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athena - [Athena] Appel à communication: Mondes électriques

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Subject: Histoire des techniques

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[Athena] Appel à communication: Mondes électriques


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  • From: Leonard Laborie <leonard.laborie AT gmail.com>
  • To: athena AT services.cnrs.fr, richie <richie AT cines.fr>, histoire_eco AT cru.fr
  • Subject: [Athena] Appel à communication: Mondes électriques
  • Date: Wed, 11 Dec 2013 14:19:14 +0100
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Mondes électriques. Créations, circulations, tensions, transitions, 19e-21e s.

18-19 décembre 2014 (Paris)

 

Appel à communication


Date limite : 15 mars 2014

 

En 1990, l’Association pour l’histoire de l’électricité en France organisait un colloque intitulé « Electricité et électrification dans le monde ». Cette manifestation marquait l’ambition de dépasser les frontières hexagonales pour s’ouvrir sur le monde de l’électricité (Trédé, 1992). C’était une extension spatiale des interrogations essentiellement nationales qui avaient cours alors au sein de l’Association. Une vingtaine d’années plus tard, le Comité d’histoire de l’électricité et de l’énergie renoue avec cette ambition, pour créer un nouveau jalon de l’histoire de l’électricité à l’échelle du monde, mais sous un angle, qui, à côté du cadre national ou conjointement à lui, tienne aussi désormais compte des approches transnationales, connectées, globales, impériales qui ont marqué les développements de l’historiographie durant la période. Il s’agira aussi d’accorder une plus grande attention à la question du genre et à la période la plus contemporaine, la seconde moitié du 20e siècle et les deux dernières décennies, qui ont connu de profonds changements en matière de production et de régulation, et sur lesquelles portent un nombre croissant de travaux. De nouvelles recherches ont été conduites, de nouveaux territoires explorés (Barjot et al., 2002 ; Hausman, Hertner, Wilkins, 2008 ; Winther, 2008; Hecht, 2012), qu’en somme ce colloque permettra de réunir et de mettre en perspective.

Le passage du singulier au pluriel pour qualifier l’électricité à l’échelle globale annonce la diversité des phénomènes étudiés et des approches mobilisées. Ces mondes de l’électricité, nous souhaitons les aborder à travers quatre axes privilégiés, non exclusifs, mais qui sont apparus comme des priorités scientifiques.


1. la création et les dynamiques d’innovation qui caractérisent les systèmes et les cultures électriques, différenciés selon les contextes, qu’on les compare ou qu’on étudie leurs connexions. Les solutions développées pour répondre aux problématiques des espaces ruraux (petites unités diesel au Brésil qui illustrent une forme d’insularité rurale), les énergies dites alternatives (le développement du solaire pour des productions hors-réseau) et les réseaux dits intelligents témoignent chacun à leur manière de la diversité de ces dynamiques à travers la planète;


2. les circulations des hommes, des savoirs, des techniques électriques à travers les espaces politiques. Le nucléaire civil, par exemple, ne se limite ainsi pas au projet Atoms for peace qui serait une volonté politique d’implanter cette énergie dans le monde. En Europe, de l’Ouest comme de l’Est, puis dans les autres pays du monde, les projets nucléaires s’inscrivent dans un entrelacs de politique nationale, de lobbying industriel international, de réglementation internationale, de promotion et de contestation transnationales, etc. L’une des ambitions du colloque est bien de tenter de mettre au jour ce type d’entrelacs et de sortir des explications monocausales, non seulement pour le nucléaire, mais également pour la grande hydroélectricité (Inga, Trois-Gorges, Itaipu…), les centrales thermiques (Allemagne, Pologne), le photovoltaïque ainsi que les éoliennes (Espagne, Ethiopie…) ;


3. les tensions qui, à travers les inégalités nationales et internationales, ou les controverses sur les impacts sociaux, environnementaux et économiques de l’énergie électrique, rendent compte du caractère à la fois technique et politique de l’électricité. La montée en parallèle des thèmes de la précarité et des économies d’énergie dans les pays industrialisés en est une manifestation concrète et presque quotidienne. Entre « acceptation sociale », hybridation des technologies et accès à l’électricité, les mobilisations politiques sont nombreuses autour de l’électricité, que ce soit dans l’opposition aux aménagements (Grand Inga en RDC, Jirau au Brésil, centrales nucléaires…), dans la revendication à l’accès (manifestations liées aux coupures d’électricité en Guinée, en Inde…) ou dans la contestation de la présence des entreprises étrangères (Bulgarie, Bolivie…).


4. L’inscription des dynamiques de l’électricité dans une histoire plus large des énergies peut être menée par une étude des relations avec d’autres énergies. La conversion des autres énergies (charbon, gaz, pétrole, solaire…) en électricité est souvent présentée comme apportant souplesse dans la gestion du réseau et dans la consommation. Sur quelles bases s’effectue ce raisonnement ? Comment l’étude des relations entre énergies peut-elle faire avancer la connaissance des « transitions » ou celle des « additions » énergétiques, en particulier dans la longue durée ? Quelle place occupe l’autoproduction par rapport à la production centralisée dans ces différentes organisations ? Ces interrogations peuvent faire l’objet d’approches historiques mais sont également voulues pour être résolument pluridisciplinaires, et notamment à destination de la sociologie et de l’économie.

L’histoire de l’électricité n’est pas, ne devrait pas être seulement l’objet des historiens de l’électricité. Elle est celle des historiens de l’énergie plus globalement. Mais aussi celle des historiens des sciences, de la consommation, de la ville, des représentations, de l’environnement, du genre. C’est résolument dans cette perspective qu’est lancé cet appel à communications qui cherche à établir un dialogue interdisciplinaire sur l’histoire, la politique et la culture des mondes électriques. Il s’adresse non seulement à la discipline historique, mais aussi à la sociologie, à l’anthropologie, à la géographie, à la science politique, à l’économie, au droit.


Les langues de travail seront le français et l’anglais. Une publication bilingue est prévue.

Deux formats de propositions de communication sont possibles :

-          Une session complète, de préférence composée de trois communications

-          Une communication isolée

Dans tous les cas chaque proposition de communication comprendra un résumé en 500 mots en français ou en anglais ainsi qu’un cv d’une page, assortis le cas échéant d’une présentation en 500 mots des objectifs de la session. Les organisateurs du colloque disposent de possibilités limitées de prise en charge des frais de transport et de séjour, en particulier pour les chercheurs en début de carrière et affiliés à des institutions de pays non membres de l’OCDE. Merci de faire part de votre éventuelle demande de financement dès la soumission de votre proposition de communication, sous forme d’une lettre séparée.

 

Merci d’envoyer vos propositions de communication avant le 15 mars 2014 à l’adresse suivante : comite.histoire.electricite AT gmail.com

Les réponses seront données par les membres du conseil scientifique au plus tard le 15 avril 2014.

 

Conseil scientifique

Alain Beltran, directeur de recherche au CNRS, Irice UMR 8138, président du Comité d’histoire de l’électricité et de l’énergie

Daniel Breslau, Associate Professor, Virginia Tech

Christophe Bouneau, professeur d’histoire contemporaine, Université Bordeaux 3

Yves Bouvier, maître de conférences en histoire contemporaine, Université Paris-Sorbonne

Gabrielle Hecht, professeure d’histoire contemporaine, Université du Michigan

Léonard Laborie, chargé de recherche au CNRS, Irice UMR 8138

Stéphanie Le Gallic, ATER à l’Université Paris-Sorbonne

Pierre Lanthier, professeur d’histoire contemporaine à l’Université du Québec à Trois-Rivières

Serge Paquier, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Saint-Etienne

 

Institutions organisatrices :

Comité d’histoire de l’électricité et de l’énergie

http://edf.histoire.com

CNRS, Irice UMR 8138

http://irice.univ-paris1.fr

 

Références

Dominique Barjot, Arnaud Berthonnet, Sophie Cœuré, Daniel Lefeuvre (dir.), L'électrification outre-mer de la fin du XIXe siècle aux premières décolonisations, Paris, SFHOM / Fondation EDF, 2002.

William J. Hausman, Peter Hertner, Mira Wilkins, Global Electrification. Multinational Enterprise and International Finance in the History of Light and Power 1878-2007, New York, Cambridge UP, 2008.

Gabrielle Hecht, Being Nuclear. Africans and the Global Uranium Trade, Cambridge, MA, MIT Press, 2012.

Monique Trédé (dir.), Electricité et électrification dans le monde, 1880-1980, Paris, PUF, 1992.

Tanja Winther, The impact of electricity: Development, desires and dilemmas, New York, Berghahn Books, 2008.



  • [Athena] Appel à communication: Mondes électriques, Leonard Laborie, 12/11/2013

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