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Objet : Histoire des techniques
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- From: Yves Cohen <yvecohen AT free.fr>
- To: Alain BELTRAN <beltran AT univ-paris1.fr>
- Cc: athena AT services.cnrs.fr
- Subject: Re: [Athena] appel à communication
- Date: Wed, 17 Apr 2013 09:46:30 -0300
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Cher Alain, Permets-moi de célébrer ce projet de colloque si prometteur. Mais tout de même, on se demande si les mystérieux Paris-La Défense (au début) et La Défense (à la fin) veulent dire: chez Total à La Défense. Et on s'étonne aussi du pluralisme, frappant, des représentants de l'économie réelle dans le comité scientifique. On se réjouit bien entendu de la contribution directe de l'histoire universitaire française et plus largement internationale au marketing et à la communication d'une grande firme pétrolière (dont on voit bien que la première a appris très vite l'usage du bon langage). Bref, nous trouverons ici une contribution majeure à l'indépendance des sciences sociales tant mise à mal dans l'ordinaire de nos travaux et enfin heureusement relevée. On se félicite par exemple du traitement large et courageux de la pollution des mers et des littoraux et de son intégration dans l'histoire des techniques navales. On regrette tout de même que les organisateurs soient si démunis qu'ils ne peuvent couvrir plus qu'un nombre limité de déplacements. Il vrai que tout le reste est pris en charge. Quant au quantième des colloques internationaux, celui-ci étant le quatrième, il me reste un mystère, mais c'est dû à ma seule ignorance. Je regrette de figurer dans bien trop peu de listes. J'aurais pu faire part de mon admiration à beaucoup plus de collègues. Avec mon meilleur souvenir, Yves
Le 16/04/2013 10:29, Alain BELTRAN a
écrit :
Quatrième Colloque international Appel à communications sur le thème : Les routes du pétrole 25/26 Novembre 2013, Paris-La Défense Les sites de production de pétrole ne correspondant pas la plupart du temps aux lieux de consommation, en conséquence, soit par voie maritime, soit par oléoducs, le pétrole fut dès l’origine un produit transporté sur de longues distances. Le développement des différents grands pays producteurs (les Etats- Unis , l’URSS ou la Russie, l’Arabie Saoudite…) a renforcé cette tendance fondamentale. Aujourd’hui, c’est environ les 2/3 de la consommation mondiale de pétrole qui est commercialisée par mer. Avant le premier choc pétrolier de 1973, la moitié du commerce maritime, tous produits confondus, relevait des hydrocarbures liquides. Cependant, à partir des années 1980, la part du pétrole dans les transports maritimes a reculé mais représente encore un tiers du tonnage de l’ensemble des marchandises transportées par mer. Dans cet ensemble, le pétrole brut est largement dominant. Dès l’origine , barriques et tonneaux sont transportés par mer. Puis des « pétroliers » inaugurent de nouvelles routes: Elisabeth Watts (1861, Grande-Bretagne), Zoroaster (pétrolier à vapeur, 1878), Murex entre Liverpool et Bangkok (1892), etc. De la barge largement utilisée aux Etats-Unis au supertanker en passant par le gluckhauf, les transports de pétrole ont largement évolué. Sur une période plus récente, on peut souligner le développement des navires méthaniers (première liaison France-Algérie en 1965) transportant du LNG (Liquefied Natural Gas). La flotte pétrolière mondiale en 2010 s’élevait à plus de 5 000 navires jaugeant 435 millions de tpl. Les tailles des navires varient et les supertankers peuvent dépasser 350 000 tpl. L’évolution s’est faite de flottes appartenant aux compagnies vers des flottes d’armateurs indépendants. Les pays asiatiques se sont faits une spécialité de la construction de ces navires Sur terre, les pipe-lines ou oléoducs trouvent leur origine dès l’année 1865, peu de temps après la découverte du « colonel » Drake. Leur longueur totale aujourd’hui avoisine le million de kilomètres dont les ¾ sont consacrés au transport du pétrole brut. Les oléoducs (la plupart du temps appelés pipe- lines) les plus longs se rencontrent dans les pays de grande dimension comme l’URSS-Russie (plus de 5 000 km) pour les produits bruts ou bien aux Etats- Unis pour les produits finis. En dehors de la longueur, il faut aussi considérer la capacité liée évidemment au diamètre. Certains oléoducs ont ainsi des capacités supérieures à 100 Mt/an comme le Sumed (inauguré en 1977) entre le canal de Suez et Alexandrie. L’oléoduc se justifie soit quand il achemine du brut vers les terminaux, ou bien vers les raffineries ou encore vers les lieux de consommation (voir par exemple l’ensemble des réseaux de Trapil). La construction relève quelquefois d’exploits technologiques comme le Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) qui franchit un col à 2 850 mètres et permet d’éviter un Bosphore très encombré ainsi que le territoire russe. Les tracés obéissent aussi à des contraintes géopolitiques qui ne sont pas les moindres. Ainsi peut-on comprendre l’oléoduc récent qui contourne par voie terrestre le détroit d’Ormuz, zone sensible s’il en est. Enfin, les oléoducs sous-marins doivent vaincre des difficultés liées aux profondeurs, aux courants. La mer du Nord en est un parfait exemple. Les routes du pétrole ne sont pas immuables et leur tracé est déterminé par l’essor économique, les tensions géopolitiques et les progrès des techniques. Ainsi, la fermeture du canal de Suez a obligé à un long détour par le Cap de Bonne Espérance ce qui a entraîné une modification de la taille des pétroliers. L’encombrement de certains itinéraires ou quelques accidents spectaculaires ont modifié la gestion de la circulation et la structure des navires pétroliers. De nouvelles routes dans l’Arctique se dessinent du fait du recul de la banquise et de l’exploitation de pétrole et de gaz dans des zones polaires. Est-il nécessaire de souligner les conséquences de l’exploitation des gaz et des pétroles de « schistes » (de roche) par les Etats-Unis qui modifie sensiblement les routes du pétrole et peut-être même les inverse. Dans une autre aire, les tensions en mer de Chine peuvent être tempérées par des itinéraires nouveaux qui renforceront les solidarités commerciales. Les routes du pétrole (et de plus en plus souvent du gaz) sont donc le c½ur, le baromètre et le témoin des rythmes économiques, techniques, géopolitiques de la planète depuis 150 ans. Leur étude historique pour arriver jusqu’au temps présent s’impose et ce sera le but de ces deux journées de colloque que nous espérons pluridisciplinaire (historiens, géographes, géopoliticiens, décideurs, ingénieurs…). Le colloque pourrait s’organiser selon plusieurs axes de réflexion sans que cette liste soit exhaustive : -les routes en tant qu’itinéraires: leur évolution, les contraintes géographiques et leurs conséquences (la question des détroits à titre d’exemple), la rationalisation des zones à fort trafic, l’évolution des ports pétroliers… -les flottes pétrolières : leur formation, leur évolution, les pavillons nationaux et les pavillons de libre immatriculation (exemples de Panama, du Liberia et des Bahamas)… -la barge et le caboteur, le pétrolier et le méthanier: évolution technologique (simple coque, double coque), les assurances (conventions internationales), la formation des commandants, l’évolution des équipages… -les risques et les accidents : la piraterie, les naufrages, les efforts pour une sécurité accrue… - les oléoducs et les gazoducs : évolution technique, oléoducs et défense, les contraintes géopolitiques… - les autres transports terrestres : le rail et la route peuvent être mentionnés même s’ils s’ils concernent d’abord la distribution de produits finis. Une table ronde finale montrera la pérennité et/ou les mutations des questions liées au transport des hydrocarbures. Les propositions de communication (250 mots au maximum avec 5 mots clés) ainsi qu’un CV (de moins d’une page) devront être adressées avant le 15 mai 2013, soit en français, soit en anglais, à Alain Beltran (beltran AT univ-paris1.fr). Le comité scientifique fera un choix définitif qui sera communiqué aux futurs participants. Un résumé d’une demi-page à une page sera alors demandé. Le colloque se tiendra à la Défense les 25 et 26 novembre 2013. Les langues de travail seront le français et l’anglais (les résumés seront traduits). Les organisateurs assureront l’hébergement et les repas sur place. Un nombre limité de déplacements pourra être pris en charge. Comité scientifique Laurence Badel Professeur d’histoire contemporaine, Université Panthéon- Sorbonne Alain Beltran, Directeur de recherche au CNRS Christine Berdon-Mouhoud Direction Information Documentation, Total Patrick Boureille Service Historique de la Défense, Vincennes Benoit Doessant Gouvernance de l’Information et des systèmes, Marketing & Services, Total Pascal Griset, Professeur d’histoire contemporaine, Université Paris-Sorbonne Hervé L’Huillier Intelligence Economique, Total Hubert Loiseleur des Longchamps Directeur des Affaires Publiques, Total Jean-Pierre Loizeau Directeur de l’Université Total Jean-François Minster Directeur scientifique, Total Yann Richard Professeur de géographie, Université Panthéon Sorbonne Jean-Pierre Williot Professeur d’histoire contemporaine, Université de Tours -- ATHENA, liste de diffusion d'informations en histoire des techniques | history of technology mailing list ATHENA est une liste de diffusion hébergée et financée par le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et animée par le Centre Alexandre Koyré (EHESS, CNRS, Cité des Sciences, MNHN). 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- [Athena] appel à communication, Alain BELTRAN, 16/04/2013
- Re: [Athena] appel à communication, Yves Cohen, 17/04/2013
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