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Objet : Histoire des techniques
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- From: raphael.morera AT free.fr
- To: athena AT services.cnrs.fr
- Subject: [Athena] Appel à communications. Pouvoir(s) et environnement
- Date: Tue, 14 Jan 2014 10:15:05 +0100 (CET)
Chers collègues,
Le RUCHE organisera son prochain colloque à l'Université de Rennes 2 du 15 au
17 octobre 2014 sur le thème "Pouvoir(s) et environnement". Son propos étant
susceptible d'intéresser les historiens des techniques, en voici l'appel à
communications.
Bien cordialement,
Raphaël Morera
Appel à communications : colloque du RUCHE, automne 2014
Pouvoir(s) et environnement
Les propositions de communications (3000 signes au maximum) doivent être
adressées au plus tard le 15 mars 2014 aux adresses suivantes :
raphael.morera AT uhb.fr ; lcoumel AT gmail.com ; alexis.vrignon AT wanadoo.fr
Comité d’organisation : Raphaël Morera (CNRS CERHIO), Laurent Coumel (EHESS,
CERCEC), Alexis Vrignon (Université de Nantes, CRHIA)
Pleinement reconnue parmi les défis majeurs du monde
contemporain, la question environnementale constitue un enjeu de pouvoir et
un objet politique à part entière. La protection et la restauration des
milieux dits naturels s’articule autour d’un système normatif complexe.
Fixant des objectifs et déterminant des limites, le droit de l’environnement
tente de contraindre et de faire évoluer les pratiques économiques et
sociales tandis que les citoyens et les associations expriment une volonté de
participer à la définition des aménagements. L’évolution récente en la
matière peut en ce sens être interprétée comme un dialogue, ou un conflit,
entre différents acteurs sociaux.
Dépassant très largement le cadre des Etats nations et échappant à leur
temporalité politique, les enjeux environnementaux posent de réelles
difficultés d’adaptation aux divers pouvoirs. Au XXe siècle, cette réalité a
débouché, dans les pays occidentaux, sur la constitution d’une offre
politique spécifique. Ailleurs, les thèmes environnementaux soutiennent
régulièrement des mouvements de résistance ou de contestation. A ce titre,
les crises environnementales font naître de fortes attentes à l’égard des
pouvoirs, et peuvent les mettre en difficulté.
La formulation et la conception de la question environnementale sont
constitutives d’évolutions récentes, particulièrement sensibles au cours des
quarante dernières années. Néanmoins, au cours de l’histoire, les sociétés
humaines ont toujours eu à négocier, par l’adaptation comme par la
destruction, avec leur environnement. Dans cette perspective, il s’agira de
s’interroger sur la manière dont les pouvoirs « gouvernent » l’environnement
et les ressources et sur la manière dont ils interagissent.
Dans le sillage des travaux initiés par l’école des Annales, la
question des relations entre pouvoirs et environnement constitue un objet
historique désormais bien établi. Les publications récentes ont notamment mis
en évidence la dimension conflictuelle de la gestion des ressources et la
nécessaire mise en place de mécanismes de régulation. Les historiens,
notamment américains, se sont intéressés aux relations entre les pouvoirs et
la nature entendue comme construction sociale, culturelle et politique, en
envisageant aussi bien les aspects institutionnels qu’idéologiques et
scientifiques de cette relation.
Embrassant toutes les périodes historiques et toutes les aires
géographiques, dans une démarche comparatiste et transnationale débordant les
contextes français et européen, l’objectif de ce colloque est de présenter,
d’approfondir et de renouveler ces réflexions en privilégiant principalement
quatre axes jusque là négligés dans l’historiographie.
Crise et catastrophes environnementales : enjeux de temporalité et de
légitimité
La crise environnementale, entendue comme un dysfonctionnement
majeur de la relation homme / milieu, bouleverse les équilibres sociaux. Dans
le cas des catastrophes, la brutalité de l’événement, met les pouvoirs à
l’épreuve en testant leur capacité de réaction et en interrogeant leur
légitimité. La crise environnementale met ainsi en cause le contrat
sociopolitique lui-même et contribue à le redéfinir. La recherche historique
a largement fait progresser notre connaissance des mécanismes de ces crises
mais une approche comparatiste, entre des périodes et des régimes
sociopolitiques, reste à mener. Elle permettrait d’élaborer une typologie
plus fine des différentes formes de réactions des pouvoirs aux évènements, de
mieux saisir les modalités de leur saisine et la manière dont ces évènements
influent sur la légitimité des pouvoirs institués.
Environnement et changement institutionnel
En s’imposant comme un objet politique, la question
environnementale a enclenché une dynamique de changement institutionnel qui,
à défaut de faire naître des instances de régulation pleinement efficaces, a
contribué à faire émerger des espaces de dialogue d’une part, et un processus
normatif d’autre part. Un des enjeux du colloque sera d’éclairer ces
mécanismes dans une perspective historique de long terme en s’interrogeant
sur l’impact des enjeux environnementaux sur les processus de création
institutionnelle, mais aussi sur la dilution voire l’absence des
responsabilités environnementales. Il s'agit de s’interroger sur les formes
de pouvoirs liées aux enjeux environnementaux.
Pratiques du pouvoir, usages et transformations de l’environnement
Les pouvoirs de toute nature se concrétisent par des aspects
matériels, des infrastructures. En ce sens, les pratiques du pouvoir, et les
pratiques politiques au sens large, peuvent avoir des conséquences
environnementales imprévues. L’exploitation des ressources à des fins
mercantiles, la planification ou la corruption marquent de leurs empreintes
spécifiques les différents milieux. Il s’agira ainsi de s’interroger sur la
manière dont les pratiques du pouvoir, dans toutes ses dimensions,
contribuent à la construction environnementale. Celle-ci peut également avoir
une dimension culturelle, patrimoniale, y compris nationale : les sujets,
peuples ou « opinions publiques » sont alors destinataires de l’attention
portée à « leur » environnement par les pouvoirs.
L’expertise environnementale
Nombre de recherches récentes ont montré que le développement de
l’Etat s’était accompagné de l’affirmation du rôle des experts, indépendants
ou non. Au fil du temps, en matière technique et économique notamment,
l’expertise s’est institutionnalisée au point de jouer un rôle central dans
le débat public. Comment l’expertise environnementale a-t-elle émergée ?
Comment est-elle entrée en relation avec les autres formes d’expertise ?
Comment et pourquoi s’est-elle imposée dans certains cas et neutralisée dans
de nombreux autres ? On pourra s’interroger sur la coexistence de plusieurs
visions des rapports homme/environnement au sein des pouvoirs publics.
Les propositions doivent être accompagnées d’une brève bio-bibliographie de
l’auteur.
On prévoit de retenir 20 communications et 10 posters.
Une large place sera offerte aux doctorants.
- [Athena] Appel à communications. Pouvoir(s) et environnement, raphael . morera, 14/01/2014
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