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Objet : Histoire des techniques
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- From: Guillaume Carnino <gcarnino AT no-log.org>
- To: gcarnino AT no-log.org
- Subject: [Athena] Soutenance de thèse G. Carnino : L'Invention de « la science »
- Date: Thu, 01 Dec 2011 16:09:18 +0100
Bonjour,
J'ai le plaisir de vous inviter à la soutenance de ma thèse réalisée sous la direction de Dominique Pestre et intitulée : L'Invention de « la science » dans le second XIXe siècle. Épistémologie, technologie, environnement, politique. Le jury sera composé de : Soraya BOUDIA – professeure à l’Université de Strasbourg (rapporteur) Marcel GAUCHET – directeur d’études à l’EHESS Liliane HILAIRE-PÉREZ – directrice d’études à l’EHESS François JARRIGE – maître de conférences à l’Université de Bourgogne Dominique PESTRE – directeur d’études à l’EHESS (directeur) François SEBBAH – professeur à l’UTC de Compiègne (rapporteur) La soutenance se déroulera le lundi 12 décembre à 14h à l'université Paris VII, Dalle les Olympiades - Immeuble Montréal, 105 rue de Tolbiac 75013 Paris (Métro : Olympiades), salle 4 (RdC). Vous êtes également conviés au pot qui suivra la soutenance. Bien cordialement, Guillaume Carnino ----------------------------------------------------------------------------- Résumé La science, tout à la fois pure et appliquée, advient en remplacement de l’ancienne philosophie naturelle, à l’heure où se déploient en France les prémices de la seconde industrialisation. Le prestige de la science nouvelle se diffuse par des voies divergentes : les expositions universelles, la libre-pensée, la vulgarisation, les beaux-arts, l’enseignement, la législation technique… Cette réorganisation théorique et pratique de la connaissance s’effectue en lien extrêmement étroit avec les structures de l’industrie : les scientifiques proposent désormais, à partir d’études circonstanciées des savoir-faire artisanaux, des procédures reproductibles permettant d’assurer la bonne marche de la production. Parée de toutes les vertus, l’institution science verrouille idéologiquement toute possibilité d’inflexion du modèle progressiste qui fonde la IIIe République et selon lequel toute opposition aux transformations environnementales, technologiques et sociales en cours est dangereuse politiquement car passible d’une volonté réactionnaire d’un retour en arrière. Les résistances profanes à la science devenue sacrée sont alors exclues du champ politique car jugées erronées, tout comme le sont les opinions des religieux qui imaginaient pouvoir opposer la Bible à Galilée. L’important n’est alors pas d’essayer de définir épistémologiquement la science, mais bien davantage d’assumer le fait que cette institution est par essence contradictoire en elle-même (puisque issue d’un compromis au sein du social) : toute tentative visant à la théoriser en tant que concept unifié et anhistorique ne fait que rejouer les enjeux propres aux circonstances qui l’ont vu naître.
Summary “Modern science”, being both pure and applied, emerges in France at the very beginning of the second industrialization, and replaces the prior “natural philosophy”. Its prestige expands through various activities: World fairs, freethinkers, popular science, arts & literature, school, patent rights… This practical and theoretical reorganization of knowledge is firmly connected to the structure of industrial production: scientists study in details craftsmen’s “know-how” to create reproducible procedures for manufacturing. Reputed neutral and objective, science
ideologically binds the progressive base of the French Third
Republic:
thereafter, any opposition to environmental, technological or
social changes
catalysed by this new regime is treated as a dangerous attitude
hiding
reactionary thoughts secretly rooted in a backward political
agenda. Secular
resistance to sacred science is subsequently considered
inaccurate and
excluded from the political sphere, in the same way as the
religious beliefs
Galileo battled with are mocked as false. Therefore, science
must
not be any more considered as an epistemological question,
but rather as
an intrinsically contradictory institution (since it is
issued from a
social compromise): attempts to theorize it as a unified and
non-historical
concept always trigger the same conflicts that prevailed to its
birth. PLAN INTRODUCTION : SCIENCE MODERNE OU MODERNITÉ DE « LA SCIENCE » I. L’ÉMERGENCE DE « LA SCIENCE » 1. « La science » : émergence, rupture, institution 2. Philosophie naturelle, sciences, science : historiographies galiléennes du XIXe siècle 3. Science & religion : redéfinitions II. LA SCIENCE PUBLIQUE : ÉDUCATION, VOCATION & PROFESSION 4. Vulgariser & populariser la science 5. La science spectacle : les Expositions universelles 6. Enseigner la science 7. Les avatars de l’invention III. LA SCIENCE POUR LA PRODUCTION 8. Jean-Baptiste Dumas : construire d’autres passerelles entre science et industrie 9. Cultiver industriellement 10. Louis Pasteur : la science pour la production 11. Les mutations de la technologie : la technoscience réalisée IV. SCIENCE & PROGRÈS AU CŒUR DU GOUVERNEMENT 12. Résistances à l’industrialisation & rhétorique progressiste 13. Gouverner par la science I : le peuple, l’environnement & l’expert 14. Gouverner par la science II : sexe, race & classe 15. Les fondements politiques de la IIIe République CONCLUSION : LE SALUT PAR LA SCIENCE |
- [Athena] Soutenance de thèse G. Carnino : L'Invention de « la science », Guillaume Carnino, 01/12/2011
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