[Athena] Séminaire Circulation des Savoirs, mercredi 11 juin : Circulation des répertoires d'action militants

[kleiche mina <minakleiche AT yahoo.fr>]

Chers collègues, 

Vous êtes cordialement invités à la prochaine séance du séminaire « Analyser  la circulation des savoirs : contributions et méthodes » et n'hésitez pas à diffuser l'annonce.

Mercredi 11 juin de 11h à 13h

Circulation des répertoires d'action militants

- Emmanuel Rivat (IEP Bordeaux-Centre Emile Durkheim, Univ. de Lille-CERAPS) : 

« Construction et circulation transnationale du répertoire d'action d'expertise. Le cas du mouvement écologiste en Europe »

- Benjamin Ferron (CRAPE / IEP Rennes-Université de Rennes 1) :

« Construction internationale des problèmes publics et circulation des répertoires militants : le cas des médias altermondialistes »

LIEU: La séance se déroulera au CEPED, 19 rue Jacob, 75006 Paris

Pour tout renseignement, veuillez contacter david.dumoulin AT unv-paris3.fr

Un carnet de recherche est également en ligne sur lequel il est possible d'écouter les enregistrements des séances précédentes : http://cisav.hypotheses.org/

En espérant vous y retrouver,

Les organisateurs

Mathieu Quet (CEPED, UPD-INED-IRD), Mina Kleiche-Dray (CEPED, UPD-INED-IRD), David Dumoulin (IHEAL-CREDA, Univ. Paris 3)

-

- Partenaires institutionnels

- Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

- Université Paris Descartes

- Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle

Résumés des interventions:

- Emmanuel Rivat (IEP Bordeaux-Centre Emile Durkheim, Univ. de Lille-CERAPS) : « Construction et circulation transnationale du répertoire d'action d'expertise. Le cas du mouvement écologiste en Europe »

Intervention en français, résumé disponible en anglais. Abstract: This article elaborates on the idea that American scientists have influenced the transnational rise of the antinuclear movement and green politics in Europe during the 1970?s. Following the sociology of transnational diffusion, it carefully examines the mechanisms and tactics by which the early scientists contributed to the adoption of critical expertise on nuclear energy by antinuclear activists. First, it shows that these critical American scientists largely inspired the construction of the first scientific and political antinuclear claims in Europe. Second,                         it argues that scientists took advantage of the increasing diffusion of critical science to facilitate the political recognition of antinuclear mass demonstrations in the eyes of political officials. Third, it examines how many activists however largely opposed the idea of producing critical science for political authorities. This article demonstrates that most of the first antinuclear and green activists mobilized beyond borders outside the influence of political institutions, especially at the European scale.

- Benjamin Ferron (CRAPE / IEP Rennes-Université de Rennes 1). « Construction internationale des problèmes publics et circulation des répertoires militants : le cas des médias altermondialistes »

Cette communication compare les stratégies déployées par deux réseaux militants de solidarité internationale pour diffuser publiquement leurs causes politiques, dans une conjoncture marquée par l'essor du cadre de mobilisation altermondialiste (1994-2006) : le mouvement néozapatiste (Chiapas, Mexique) et le mouvement anti-occupation (Israël-Palestine). Comment expliquer que des conflits politiques si différents  (la révolte des Indiens du Chiapas et les luttes contre l'occupation israélienne des Territoires palestiniens) puissent être considérés, dans certaines arènes politiques et médiatiques, dans les termes semblables de la lutte contre la « mondialisation néolibérale » ? Comment expliquer, parallèlement, que la lutte néozapatiste soit plus facilement érigée en emblème de l'altermondialisme que la lutte anti-occupation ? Utilisant la sociologie des problèmes publics pour comprendre à la fois la structure locale des réseaux militants et la circulation internationale du cadre de mobilisation altermondialiste, l'enquête s'intéresse spécifiquement au rôle des médias des mouvements sociaux dans ce processus. Elle défend la thèse que cette convergence partielle des cadres de mobilisation collective est le produit d'une série de choix tactiques et de contraintes intériorisées favorisant la production de discours contestataires relativement indépendants de leurs conditions sociales de production.

L'enquête de terrain repose sur 76 entretiens semi-directifs auprès de militants et de journalistes, des observations menées dans des centres de « médias alternatifs », et un travail sur archives. La comparaison et l'analyse de la circulation des répertoires médiatiques des deux réseaux met à jour la spécialisation progressive de militants dans le travail de médiatisation alternative. Le travail s'intéresse dans un premier temps aux processus d'internationalisation du capital politique des mouvements. Il met ensuite en évidence l'existence d'une corrélation négative entre l'évolution de leur couverture médiatique                       dans la presse conventionnelle et l'investissement de militants dans des réseaux de « médias alternatifs », qui fonctionnent selon les cas comme des espaces de compensation ou de correction symboliques. Enfin, il analyse les conditions concrètes de production, de diffusion et d'institutionnalisation du militantisme de l'information dans chacun des deux réseaux.