[Athena] Appel à communication: Approvisionnement ferroviaire et pratiques alimentaires des citadins, Tours, mars 2009

[<listes AT ahicf.com>]

Chers Collègues,

Nous vous prions de trouver ci-joint et ci-dessous l'appel à communication à
la journée scientifique: « Approvisionnement ferroviaire et pratiques
alimentaires des citadins » et vous remercions de la diffusion qu'il vous
sera possible de lui assurer.

Date de clôture: 15 décembre 2008.
Contact: adresser conjointement les propositions à jpwilliot AT wanadoo.fr et à
contact AT ahicf.com

AHICF - Association pour l'histoire des chemins de fer en France / French
Railway Historical Society - 9, rue du Château-Landon, F-75010 PARIS - Tél.
/ Phone: +33(0)1 5820 5101 ou/or 51 02 - Fax: +33(0)1 5820 0286 -
contact AT ahicf.com - www.ahicf.com

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Dans le cadre du programme scientifique de l’AHICF 2008-2013

Journée d’étude de l’Université François-Rabelais

Tours, semaine du 11 au 16 mai 2009 (la date sera précisée ultérieurement)

Responsable scientifique : Jean-Pierre Williot, professeur d’histoire
contemporaine, membre du Comité scientifique de l’AHICF

« Approvisionnement ferroviaire et pratiques alimentaires des citadins »

DATE LIMITE DE REPONSE A L’APPEL A COMMUNICATION : 15 DECEMBRE 2008

L’affiche très connue des Chemins de fer de l’Ouest et de Brighton éditée
vers 1895 pour vanter l’organisation d’un nouveau service journalier
accéléré de transport de fleurs, fruits et primeurs entre Saint-Lazare et
Londres illustre parfaitement les différents thèmes que cette journée
d’étude pourrait aborder. Livrer des marchandises fraîches aux consommateurs
en réduisant les temps de transport contribuait à accroître l’offre
alimentaire. Concevoir des emballages appropriés pour préserver la qualité
des produits répondait à des exigences commerciales croissantes. Encourager
les expéditions par une politique tarifaire adéquate ouvrait de nouveaux
marchés, renforçait des trafics qu’il fallait préserver de concurrences
nouvelles.

Le chemin de fer a joué, on le sait, un rôle de premier plan dans la
transformation des pratiques alimentaires des citadins, d’abord sur un plan
quantitatif. On peut rappeler en exemple qu’en 1938, 68 % des fruits et
légumes parvenus aux Halles de Paris étaient transportés par chemin de fer,
comme 86 % de la marée ou 88 % du beurre. Il a permis d’approvisionner les
villes depuis des points d’expédition de plus en plus éloignés, à des
vitesses et des fréquences d’arrivage qui assuraient une satisfaction
régulière des besoins du marché. Il a contribué ainsi à développer les
productions locales, assurées de trouver des débouchés croissants. Ce fut le
cas exemplaire du beurre d’Echiré en Charente à partir des années 1900,
comme auparavant des fromages de Normandie depuis le Second Empire. Il a
favorisé l’émergence d’une spécialisation territoriale des cultures et de
l’élevage. Il a fait naître des concurrences. Le chemin de fer doit
également être placé au cœur d’une révolution alimentaire structurelle. Le
transport ferroviaire a amplifié la diversification des produits consommés.
Il a participé à la libération des contraintes saisonnières, en facilitant
par exemple l’essor des cultures primeurs dont l’origine tient autant à des
saveurs appréciées qu’à la possibilité de réduire l’écart entre deux
récoltes. 

Plusieurs stratégies commerciales des compagnies sont à l’origine de ces
évolutions. La politique tarifaire a bien sûr joué un rôle discriminant en
faveur de certaines expéditions ou au profit de trajets spécifiques. La mise
en œuvre de trains spéciaux de primeurs (au Paris-Lyon-Méditerranée) ou des
trains de marée (sur le Chemin de fer du Nord) a aussi modifié profondément
l’approvisionnement parisien. Les innovations techniques ont bouleversé les
modes de conditionnement, souvent à l’initiative des compagnies, qu’il
s’agisse de préconisations pour créer des emballages particuliers ou
simplement de la conception de wagons répondant mieux à des transports de
masse ou au transport de produits exigeant une réfrigération constante.
Rappelons qu’il existait à la SNCF après 1946 un laboratoire spécial de
recherche sur les emballages et que les compagnies avaient elles-mêmes
organisé des concours d’emballages. Les compagnies ont encouragé
l’amélioration des techniques agricoles par des actions multiples, de la
réunion de congrès à la diffusion d’une propagande qualitative, de
l’encouragement aux producteurs à la mise en œuvre de stations de recherche.


L’objet de cette journée d’étude est de s’interroger sur les modalités et
les effets de l’action des chemins de fer comme acteurs de l’innovation
alimentaire en ville. Si la dynamique est engagée dès le milieu du XIXe
siècle, et de manière encore plus décisive à la fin du siècle, elle semble
s’être ralentie lorsque la concurrence routière puis l’essor de la grande
distribution ont provoqué d’autres bouleversements à partir des années 1950.
Il s’agit donc d’approfondir cette problématique du lien entre le transport
ferroviaire, le ravitaillement urbain et les modifications comportementales
des citadins dans leurs habitudes alimentaires quotidiennes durant un
siècle, à cheval sur les années 1860-1950. 

Plusieurs thèmes seront privilégiés :

- les évolutions tarifaires des transports de produits agricoles et
alimentaires 
- la spécialisation agricole locale liée à la mise en œuvre de flux
ferroviaires de marchandises
- l’activité d’une gare ou d’un réseau, au départ ou à l’arrivée d’un flux
de produits agricoles (Arpajonnais, les gares du PLM)
- l’influence des chemins de fer sur le conditionnement et les emballages de
produits alimentaires
- l’évolution des relations commerciales entre producteurs / expéditeurs et
les compagnies ferroviaires
- l’évolution des wagons de marchandises agricoles et alimentaires (wagon
foudre, wagon à lait, wagon isotherme, réfrigérant, frigorifique, wagon à
bestiaux)
- l’effort de propagande agricole des compagnies (création de service de
propagande agricole au PO en 1903, PLM en 1912, Midi en 1919…, voyages
d’étude, distribution de plants, concours arboricoles, congrès fruitiers et
maraîchers)
- l’analyse de la diversité alimentaire urbaine par l’étude chronologique de
l’introduction de certains produits sur un marché 

Modalités pratiques :

- propositions de communications, date limite : 15 décembre 2008
- prise en charge des frais de transport par l’AHICF
- publication des communications.

Adresser les propositions conjointement à l’AHICF (contact AT ahicf.com) et à
Jean-Pierre WILLIOT
Professeur d’Histoire contemporaine
Université François Rabelais
UFR Arts et Sciences Humaines
Département d’histoire
3 rue des Tanneurs
37041 Tours Cedex 1
jean-pierre.williot AT univ-tours.fr

Coordonnées personnelles :
62 rue Léon Bourgeois - 91120 Palaiseau 
01 60 14 44 63 (domicile)
06 16 45 85 47 (mobile)
jpwilliot AT wanadoo.fr

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