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athena - [Athena] Appel à Communication: Sciences de la Vie Coloniale

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Objet : Histoire des techniques

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[Athena] Appel à Communication: Sciences de la Vie Coloniale


Chronologique Discussions 
  • From: Matthieu Fintz <mfintz AT gmail.com>
  • To: athena AT services.cnrs.fr
  • Subject: [Athena] Appel à Communication: Sciences de la Vie Coloniale
  • Date: Wed, 16 Dec 2009 11:03:47 +0100
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Colloque de la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE) en partenariat avec l'IRIST/DHVS  de l'Université de Strasbourg

 

Mercredi 24 et jeudi 25 mars 2010

 

Sciences de la vie coloniale (XIXe-XXe siècles): bilan, enjeux et perspectives

 

 

 

Argumentaire

            L'essor remarquable des post-colonial studies a permis un renouveau du champ des études coloniales et de l'histoire de la colonisation. Nées sous l'impact du livre d'Edward Saïd, L'Orientalisme, L'Orient créée par  l'Occident (1980), ces études reprennent à leur compte l'idée maîtresse du livre de Saïd, à savoir qu'il n'y a pas eu imposition unidirectionnelle d'un savoir impérialiste sur un savoir indigène mais co-construction de différents types de savoirs, circulant dans les sociétés et cherchant une légitimation, non sans conflits et rapports de forces. En reconnaissant ce livre comme source immédiate d'inspiration, des auteurs tels que Gayatri C. Spivak, Homi K. Bhabha et David Arnold ont contribué au développement d’une approche du post-colonial, respectivement en étudiant la parole des dominés, en développant une théorie post-coloniale, en montrant comment la médecine occidentale avait pu être contestée dans des contextes coloniaux.

            Si les post-colonial studies ont fondé leurs recherches autour de l'analyse des discours, des historiens, des sociologues et des anthropologues des sciences ont insisté sur la confrontation de ces discours avec les pratiques. Par exemple, Warwick Anderson (2002) en reprenant le concept d'« écologie des savoirs » insiste sur le fait que les études postcoloniales sur la science sont susceptibles de réintroduire la matérialité de la pratique scientifique là où les postcolonial studies ont peut-être trop souvent insisté sur la textualité de la rencontre coloniale.

            On peut donc se demander dans quelle mesure le croisement des approches des science studies et des postcolonial studies n’est pas à même de mieux documenter les échanges scientifiques et la production d’identités (à la fois individuelles et sociales) le long de réseaux d'échanges qui, davantage que la dichotomie entre centre et périphérie, viendraient mettre à l’épreuve les agencements et jeux d’échelle entre le local et le global. Même si leurs approches diffèrent, post-colonial studies et science studies permettent peut-être de dépasser la vision réductrice d'un rapport univoque et dominateur des savoirs coloniaux sur les savoirs indigènes et ont résolument, chacune à leur manière, ouvert des pistes de réflexion sur l'histoire de la colonisation et les sciences coloniales. Qu'en est-il des recherches actuelles sur les sciences de la vie coloniales ? Dans quelle mesure ont-elles bénéficié du renouveau apporté par les post-colonial studies et les science studies? Comment ces études permettent de (re)penser la question des rapports entre savoirs et pouvoirs (ici scientifique) sans tomber dans la vision réductrice d'une manipulation coloniale de tous les savoirs.

 

            Ce congrès se donne pour objectif d'échanger au niveau de ces nouvelles approches dans le champ des études coloniales et de mesurer leurs éventuelles influences sur les études actuelles d'histoire des sciences de la vie (i.e. sciences biologiques et médicales) coloniales. Différents points d'entrée et quelques pistes de réflexions s'y rapportant sont proposés ci-dessous pour susciter et alimenter ces échanges. Il est bien entendu que la liste des différentes thématiques proposées ici n'est ni exhaustive, ni exclusive, et encore moins impérative.

            1) Acclimatation, conservation de la nature et expérimentations

A travers les modèles végétaux, animaux (y compris d'élevage) et humains, proposés dans le cadre d'expériences d'acclimatation, on cherchera à comprendre dans quelle mesure l’équivalence supposée entre les trois modèles a pu produire des effets d’asymétrie. On pourra aussi revenir sur les concepts de « race » et d’« environnement » et montrer la manière dont  ils  se trouvent mêlés, et sur celui de « tropicalité », notion emprunte d’ambiguïté dans la mesure où elle fait référence à une nature sauvage qu’il faut préserver et/ou domestiquer sous un ordre colonial. Enfin, on pourra réfléchir à l'idée que la colonisation ait pu se présenter comme une expérimentation en plein champ, dans le sens où les conditions sociopolitiques du régime colonial ont pu favoriser la mise en œuvre de mesures qui auraient été disqualifiées en métropole.

            2) Circulation et négociations des savoirs

            Différents concepts, outils, métaphores et modèles ont contribué à la diffusion des savoirs coloniaux (métaphores de la guerre et de l'invasion, modèle de l'îlot, mais aussi du commensalisme et de relations pacifiées entre l’homme et son environnement) et, pour certains, sont devenus une composante de la pensée biologique et médicale. On pourra aussi documenter la double logique de contestation/validation des savoirs, notamment autour de ce que certains appellent la rencontre coloniale et les zones de contact.

            3) Représentation des Tropiques: Jardins d’acclimatation, expositions coloniales, zoos humains, collections muséographiques, films de propagande médicale, autant de lieux et d'objets qui nous permettront de nous interroger sur les modes de représentations des colonies et des colonisés.

            4) La professionnalisation des sciences de la vie et de la médecine

            Souvent réduites au statut d’objets de science, les populations colonisées n’en sont pas moins devenues aussi des sujets de la science en train de se faire. On pourra ainsi revenir sur les logiques de l’institutionnalisation et de la professionnalisation des sciences de la vie et de la médecine à travers la création de facultés et d’instituts de recherche, de revues et de l’inscription de ces chercheurs dans des réseaux internationaux.

 

 

Date limite d'envoi des propositions: 20 janvier 2010

Les personnes intéressées sont invitées à envoyer un résumé (en français et/ou en anglais) de 250 mots à Marion Thomas (mcmthomas AT wanadoo.fr) et/ou à Matthieu Fintz (mfintz AT gmail.com). Elles indiqueront également leur rattachement institutionnel et leurs coordonnées.

 

Le congrès aura lieu les mercredi 24 (après-midi) et jeudi 25 mars 2010, aux Hospices civils de Strasbourg, à l'Institut d'anatomie pathologique (la salle sera précisée ultérieurement).

 

Les communications pourront être données aussi bien en langue française qu'en langue anglaise.

 

Colloque organisé par la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie en partenariat avec l'IRIST/DHSVS de l'Université de Strasbourg.

 

Comité scientifique et d'organisation: Christian Bonah (Université de Strasbourg), Matthieu Fintz (Chercheur associé à l'IRIST), Laurent Loison (Université de Nantes), Marion Thomas (Université de Strasbourg).


Congress of the Société d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE) in partnership with IRIST/DHVS of the University of Strasbourg

 

Wednesday 24 & Thursday 25 March 2010

 

Sciences of Colonial Life (19-20th c.)

 

 

            In recent decades, the remarkable expansion of postcolonial studies has triggered new approaches in the field of colonial history. Instigated by Edward Saïd’s Orientalism (1978), these studies have challenged the idea that knowledge produced in colonial settings did not follow linear diffusion from imperial powers to local systems of norms, beliefs and discourses. Rather, the production of scientific knowledge could be described in terms of accommodation and relational processes transpiring with the circulation of scientific tools, concepts and scientists. Regarding Saïd’s book as a milestone, authors such as Homi K. Bhabha, Gayatri Spivak and David Arnold have contributed to the postcolonial project by respectively developing a colonial theory, balancing colonial biases with subaltern discourses, and relocating the conflictual economy of knowledge production and its circulation.

            If the proponents of the postcolonial project have emphasized the role of colonial discourse, historians, sociologists and anthropologists of science, for their part, have stressed the need to take into consideration not only discourses but also practices. For example, Warwick Anderson, by using the concept of “ecology of knowledge”, insisted on the fact that postcolonial studies of science could reintroduce the materiality of scientific practices.

            One might wonder whether the merging of science and postcolonial studies approaches could be fruitful to document scientific exchanges and the production of identities (both individual and collective) along hierarchized networks and thereby distributed on local/global scales. Convergence of science and postcolonial studies may be helpful to understand the ways in which knowledge is co-constructed beyond asymmetrical relationships. What can be learned from current studies of colonial history and colonial sciences? How are they influenced by the contributions of postcolonial and science studies? How does this research discuss links between knowledge and power, while rejecting imperial accounts or nationalistic visions?

            This workshop aims at discussing the relevance of such approaches in the field of colonial studies and describing its influence on current research of the life sciences in the colonial context. We would be delighted to receive proposals documenting the non-exhaustive list following below.

 

Acclimatization, Nature Conservation and Experiments

            One can wonder whether through botanic, animal (including zootechnical aspects), and human models, research on acclimatization went beyond scientific concerns and played a pivotal role in the legitimization of the colonial project. As a consequence, life sciences were embroiled into asymmetrical relationships. One can also investigate the kinship between the notions of “race” and “environment” and the ambiguity of the concept of “tropicality” insofar as it refers to wilderness and pervades the idea that nature has to be preserved (through conservation) or domesticated (through agriculture). Last, but not least, one can question the idea that colonization has been considered open-field experiment often supported by agriculture and industrial mise en valeur schemes.

 

Circulating Knowledge under Scrutiny

            Different concepts, tools, models and metaphors contributed to publicizing colonial knowledge (metaphors of war and invasion, island model, but also narratives on the pacified relationships between humans and their environment) and some of these concepts and tools became prominent in medical and biological thought. One can document the ways in which the production of knowledge can be both contested and legitimized in specific context such as “contact zones” or “trading zones” and “cultural borderlands”.

 

Representing the Tropics

            Acclimatization gardens, colonial expositions, human zoos, museographic collections, or health education films are multiple sites and objects whose description could contribute to questions of the manufacture of representations about the colonial world.

 

Professionalization of Life Sciences and Medicine

            Often held as objects of scientific enquiry, colonized communities have also become subjects of the ongoing process of science production. Speakers are encouraged to retrace case studies on the institutionalization and professionalization of life and medical sciences following the creation of faculties and research institutes, journals and the participation of scientists in transnational networks.

 

            Abstracts of 250 words should be sent to Marion Thomas (mcmthomas AT wanadoo.fr)  or to Matthieu Fintz (mfintz AT gmail.com) by 20 January 2010.

           

            The congress is organized by the SHESVIE (Société d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie) in partnership with the University of Strasbourg (IRIST/DHVS). It will take place on 24-25 March 2010, at the Hospices civils of Strasbourg, at the Institute of Pathological Anatomy (Room 19).

 

            Scientific and organization committee: Christian Bonah (University of Strasbourg), Matthieu Fintz (IRIST Associate Researcher), Laurent Loison (University of Nantes), Marion Thomas (University of Strasbourg).





  • [Athena] Appel à Communication: Sciences de la Vie Coloniale, Matthieu Fintz, 16/12/2009

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