[ATHENA] Journée d'étude internationale "positivisme et statistique, 13 novembre

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Positivisme et Statistique

Journée d’étude internationale

 

Vendredi 13 novembre 2015

IHPST, 13 rue du Four, 75006 Paris

Salle de conférences

 

 

ARGUMENT

 

            Les doctrines positivistes tiennent, parmi leurs thèses communes, que toute connaissance véritable découle de la connaissance des faits, et que l’esprit humain, dans la philosophie comme dans la science, n’évite le verbalisme et l’erreur qu’à la condition de se tenir sans cesse au contact de l’expérience. Par ailleurs, « on entend principalement par statistique, comme l’indique l’étymologie, le recueil des faits auxquels donne lieu l’agglomération des hommes en société politiques » : telle est la définition donnée dans les années 1840 par Antoine-Augustin Cournot, qui étend l’acception du terme « statistique » au recueil et à la coordination de faits en grand nombre, dans quelque domaine que ce soit. On s’attendrait donc à ce qu’Auguste Comte, fondateur du positivisme et de la sociologie, se soit félicité de voir en son temps les entreprises statistiques se multiplier. Or non seulement Comte n’a montré aucun intérêt pour la collecte de faits sociaux, mais il s’est ouvertement opposé à un projet comme celui d’Adolphe Quetelet, grand praticien et promoteur des statistiques, qui entendait fonder sur elles une « physique sociale ».

            À partir de ce qui a toutes les allures d’un paradoxe, notre journée d’études se propose d’étudier les relations complexes entre le positivisme, entendu au sens large, et le développement de la pensée et de la pratique statistique au XIX^e siècle, tant dans l’exploration des réalités sociales et économiques – leur champ d’origine –, que dans les sciences de la nature au sein desquelles elles ont pénétré, au premier rang desquelles la physique et la biologie. D’un côté, en appréhendant les totalités comme simples agrégats d’une multitude d’éléments que seul le calcul permet de réunir, les statistiques semblaient aller à l’encontre de la volonté de fonder la connaissance sur les faits tels qu’ils se présentent au sujet connaissant, et contredire, par une dimension probabiliste, la notion de loi scientifique absolument rigoureuse ; de l’autre, elles faisaient apparaître des régularités impossibles à anticiper par d’autres moyens, et permettaient d’établir des lois d’une extrême fiabilité. L’intérêt qu’il y a à revisiter le débat entre positivisme et statistiques n’est pas seulement historique : à l’heure des Big Data, les enjeux de ce débat sont en effet on ne peut plus d’actualité pour la réflexion épistémologique contemporaine.

 

PROGRAMME

 

 

9h-9h15 — Présentation : Olivier Rey (IHPST).

 

9h15-10h15 — Laurent Clauzade (Université de Caen et IHPST) : La notion de fait dans la première statistique.

 

10h15-11h15 — Jean-Jacques Droesbeke (Université libre de Bruxelles) : La statistique sociale de Quetelet.

 

11h15-11h30 — Pause café.

 

11h30-12h30 — Annette Vogt (Max Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin) : Statistics between economy and mathematics, and the role of Ladislaus von Bortkiewicz (1868-1931) in Germany.

 

 

12h30-14h30 — Déjeuner.

 

 

14h30-15h30 — Olivier Rey (IHPST) : Sur la conception et la réception de la physique statistique au XIX^e siècle.

 

15h30-16h30 — Jean Gayon (IHPST) : Karl Pearson et l’usage des statistiques en biologie.

 

16h30-16h45 — Pause café.

 

16h45-17h45 — Éric Brian (EHESS) : Durkheim et la statistique.

 

17h45-18h15 — Discussion générale.

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Peggy TESSIER
Responsable administrative
Valorisation de la recherche
IHPST-UMR8590 (Paris 1 Panthéon Sorbonne/CNRS/ENS)
13 rue du four 75006 Paris
Tél : +33 (0) 1 43 54 94 60
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