Re: [Athena] Motion de l'UFR GHSS de l'université Paris 7

[Alain Chartrain <chartrain.alain AT free.fr>]

Title: Re: [Athena] Motion de l'UFR GHSS de l'université Paris 7

  Tout à fait d’accord. On pourrait même parler de la nécessité d’un sursaut de la nation : on ne peut plus continuer comme ça (or on sent que les discours politiciens calibrés et habituels sont entrain de reprendre le dessus pour continuer de nous mener à ...rien voire au pire) et pour ma part je pense qu’une franche accélération dans le degré démocratique de notre pays (le terme accélération n’est pas le meilleur puisqu’il n’y a pas d’élan, au contraire) est la clé : la société civile (et pas seulement sa composante WASP bien que ce serait déjà ça) doit être largement impliquée et sans doute même lancer ce mouvement. Les chercheurs, les intellectuels, les démocrates ont une responsabilité sans doute décisive.
  Pour ma part je ne citerais que quelques aspirations / réformes qui me paraissent essentielles, et motrices d’autres changements en système :
 
    1- La République doit convaincre, se faire respecter et faire la différence d’abord par sa capacité de justice : celle-ci doit entrer chez les gens (je suis pour la création de juges de paix  partout et notamment dans les villes, bcp de fonctionnaires et enseignants babyboomers en retraite pourraient jouer ce rôle, en binôme avec un jeune...). La République doit retrouver sa capacité à s’occuper des humbles, de tous. La protection du consommateur, abandonnée, celle de la République devant les grands groupes transnationaux qui partout dictent aux états et aux peuples une loi supérieure, la leur, celle du plus fort (le plus souvent de culture anglo-saxonne et financière) doit redevenir une réalité. Une sorte de mondialisation démocratique et républicaine doit être engagée. La demande de protection et de sens qui émane de l’individu ne doit pas être laissée aux seuls religions ou au consumérisme qui vient chercher nos gosses dès quasiment le berceau.

   2- Les jeunes, désemparés, désoeuvrés, abandonnés doivent être accompagnés et aidés, concrètement : tous nous devons, dès demain (que chacun se dise : chiche), en prendre chaque année un auprès de nous dans notre travail, public ou privé, ce sera certes plus utile et moins passéiste que de gamberger sur la re-création du service militaire (quelle imagination morte!). Ils doivent participer de tous les comités et commissions, comme tous les citoyens : un tiers à la moitié des membres devraient être systématiquement tirés au sort. Les jeunes doivent côtoyer des adultes tous les jours, avec ce formidable medium qu’est le travail, le faire, l’esprit critique au travail. Le départ en retraite des baby-boomeurs est à cet égard un atout formidable qui ne se reproduira pas avant des siècles.

  3- Une réforme décisive de l’Ecole, pas dans la comm, pas laissée aux seuls politiciens, doit être engagée : adaptation aux rythmes des enfants, entrée des parents dans l’école, diminution notable des aspects concentrationnaires, après-midi consacrés à des activités et matières variées, ouvertes sur le monde : sport, informatique, éducation sémiologique, arts, techniques et réalisations, formation aux et découverte des/ métiers... Ces après-midis doivent être en grande partie réalisés par des pratiquants professionnels travaillant dans le public comme le privé, mêlés à des enseignants. Ces derniers doivent être recrutés sur la base non du seul niveau disciplinaire mais de leur rapport aux enfants, de leur motivation. Les plus fortes rémunérations doivent être celles des quartiers difficiles. Etc.

   4- La réforme fiscale est une ardente obligation, non seulement pour l’emploi mais aussi pour la justice social. La République c’est aussi la redistribution des revenus, la garantie du travail.

   5- La culture scientifique et technique doit être remise au centre du système français (et européen): école, télé et médias, ateliers et maison de quartiers, édition, sites internet et e-learning etc. Les musées publics gratuits et ouverts aux scientifiques, gérés avec un comité dont la moitié sera composés de citoyens et de jeunes tirés au sort (25%) et élus (25%).

  6- Enfin la régénération de la classe politique est une nécessité aussi évidente que rejetée des intéressés : notre société doit être déverrouillée. Dès demain doit être mis en place le mandat unique et non renouvelable, à tous les niveaux. Le référendum d’initiative populaire permis et pratiqué. Fini le bla-bla sur un bon député qui doit aussi être maire etc. Toujours les mêmes, partout à tous les étages : la République meurt de sa confiscation et de l’étroitesse sociale. La démocratie représentative est à bout de souffle et cause de nombreux problèmes, aux rang desquels la léthargie, le désengagement, la perte de confiance dans les institutions, la recherche d’autres “lieux” pour le changement ou l’authenticité. Basta : la France doit s’engager tout de suite, certes avec des expérimentations, vers le vote de préférence et l’introduction systématique du tirage au sort dans nombre d’instances.

  Il est temps de nous retrousser les manches.

  A. CH

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Alain CHARTRAIN    - co-resp. projet ORViAMM  http://www.orviamm.com/
Archéologue          - Montpellier Fr.
conservateur en Chef du patrimoine

ACADEMIA.EDU : http://culturecommunication-fr.academia.edu/alainConsol

http://www.linkedin.com/pub/dir/?first=alain&last=chartrain&search=OK

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Le 15/01/15 16:00, « Lliliane Perez Univ » <liliane.perez AT wanadoo.fr> a écrit :

Le conseil d'UFR de GHSS (Géographie Histoire Sciences de la Société) de l’université Paris Diderot – Paris 7 a adopté la motion suivante à l'unanimité.
L’UFR GHSS exprime sa vive émotion face aux attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 et s’associe pleinement à la solidarité nationale et internationale aux victimes exprimée la semaine passée. Profondément attachés à la démocratie, à la liberté d’_expression_ dans le respect des lois, à la laïcité, à la tolérance, à la solidarité, à la lutte contre l’antisémitisme et toute forme de racisme, de xénophobie, d’exclusion ou d’atteinte aux droits de l’homme, nous faisons de ces valeurs le socle de notre engagement professionnel. Si nous estimons que l’_expression_ d’une réaction face à cette négation de l’humanisme est absolument nécessaire de la part des milieux académiques, il nous paraît aussi que la situation, ses causes et ses conséquences dans toutes leurs dimensions (évènementielle, médiatique, sociale, politique, philosophique, historique, géostratégique, économique, idéologique, etc.) doit faire l’objet d’un effort de réflexion approfondie, critique et pluraliste notamment en direction des étudiants. Estimant qu’il est de sa mission de service public d’aider à comprendre la complexité du monde, l’UFR GHSS s’engage à travailler au sein de son conseil scientifique et avec les départements qui la composent pour développer des actions de moyen terme dans cette direction. Elle s’associera également aux initiatives de ce type qui auraient lieu dans le cadre de l’université Paris 7.
Pour le Conseil de l’UFR,
Liliane Hilaire-Pérez, directrice de l’UFR GHSS.

 

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