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[Athena] Appel à contributions Revue Autrepart "Appel à contributions : Savoirs autochtones et développement"
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- Subject: [Athena] Appel à contributions Revue Autrepart "Appel à contributions : Savoirs autochtones et développement"
- Date: Mon, 19 Jan 2015 09:58:41 +0000 (UTC)
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RAPPEL
Chères et chers collègues,
Vous voudrez bien trouver ci-joint un appel à contributions pour le numéro 83 de la revue Autrepart qui portera sur "Savoirs autochtones et développement".
Les intentions de contribution et les articles sélectionnés sont respectivement attendus les 15 février et 30 avril 2015.
Merci de transmettre cet appel à ceux de vos collègues qui pourraient être intéressés et veuillez nous excuser si vous recevez cet appel en double.
Cordialement,
Mina Kleiche-Dray
CEPED-IRD & IFRIS
19 Rue Jacob,75006 Paris
Tél : +33 1 78 94 98 70
Fax : +33 1 78 94 98 79
Courriel : Mina.Kleiche AT ird.fr
Revue
Autrepart - Appel à contributions et notes de lecture
Savoirs autochtones et développement
Coordination : Mina Kleiche-Dray, chargée de
recherche IRD (CEPED – IFRIS)
Gouvernance
environnementale et développement durable sont des concepts qui ont été
adoptés ensemble dans les
agendas politiques nationaux. Il s’agissait de
trouver un équilibre entre progrès économique, justice sociale et préservation
des ressources naturelles nécessaires à la vie. Dans les pays des Suds, cette
adoption s’est traduite par une certaine revalorisation et une requalification croissante des savoirs autochtones.
D’un côté, dans les pays dits de megadiversité, dont la plupart sont des pays
en développement ou émergents, les savoirs sur les ressources naturelles portés
par les populations autochtones ou locales, qui en tirent leurs ressources
principales, sont de plus en plus visibles. De
l’autre, depuis une quinzaine d’années, ces pays, qui avaient été préoccupés
jusque-là par la question du transfert technologique, ont commencé à intégrer
la protection de l’environnement dans leur agenda politique. Plus récemment, cette tendance s’est accrue avec le positionnement du
changement climatique au centre de l’agenda international. Ces évolutions ont eu lieu dans un contexte de démocratisation
politique qui a fait émerger sur le terrain une diversité d’acteurs dans
l’ensemble de la chaîne d’intervention, de la conception à la mise en œuvre et
au bilan ou à l’évaluation des projets de développement.
De nombreux accords, conventions (article 8j
de la Convention de la biodiversité, 1992) et protocoles internationaux (Protocoles de Nagoya,
2010) définissent la
place et le rôle de ces
savoirs considérés comme essentiels pour le progrès économique et social et la
protection de l’environnement. Les gouvernements nationaux doivent tenir compte
de manière
croissante des mouvements
sociaux et de la société civile. De nouvelles élites sont porteuses de projets basés sur les savoirs
autochtones – Via campesina, Centre africain de biosécurité – pour
lutter contre l’extension rapide de l’agriculture intensive – comme la monoculture des organismes génétiquement modifiés – ou l’élevage extensif, contre les biocarburants,
l’accaparement des terres, l’extraction minière, et pour défendre la bioprospection contre la biopiraterie. Les savoirs traditionnels
sont au centre de leurs discours et de leurs pratiques, dans de nombreux pays d’Amérique Latine et en Inde en particulier. Ces nouveaux acteurs
valorisent les modes de gestion décentralisée des ressources naturelles, la
mise en place de banques de semences locales, d’une agriculture sans chimie de
synthèse, le développement des marchés locaux et la défense des droits des propriété intellectuelle des populations locales
et autochtones. Mais
cette diversification des
pratiques et des discours est aussi source de tensions et de conflits en raison des visions concurrentes qui les sous-tendent et qui vont du protectionnisme
(conservation) du patrimoine naturel à la promotion d’un usage rationnel et équilibré des ressources.
Se pose alors la question de
la participation opérationnelle des savoirs autochtones – et donc, des
populations qui en sont porteuses et en ont été historiquement exclues – aux projets
développementalistes. Ces savoirs sont convoqués aujourd’hui par de multiples acteurs de développement
et à plusieurs niveaux des processus de prise de décision. De nombreux travaux ont analysé les rapports difficiles entre performance technique,
rapport culturel à la nature et pression sur des écosystèmes fragiles. Ils montrent que la multiplication des confrontations entre
les rationalités différentes des acteurs impliqués (individus, groupes ou
organisations) est
l’une des raisons des
conflits d’usage des ressources naturelles –
notamment entre populations locales et entreprises privées, techniciens,
scientifiques, agents du gouvernement, organismes internationaux.
Ce numéro thématique de la revue Autrepart propose d’aller au-delà de la dénonciation et de
l’analyse des logiques. L’objectif est de questionner les dynamiques
sociocognitives de l’usage des ressources naturelles pour comprendre le partage
qui semble s’opérer entre savoirs autochtones et savoirs scientifiques et
techniques mobilisés dans les projets de développement historiquement
construits sur le concept de transfert de technologie.
Un premier axe de réflexion pourra être
constitué par l’analyse de la mobilisation politique, économique et sociale des
savoirs autochtones. On pourra interroger les processus de gouvernance
environnementale comme configuration politique particulière historiquement
située. Quelles sont les modalités et les pratiques des nouveaux projets
alliant développement agricole et protection de l’environnement ? Comment
les savoirs autochtones sont-ils mobilisés, par exemple dans les vastes
programmes de patrimonialisation culinaire et vestimentaire de l’Unesco, les
grands projets de valorisation des savoirs autochtones nationaux comme par
exemple l’Indian traditional knowledge digital library ou la Biblioteca digital
de la medicina tradictional Mexicana ?
Un
second axe s’intéressera aux reconfigurations des savoirs des scientifiques et
techniques. Comment peut-on caractériser les savoirs qui sont formés à la
croisée des savoirs scientifiques et des savoirs traditionnels comme l’agroécologie,
l’ethnobotanique, ou encore les sciences de l’environnement ?
Un troisième axe se penchera plus
particulièrement sur les conséquences de ces reconfigurations ou recompositions
sur la construction des politiques de développement durable. Peut-on les
concevoir comme de nouveaux agencements des populations locales considérées
désormais comme des acteurs de développement ? Ces agencements sont-ils
porteurs de dynamiques de relocalisation des savoirs scientifiques remplaçant le
transfert de technologie du projet modernisateur du xxe siècle ?
Les mises en présence des savoirs
autochtones et des savoirs scientifiques, techniques et experts dans le cadre
de conflits, de controverses ou de convergence dans la conception, mise en
œuvre et réalisation des projets de développement, discutant la notion de
savoirs autochtones dans toute sa polysémie et provenant de différentes
disciplines sont bienvenues. Il s’agira d’interroger les procédures d’usage des
ressources naturelles et leurs effets sur le rapport à la nature des différents
acteurs impliqués. Un intérêt particulier sera porté à l’analyse des situations
concrètes permettant de comparer plusieurs modèles de dynamiques sociales et
d’imaginaires collectifs. Les propositions de contributions pourront
porter sur l’un ou l’autre des axes ou les combiner. Elles devront présenter
brièvement le sujet abordé et la méthodologie employée. Seront privilégiées les
propositions qui associent enquête empirique originale et interprétation
théorique.
Les intentions de contributions (titre et résumé ne dépassant pas 1 000
signes, espaces compris)
doivent être adressées à la revue Autrepart le 15 février 2015 au
plus tard.
Les résumés
seront évalués par l’éditrice scientifique du numéro, qui sélectionnera, avec
le comité de rédaction, les propositions dont les auteurs seront invités à
soumettre un article. Veuillez noter que l’acceptation du résumé ne garantit
pas la publication de l’article. Tous les articles sont soumis à une évaluation
par les pairs en double aveugle, comme c’est le cas pour tous les articles
soumis à la revue Autrepart.
Révision et traduction
Le journal
accepte les résumés et articles en français, anglais ou espagnol, à charge pour
le(s) auteur(s) d’en assurer la traduction et l’édition en français ou en
anglais au cas où l’article serait accepté pour publication.
Les articles sélectionnés devront parvenir à la revue avant le 30 avril
2015
Les notes de lecture sur le thème du numéro devront parvenir à la revue
avant le 30 mai 2015
Revue Autrepart – 19 rue Jacob - 75 006 Paris
- [Athena] Appel à contributions Revue Autrepart "Appel à contributions : Savoirs autochtones et développement", kleiche mina, 19/01/2015
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