[Athena] Séminaire Sciences, techniques et armement IRSEM 17 mars : Camille Molles

[Patrice Bret <patrice.bret AT yahoo.fr>]

Séminaire Sciences, techniques et armement

IRSEM, Ecole militaire, Cour Desjardins (Bâtiment provisoire, 1^er ét., salle 136)

(accès à l’ Ecole militaire par le 1 place Joffre, 75007 Paris)

Métro Ecole militaire

(en cas de problème à l'entrée, demander un laisser-passer pour RV avec Patrice Bret à l'IRSEM ou appeler au 06 30 09 05 48)

Jeudi 17 mars 2011 (17 h – 19 h)

Camille Molles

(Doctorant, EHESS/CRH & DGA-CNRS)

 

Vendre l'innovation à l'Armée :

relations commerciales entre Gohin-Poulenc et le Conseil Supérieur de la Défense Nationale

 

            Alors que les premières prospections menées en France métropolitaine ne donnaient pas les résultats attendus, l’idée de trouver des alternatives aux produits pétroliers devint progressivement un problème public. Si cette recherche d’alternatives fut premièrement motivée par une finalité socio-économique, la Première Guerre mondiale va modifier l’aspect de cette question en mettant en valeur le caractère stratégique de la ressource.

Nous nous proposons d’introduire cette présentation en recontextualisant l’activité de l’industrie pétrolière et ses enjeux à la veille de la Grande Guerre, nous revenant ensuite sur les prémices de diverses techniques qui se révèleront être des concurrentes sérieuses pour les carburants pétroliers. Dans un deuxième temps nous tâcherons d’observer la place que les combustibles liquides prirent au cours du conflit. La motorisation de l’Armée ne pouvait alors se poursuivre qu’en maintenant un approvisionnement croissant en produits pétroliers. La dépendance de la France vis-à-vis de ses alliés anglo-saxons devint alors criante et l’année 1917 marqua les limites de sa politique pétrolière.

Le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN), créé en 1906 et profondément réorganisé en 1921, devait permettre de coordonner l’ensemble des activités de la nation en vue d’une guerre totale. La gestion de l’aspect militaire du problème des carburants qui s’était révélé central dans le précédent conflit fut donc, en partie, laissée à ce Conseil. En mobilisant les archives de l’Armée de Terre déposées à Vincennes, qui conservent les papiers de cet organisme, nous essaierons de voir les solutions envisagées dans l’entre-deux-guerres pour développer des techniques visant à rendre le pays moins tributaire de la ressource pétrolière. L’une des solutions envisagée fut le moteur à gaz pauvre, connu sous le nom de « gazogène », que plusieurs constructeurs proposaient pour les véhicules civils. L’un d’entre eux, Gohin, se montra particulièrement actif dans ses relations avec le CSDN en échangeant de nombreux courriers. Cette correspondance nous servira de base pour la suite de notre présentation où nous observerons l’argumentaire employé, les produits proposés et les essais menés.

Devant éviter au pays de se retrouver, en cas de nouveau conflit, dans une situation de pénurie comparable à celle de 1917, cette mobilisation aura-t-elle atteint ses objectifs ? Nous aborderons cet aspect en guise de conclusion.

Séance suivante : 17 mars 2011
Camille Molles (Doctorant, EHESS/CRH & DGA/CNRS)
Vendre l'innovation à l'Armée : relations commerciales entre Gohin-Poulenc et le Conseil Supérieur
de la Défense Nationale