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Objet : Histoire des techniques
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- From: kader mokaddem <Kader.MOKADDEM AT esadse.fr>
- To: kader mokaddem <Kader.Mokaddem AT esadse.fr>
- Subject: [Athena] pour information 2,3,4 mai : Traverse(s) L'ordinaire
- Date: Wed, 25 Apr 2012 20:36:16 +0200
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La tenue des Journées Traverse(s) à Saint-Etienne sur le thème de l'ordinaire
L’usage que nous avons des choses et des êtres nous conduit parfois à une lassitude de perceptions, à une saturation des sensations – c’est souvent le cas pour nos manières d’envisager un rapport au monde ; le monde se trouble, au point parfois de s’absenter et de ne plus avoir de relief pour nous.
L’habitude, la répétition, la quotidienneté produisent un ordre où toute aspérité, toute singularité s’efface et où l’on entre dans l’ordre du commun et de l’ordinaire.
Retrouver la vivacité des perceptions, des sensations devient alors l’objet d’une reprise, d’un déplacement du regard pour que nos habitudes, nos usages, nos modes de pensée et de sentir en somme redeviennent susceptibles d’échapper à une forme de banalisation.
L’ordinaire, ce n’est pas uniquement notre quotidien, notre manière d’envisager au jour le jour les choses et les êtres ; ce n’est pas uniquement également la banalité.
L’ordinaire, c’est une manière de constituer un ordre du monde, de le cadrer probablement pour éviter que sa vivacité ne nous trouble.
C’est ce regard particulier sur le mode d’être de notre cadre de vie que les journées Traverse(s) voudraient parcourir. Il y a d’abord la nécessité de savoir si l’on peut penser et décrire ce qui ne se singularise plus, ce qui ne semble plus avoir la force de faire événement. Cet ordinaire qui est notre « être au jour le jour » et où le commun n’est plus ce que nous partageons ensemble mais ce qui a perdu toute sa puissance « phénoménologique ». Ce commun usage perpétuel – cet ordinaire – produit une usure où disparaît cet « étonnement » premier dont parle Georges Perec en ouvrant son recueil L’infra-ordinaire.
Comment retrouver donc une forme d’appréhension du monde qui ne nivelle plus nos perceptions ?
L’architecture ne nous propose pas simplement un abri physique contre les aléas de la météorologie, elle nous propose un abri également sensible contre la virulence des perceptions. Elle fonctionne parfois comme un pare-excitation qui normalise nos usages de l’espace, du temps et nos déplacements. L’architecture ordinarise, si l’on peut créer ce terme, les matériaux du monde tout en leur donnant parfois une dimension supplémentaire en les sortant de leur usage ordinaire, en les rendant extra-ordinaire. Il faut alors changer l’usage des formes architecturales, ne pas simplement les habiter mais parfois les hanter par le regard et les questionner ?
La photographie sait cet usage de placement et de situation du regard sur le monde des choses et des êtres pour les voir différemment, pour les percevoir dans leurs différences qui font leurs particularités.
Elle permet d’en saisir la particularité et d’échapper ainsi à la monotonie visuelle qui scande notre manière d’être au monde et de voir le monde.
L’art, qui souvent ne fait que reprendre nos sensations ordinaires pour les rafraîchir et les revivifier, nous propose également une manière de faire surgir de ce que l’on appelle ordinaire une parcelle d’étrangeté et de singularité. L’image du monde qu’il nous ouvre est celle alors d’une perception esthétique inédite des choses dont nous pensions tout avoir ressenti.
L’objectif de ces journées Traverse(s) n’est donc pas d’épuiser la richesse cachée, par l’usage et l’usure, de l’ordinaire mais comme l’écrit Georges Perec de « retrouver quelque chose de l’étonnement que pouvaient éprouver Jules Verne ou ses lecteurs en face d’un appareil capable de reproduire et de transporter les sons. Car il a existé cet étonnement,
et des milliers d’autres, et ce sont eux qui nous ont modelés. Ce qu’il s’agit d’interroger, c’est la brique, le béton, le verre, nos manières
de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner. »
Kader Mokaddem
Mercredi 2 mai
Espace d’exposition et salle de conférence
10h00 Conférence de Lois Weinberger : présentation du travail de l’artiste autrichien, accueilli par le Musée d’Art Moderne pour une exposition en 2011.
15h00 Visites des expositions Monumental ? et Kimsooja.
Jeudi 3 mai
14h30 – 16h30 Conférence de Bruce Bégout, philosophe, écrivain « Quotidienneté et catharsis »
17h30 – 19h30 Conférence d’Olivier Lugon, historien de l’art,
Jeudi 3 mai
14h30 – 16h30 Conférence de Bruce Bégout, philosophe, écrivain « Quotidienneté et catharsis »
17h30 – 19h30 Conférence d’Olivier Lugon, historien de l’art,
Vendredi 4 mai
9h30 – 10h00 Présentation de l’atelier initiation « Les formes sensibles de la recherche : Le quotidien », Kader Mokaddem, Vincent Lemarchands.
10h00 – 12h00 Atelier et intervention de Barbara Formis
14h00 Présentation et restitution du workshop « L’œuvre au Jour le Jour, le réalisme subjectif », réalisé du 5 au 9 mars à l’ESADSE avec Florence Chevallier.
15h00 Synthèse des journées Traverse(s) : Olivier Lugon, Bruce Begout, Barbara Formis, Pierre-Albert Perrillat, Philippe Simay, Philippe Roux, Pauline Faure, Kader Mokaddem.
Attachment:
programme traverses web1.pdf
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- [Athena] pour information 2,3,4 mai : Traverse(s) L'ordinaire, kader mokaddem, 25/04/2012
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