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athena - [Athena] Colloque Corps et Machines à l'âge industriel XIXe-XXe siècle

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Objet : Histoire des techniques

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[Athena] Colloque Corps et Machines à l'âge industriel XIXe-XXe siècle


Chronologique Discussions 
  • From: <laurence.guignard AT univ-nancy2.fr>
  • To: athena AT services.cnrs.fr
  • Subject: [Athena] Colloque Corps et Machines à l'âge industriel XIXe-XXe siècle
  • Date: Fri, 8 May 2009 13:48:08 +0200

Appel à communications

CORPS ET MACHINES À L’ÂGE INDUSTRIEL
XIXe-XXe SIÈCLES

Colloque international d’histoire
17, 18, 19 mai 2010
CRULH (Centre Régional Universitaire Lorrain d’Histoire), Université Nancy
2


Comité scientifique : Anne Carol (Université d’Aix-en-Provence), Yves Cohen
(EHESS), Alain Corbin (Professeur émérite, Université de Paris 1), Didier
Francfort (Université de Nancy 2), Hervé Guillemain (Université du Maine),
Michel Hau (Université de Strasbourg 2), François Jarrige (Université du
Maine), Michel Porret (Université de Genève)
Organisateurs : Laurence Guignard, Pascal Raggi, Étienne Thévenin
Lieu : Nancy
Contact : laurence.guignard AT univ-nancy2.fr

Calendrier : Les propositions sont à envoyer avant le 30 septembre 2009 par
mail. Elles devront comporter un titre accompagné d’un résumé de 1 000
signes maximum présentant l’objet et les problématiques développés. Les
textes définitifs seront demandés avant le 30 septembre 2010 (35 000 signes
maximum), pour publication dès 2011.

Avec l’industrialisation, c’est un monde de machines qui s’impose en de
multiples lieux de la société, offrant de multiples points de contact avec
les corps. L’historiographie a jusqu’ici privilégié le monde de
l’atelier puis de l’usine, insistant sur la dimension aliénante et
coercitive des machines, sur les pathologies industrielles, sur l’usure
d’un corps au travail dont l’étude doit aussi s’étendre aux rapports de
sexe ou d’âge. Le procès de rationalisation du travail suggère l’idée
d’un passage « foucaldien » d’un régime de discipline des corps à celui
d’un biopouvoir, préservant et optimisant l’utilité des corps, dans
lequel s’inscrit la normalisation des conditions de travail, les lois de
protection des travailleurs, la prise en compte du facteur humain, ou les
efforts de l’ergonomie. C’est aussi une nouvelle sensibilité à
l’intégrité corporelle qui se met en place.
Dans la perspective d’une compréhension des rapports que nouent les corps
avec les grandes mécaniques de l’âge industriel, l’hypothèse doit être
confrontée à la grande diversité des formes et des champs d’activité des
machines : de la guillotine au scanner, des machines de guerre au
cinématographe en passant par les machines réadaptatrices, la machine à
écrire ou le tourne disque. Les machines produisent de nouvelles formes
corporelles, des voix, des images désincarnées, introduisent de nouvelles
temporalités qui modifient les représentations du corps et sa perception.
Elles déplacent les frontières corporelles, donnant les images d’un
intérieur du corps, ou au contraire décuplant les capacités du corps, s’y
substituent en étendant son aire d’influence, en une chronologie dont les
interactions complexes restent à définir. Ces formes d’expérience
corporelle des machines, faites d’ajustements et adaptations réciproques,
induisent ainsi de nouveaux rapports au corps qui sont l’objet de ce
colloque.

I La machine industrielle : du travail sans corps à la naissance du facteur
humain
Discutant : Pascal Raggi

Pendant l’âge industriel, l’augmentation considérable du nombre de
machines et leurs perfectionnements transforment les conditions de travail.
Les
machines plus autonomes, plus complexes, plus puissantes rendent réalisables
des tâches difficiles ou impossibles à réaliser auparavant. Les performances
des machines s’améliorent grâce à la mécanisation, puis avec
l’automatisation des procès de production dans les industries les plus
anciennes – industries extractives et sidérurgie par exemple – et
jusqu’à l’utilisation de robots dans l’aérospatiale, le nucléaire ou
les travaux sous-marins.
Au XXe siècle, le développement sans précédent de leur autonomie engendre
même l’apparition d’un « idéal presse-bouton » (Georges Friedmann) dans
lequel la place imaginaire du corps semble refluer. Ainsi, les relations entre
le corps et les machines se modifient profondément, elles ne se contentent
plus d’être des systèmes d’outillage et de production, elles deviennent
de véritables démultiplicateurs du corps humain. L’apparition du facteur
humain, en tant que préoccupation fondamentale pour l’organisation des
procès de production, prouve, à la fois, l’ampleur des modifications du
système technique (Bertrand Gille) et des transformations psychologiques
induites par les évolutions de la relation — ou de la non relation — entre
le corps des travailleurs et les machines industrielles.

II Machines et santé
Discutant : Etienne Thévenin

Les relations de la machine et du corps humain sont ambivalentes et complexes.
La machine peut blesser ou broyer le corps, elle peut l'user, perturber son
fonctionnement. La machine peut aussi réparer le corps, être incorporée à
lui pour lui permettre de retrouver des potentialités perdues ou pour le
maintenir en vie. Mais alors la machine n'agit pas seule. Comment l'homme
peut-il initier et compléter l'action de la machine?

III La soumission des corps à la machine
Discutante : Laurence Guignard

Certaines machines apparaissent spontanément comme les agents d’une
soumission, directe ou indirecte, d’un corps contrôlé soit explicitement
par une force contraignante soit plus simplement par des procédures de
captation. Cette troisième session s’attache à la fonction coercitive des
machines, fonction dont les moyens sont sans cesse accrus par le progrès
technique.
Contraignante, aliénante, voire destructrice du corps, les machines offrent le
spectacle de l’emprise mécanique sur un corps devenu objet, parfois
appliquée au nom de principes transcendants comme la justice, la santé, la
guerre. Elles suggèrent un ancien régime des machines hérité de conceptions
préindustrielles, et contemporain d’un État absolutiste. La guillotine
constitue à l’époque contemporaine une figure emblématique et
problématique, anachronique au regard des nouvelles doctrines punitives, du
développement de la prison, de l’identification policière et dont la
machine infernale fournit certainement un contre modèle pertinent.

IV Le corps saisi par les machines : mesure, science, art
Discutante : Laurence Guignard

Aborder le rapport corps/machine en terme de soumission semble néanmoins
réducteur lorsqu’on envisage la diversité des interventions mécaniques et
le souci croissant de préserver l’intégrité des corps. Le perfectionnement
des machines autorise en effet des formes neuves d’intervention et fournit
des possibilités peut-être plus subtiles de contrôle ou d’élaboration des
corps. L’idée d’une saisie du corps par des machines spécialisées
introduit à la fois aux mécanismes de sa capture et de sa connaissance, à sa
mesure, mais aussi à la production d’images neuves du corps. La
compréhension de ces lectures « machinales » du corps invite à considérer
les modalités concrètes du contact qui s’instaure entre corps et machine,
telles qu’elles s’organisent au moment de la saisie, devant la
radiothérapie, le scanner ou plus trivialement l’appareil photo, la caméra
ou le micro d’enregistrement, de même que celles de la restitution des
formes corporelles nou


  • [Athena] Colloque Corps et Machines à l'âge industriel XIXe-XXe siècle, laurence.guignard, 08/05/2009

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