 13 mars). Les dates définitives seront fixées ultérieurement

Avec la Révolution française, on a pu considérer le télégraphe comme
vecteur privilégié de l’instauration d’une grande démocratie. Au XIXe,
maintes utopies progressistes, tel le saint-simonisme, ont accordé une place
importante à la technique dans l’avènement et l'esquisse des sociétés
futures. Mais très tôt aussi, et jusqu’à nos jours, une opposition s’est
manifestée entre, d’une part, les tenants de « l’œcuménisme
communicationnel » [Mattelart], enthousiasmés par les nouveaux horizons
ouverts par le progrès technique et, d’autre part, ceux qui voient dans un
rationalisme techniciste basé sur le profit un obstacle à l’émancipation
de l’humanité. Par ailleurs, les débats ont porté et portent toujours sur
la prétendue neutralité de la science et de ses applications technologiques.
Certaines de ces analyses n’ont pas été sans influence sur les évolutions
des pratiques militantes, ou sur la structure des mouvements ouvriers et
sociaux, qui, quelles qu’aient été leurs résistances, se sont cependant
adaptés aux nouveaux outils, quitte parfois à en détourner l’usage
premier. Nous nous intéresserons ici tout particulièrement aux techniques de
l’information et de la communication.
Ce colloque se propose de s’interroger sur la dialectique à l’œuvre
entre progrès technique et formes de l’engagement, entre appropriation des
technologies et forme de l’action collective. En d’autres termes, il se
propose de comprendre comment et pourquoi les mouvements militants
s’emparent de nouvelles techniques, en posant la question du rôle des
dispositifs techniques dans les pratiques militantes et en interrogeant
également les usages spécifiques que les militants peuvent en faire,
contribuant peut-être à leur tour, quand ils ne les récusent pas, à les
transformer. Ce colloque s’inscrit dans la longue durée, de la Révolution
française à nos jours, ce qui permettra, nous l’espérons, de mettre en
perspective les problématiques contemporaines liées à l’Internet et, le
cas échéant, de relativiser l’importance de la rupture que ce nouveau media
a introduite.
L’approche du colloque consiste à partir des usages et des pratiques. Il
s’agit de s’interroger sur les usages des techniques comme instruments de
communication et de diffusion par les mouvements sociaux ou les organisations
militantes, de prendre en compte le rôle qu’a pu avoir la technique dans
la genèse et la forme des mouvements. Mais il ne faudra pas oublier non plus
les cas où elle devient enjeu de la mobilisation, objet même de la pratique
militante. En effet, il y a différents niveaux d’investissement militant
dans la technique : usage usuel des dispositifs, usage subversif et/ou
détourné, expérimentation et inventivité dans l’ordre technique
lui-même…
La technique, instrument de communication et diffusion
Plus concrètement, le télégraphe, les nouveaux procédés d’imprimerie,
l’introduction de la Ronéo, de la photocopieuse, le téléphone bien sûr et
plus récemment la caméra, l’émetteur radio, le fax, le mobile, voir
brièvement le Minitel et bien entendu Internet n’ont pas été sans
conséquence sur les pratiques militantes. Qu’aurait été la Révolution
française sans le télégraphe, qui a pu jouer le rôle que l’on sait dans
l’arrestation du roi et dans les liaisons entre la capitale et les
représentants en mission ? Pour prendre un autre exemple célèbre, cette fois
contemporain, le sous-commandant Marcos et le mouvement zapatiste ont obtenu
une notoriété mondiale grâce à l’usage précoce qu’ils firent de
l’Internet. Les militants ont toujours utilisé les techniques à leur
disposition pour leurs luttes. Cette utilisation a-t-elle en retour transformé
les luttes, a-t-elle joué un rôle dans l’évolution des structures des
mouvements (voir la problématique classique du journal comme « organisateur
collectif »), a-t-elle cristallisé des hiérarchies ou au contraire permis la
création d’espaces de dissidence ? Quel impact la technique a-t-elle eu sur
l’avènement, après l’ère de la propagande, de celle de la communication
? La CGT des années 1960-1970, par exemple, forte d’une expérience déjà
ancienne et des ressources offertes par son ancrage chez les techniciens du
son
et de l’image, renouvelle la gamme de ses moyens d’expression de masse et
explore la plupart des voies alors disponibles. La CFDT et ses intellectuels «
organiques » théorisent, à la fin des années 60, le rôle possible de
l’ordinateur dans les pratiques autogestionnaires. Dans les années 86-88,
des coordinations ont largement fait usage du fax et du Minitel (le Minitel
Alter), alors que les radios libres et/ou de lutte ont permis à des grévistes
ou autres acteurs du mouvement social de s’exprimer.
La technique comme enjeu et mode d’action - La technique, objet du politique
Les technologies de communication et de production d’information sont aussi
parfois l’enjeu même de la mobilisation. Si, la plupart du temps, il ne
s’agit que de se servir des techniques et non d’agir sur elles, quand bien
même leurs usages ouvrent la voie à des transformations de fait, il y a des
cas de figure où la technique devient l’objet de l’engagement politique.
On pourrait dire, avec Simondon, que l’on contribue, en s’appropriant et
transformant les dispositifs techniques, à l’avènement d’une culture
technique universelle, qui ne serait plus source d’aliénation. Les
expérimentations dans le domaine de la radio, dans le domaine du logiciel
libre, les expériences liées au Peer To Peer, diverses pratiques «
hacktivistes » ne peuvent-elles pas être considérées comme intrinsèquement
politiques ? Ou dans un autre ordre, certains opposants aux procédés
biométriques ne s’en prennent-ils pas, non aux techniques mais aux usages
sécuritaires qu’en font les pouvoirs ? Les pouvoirs ou forces de l’ordre
n’ont pas manqué d’agir ou réagir en affinant leurs propres techniques de
contrôle et/ou de répression, participant ainsi de cette dialectique de
l’usage. Il nous appartiendra, en l’inscrivant dans la durée, d’en
produire l’analyse, en partant de l’hypothèse que la technique n’existe
pas en dehors des usages sociaux qui en sont faits.


Ce colloque est ouvert à toutes les disciplines des sciences sociales.

Les projets de communication, qui ne devront pas dépasser 2 500 signes, sont
à envoyer à l’adresse mail suivante : fblum AT univ-paris1.fr avant le 15 juin
2008.

Comité scientifique et de coordination : Françoise Blum (Centre d’histoire
sociale du XXe siècle), Christian Chevandier (Centre d’histoire sociale du
XXe siècle ), Geneviève Dreyfus-Armand (Bibliothèque de documentation
internationale contemporaine), Franck Georgi (Centre d’histoire du XXe
siècle), Fabien Granjon (Centre d’études sur les medias, les technologies
et l’internationalisation, Université Paris VIII), Sylvie Le Dantec(Centre
d’histoire sociale du XXe siècle), Isabelle Sommier (Centre de recherches
politiques de la Sorbonne), Danielle Tartakowsky (Histoire des pouvoirs,
savoirs et sociétés, Université Paris VIII), Rossana Vaccaro (Centre
d’histoire sociale du XXe siècle), Franck Veyron (Bibliothèque
internationale contemporaine), Michel Pigenet (Centre d’histoire sociale du
XXe siècle).



  • [Athena] Appel à communications - Colloque Usages militants de la technique, fblum, 05/22/2008

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