[Athena] Présentation du laboratoire Images Récits Documents de l'école supérieure d'art et de design de Saint Etienne

[KMOKADDEM <Kader.MOKADDEM AT esadse.fr>]

Le laboratoire Images-Récits-Documents

(http://www.labo-ird.com/)

 

Équipe de recherche :

Kader Mokaddem : Kader.MOKADDEM AT esadse.fr

Philosophie et esthétique

Jean-Claude Paillasson

Graphisme et cartographie. Illustration. Image animée. Organisation du récit et scénarisation.

Maurice Coussirat

Vidéo et photographie. Image & Réel. Document et documentaire

 

 

Images, récits, documents, ces trois termes délimitent le champ de la recherche au sein du Laboratoire Images-Récits-Documents. Le laboratoire ne spécifie pas un seul sujet de recherche, son intitulé exprime la volonté de traiter un champ pour en penser les frontières. La recherche s'élabore sur le dégagement de logiques entre les trois termes ; elle ne prétend pas épuiser les logiques et les problématiques d'image. Il s’agit d’évaluer et de comprendre les modalités de l’image dans son actuel rapport au réel selon les déterminations du récit comme champ de production d’une mise en scène narrative de la réalité et selon sa présentation objective (le document).

C’est l’adaptabilité de l’image aux conditions contemporaines de son apparition que le Laboratoire détermine comme fil conducteur.

Dans le cadre de l’école supérieure d’Art et de Design, il est une structure où se développe un cadre de recherches sur des thèmes spécifiques. Le Laboratoire I-R-D n’est donc ni un Atelier de Recherche et de Création où se concrétisent et se fabriquent des projets, ni une unité de recherche où se déploient des hypothèses idéelles. Il souhaite être un lieu où s’expérimentent des pratiques conceptuelles de l’image, un lieu de conceptualisations et de problématisations où l’expérimentation sert de validation et de condition d’apparition.

 

La recherche au sens traditionnel se comprend comme une découverte déterminée par une problématisation ou une hypothèse particulière à une discipline. Il s'agit souvent de déterminer les limites d'un questionnement en dégageant son armature (méthodologie) et en déployant des procédures inédites pour établir un positionnement qui est une avancée. La recherche hypothèque, met sous condition les éléments ou l'ensemble d'une discipline. En ce sens, l'horizon de la recherche est de re-construire les limites du champ disciplinaire en formulant de nouvelles positions. La recherche est donc un dispositif particulier du savoir d'une discipline sur son objet et sur elle-même.

Toute recherche détermine une épistémologie qui accompagne le déploiement des résultats.

 

Dans les pratiques artistiques, le travail de création porte sur la formation de formes sensibles inédites. Celles qui intéressent le laboratoire ne recoupent pas toutes les pratiques artistiques, ce sont les images problématisées par leurs actuels usages.

 

Le laboratoire I-R-D définit génériquement sa démarche de recherche par une pratique mise en théorie.

La recherche interroge effectivement les processus et procédures d'image : le champ de recherche du laboratoire IRD ouvert au sein d'une école d'art et de design est celui de l'imagénéisation. La pratique n'est pas la résultante d'une théorie antérieure, elle est pensée en termes d'expérimentations successives permettant de produire des concepts.

L'objet "image" se construit donc dans une approche où la pratique ne vient pas valider ou infirmer une condition hypothétique mais où elle est déjà une approche théorique de l'image qui conditionne les conditions de son apparition. La diffusion-édition est alors le lieu d’expérience où se détermine la validité des concepts.

 

Les axes problématiques

 

Le rapport aux images concerne actuellement aussi bien les pratiques de l’Art et du Design. Les axes problématiques portent sur les déploiements sensibles visibles et visuels et ont pour objectif de comprendre la place des images dans le champ des pratiques artistiques.

S’il s’agit de comprendre la redistribution de leur production et de leurs usages, c’est pour pouvoir également expérimenter de nouvelles techniques de production de l’image et comprendre comment elles se déterminent dans et par la représentation d’une idéologie.

Ces questionnements servent donc à la construction d’images singulières et inédites intégrant la transformation de la relation des images aux autres pratiques de formulation et de formalisation du monde.

 

A – Le réel et son image

- La fabrique d’un réel par l’image

- La multiplicité des images : question de la recension et de la collection

- Esthétique et réel : la fabrique d’un sensible du monde

 

B – Du document-image : mode d’apparition et de production – processus de constitution d’un document

- L’image technologique - technimage

- Image comme objet de savoir

 

C – Récits et Ecritures 

 

D – Visualisation des connaissances (Iconographie et cartographie)

- Penser les images, penser avec les images

- La place des images dans les dispositifs de savoir : visualisation, modèle et modélisation

 

E – Economie des images

- Créer

- Diffuser-Editer-Exposer : les lieux propres de l’image

 

F – Iconographie et iconologie

 - Le recueillement, l'indexation et la collection

 - Le multiple de l'image

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programmes de recherche actuels

 

Le travail de recherche permet d'envisager la question de la méthode et de la mise en place des images dans la constitution de savoirs et dans la construction d'une représentation. Les programmes de recherche sur les trois années à venir se construisent autour de deux thèmes :

 

- Programme -1-

En rendant visible une appréhension du territoire, l'image est un outil de visualisation cognitive de données (documents, archives, cartes…) et permet des constructions figuratives imagières. La question de la fiction recoupe alors celle d'un processus de fabrication « idéologique » (mise en forme représentative d’une conception du territoire).

La représentation du territoire relève d'une réévaluation « idéologique » de la fonction des images. Les politiques territoriales établissent des rapports spécifiques où l'image sert la construction d'une identité et d'une symbolique. L'image du territoire est à la croisée des chemins entre document de mémoire (le patrimonial) où se joue une question d'histoire et d’économie politique, entre outil de perception sensible de l'espace public commun et construction de récits et de fictions qui engagent l'avenir.

L’étude sur le projet de réaménagement de la plaine Achille est l’opportunité de travailler sur une telle situation de représentation. Il ne s’agit pas uniquement de voir comment l’Art et-ou le Design s’intègre à l’aménagement d’espaces publics mais aussi de se saisir des pratiques de l’Art et du Design comme outils de conceptualisation pour agir sur les modalités d’appréhension sensible de l’organisation d’un territoire. L’image est un outil d’analyse du territoire, sa fonction n’est plus uniquement représentative.

 

Le second volet du programme -1- s’intitule Insécurité du territoire. L’urbain est un territoire où le risque fait son apparition sous plusieurs formes : insécurité politique, insécurité sociale, insécurité médicale… L’étude porte sur les risques inédits du cadre de vie. La ville et son architecture sont en passe de devenir pour les hommes une forme d’abri incertain. Le danger n’est plus à l’extérieur, il a pénétré la structure même de nos manières de vivre et d’habiter. Le développement des risques sanitaires et hygiéniques oblige à penser les problèmes en termes différents. Le projet s’articule entre document et fiction à partir de l’observation d’une société de formation aux risques de l’amiante dans le bâtiment.

           

- Programme -2-

Représenter le corps humain en relation avec le diplôme universitaire de la faculté de médecine.introduire un lien vers le fichier ou la page en document annexe du mail

 

Le corps est actuellement l'enjeu de nouvelles manières de faire des images. Les sciences utilisent les divers outils technologiques pour réévaluer les dispositifs de représentation du corps. Au départ simple outillage pour affiner la perception et la compréhension, la technologie produit des images particulières qui invitent à un déchiffrement du corps. L'image n'est plus une simple surface regardée, c'est une épaisseur qu'il faut traverser. Ce changement du regard transforme les modes de représentation du corps.

L'imagerie (image technologisée) sert à un déchiffrement clinique et elle détermine une autre perception, un autre registre de représentation du corps. Cette esthétique nouvelle intéresse à la fois les disciplines scientifiques et les pratiques artistiques. Représenter le corps, ce n'est plus simplement re-construire sa morphologie par rapport à l'anatomie traditionnelle, c'est mettre l'image en mouvement au sein du corps. L'image n'est plus simplement produite à distance du corps par un appareillage externe, mais elle est saisie dans une dynamique.

L'imagerie induit une instabilité de la représentation. L'image fixe disparaît ; une image fluctuante (vacillante) est déterminée par les modes de réception et de diffusion (le rôle des écrans où l'image est une inscription fragile). Elle est un processus actif et plus simplement un état donné du corps.

Diffusion de la recherche

 

Le travail de recherche doit aboutir à des productions visuelles communicables qui sont également des productions de savoir (visualisation de la recherche et des résultats). Le Laboratoire I-R-D expérimente les formes et les économies de diffusion (expositions, films, éditions, etc.) les plus adéquates et pertinentes aux enjeux des images produites. Il s’agira d’inventer, de trouver les circuits et réseaux inhérents à chaque production allant des formes de publications classiques (articles, participations colloques, etc.), de l’économie numérique (blogs, sites, etc.), du monde artistique (expositions, catalogues, etc.) à des formes à inventer selon la spécificité de l’objet de recherche.

 

Déjà sont envisagés, par exemple :

- L’édition d’une synthèse des cartographies élaborées dans le cadre d’un atelier Graphisme d’information sur le thème de la visualisation des savoirs.

-L’édition d’une sélection des productions de l’atelier Image & Réel sur le thème des Travailleurs et leur métier.

- La publication-communication de la base de données en cours de construction sur la plaine Achille, dans le cadre de Documenter, fictionner un territoire - un cas de figure : la plaine Achille.

- L’édition d’un recueil de synthèse sur les méthodologies élaborées par les étudiants chercheurs.

- L’édition d’un catalogue des productions des étudiants chercheurs

- Un catalogue des formes visuelles du corps

 

Modalités de participation :

 

Le Laboratoire I-R-D développe la formation à la recherche pour les étudiants de quatrième et de cinquième année sous forme de cours de méthodologie et de séminaires de recherche.

En quatrième et cinquième année, chaque étudiant inscrit ses pratiques et ses conceptions dans un projet de diplôme de fin d’étude. C’est un moment charnière où la question des outils, des méthodes, des enjeux conceptuels apparaissent et permettent une valorisation des pratiques singulières. C’est une phase d’expériences et d’essais.

 

Le projet, dans le cadre du Laboratoire I-R-D, doit aboutir à la constitution d’une recherche qui dépasse la simple réalisation et création artistique. Il est alors question de réfléchir à une inscription et à un dépassement des expériences et essais plastiques au profit d’expérimentations qui dégagent des enjeux théoriques. Le projet devient un élément de savoir.

Les activités se déroulent le vendredi en deux temps : la matinée est consacrée aux problèmes méthodologiques de la recherche, l’après-midi aux présentations individuelles des projets. Une telle organisation permet d’agencer les pratiques individuelles de la recherche aux pratiques collectives.

 

Les séminaires se déterminent en fonction des axes et thèmes de recherche. Ils sont ouverts aux étudiants en A4-5 de l’école et aux étudiants d’institutions partenaires.  Ces séminaires sont organisés autour des thématiques des programmes.

Les premières séances des séminaires portent sur des pratiques méthodologiques étrangères au monde de l’Art et du Design.

Le séminaire de l’année 2010-2011 se concentre autour du thème de recherche du programme -1- sur le territoire.

Interviendront :

- Un archéologue de l’Institut National de Recherche en Archéologie Préventive : méthodologie et pratique du territoire.

- Un géomorphologue de l’INRAP : lecture du territoire.

- Un anthropologue : enquête et investigation humaine du territoire.

- Un cartographe de l’Institut Géographique National : construire une représentation du territoire.

 

Conditions d’inscriptions :

 

L’équipe est constituée d’une vingtaine d’étudiants inscrits en option Art et Design à laquelle des étudiants d’établissements extérieurs et des étudiants ayant obtenu leur DNSEP peuvent être intégrés. Le statut des étudiants est celui d’étudiants-chercheurs. Ce statut sera précisé en fonction des usages de l’ESADSE et des partenaires institutionnels.

L’étudiant souhaitant intégrer le laboratoire présente un projet de recherche pour valider son intégration à l’équipe d’étudiants-chercheurs selon différentes possibilités :

- Inscription pleine – Le projet dnsep-master correspond pleinement aux axes de recherche du Laboratoire.

- Inscription partielle – Une part du projet dnsep-master correspond à certains thèmes des axes du Laboratoire.

 

La participation active au Laboratoire Images-Récits-Documents est inscrite dans le cursus de l’étudiant et elle est évaluée par crédit par semestre.