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athena - [ATHENA] Fwd: Journée d'étude "Les deux cultures et la culture technique" | Paris IMI-UTC | Vendredi 11 décembre 2015

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Objet : Histoire des techniques

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[ATHENA] Fwd: Journée d'étude "Les deux cultures et la culture technique" | Paris IMI-UTC | Vendredi 11 décembre 2015


Chronologique Discussions 
  • From: "Christiane Demeulenaere" <athena AT services.cnrs.fr>
  • To: Diffusion-hist des techniques <athena AT services.cnrs.fr>
  • Subject: [ATHENA] Fwd: Journée d'étude "Les deux cultures et la culture technique" | Paris IMI-UTC | Vendredi 11 décembre 2015
  • Date: Fri, 27 Nov 2015 00:33:28 +0100
  • Authentication-results: t2gpsmtp1.dsi.cnrs.fr (amavisd-new); dkim=pass header.i= AT gmail.com


---------- Message transféré ----------
De : Sacha Loeve <athena AT services.cnrs.fr>
Date : 26 novembre 2015 21:17
Objet : [ATHENA] Journée d'étude "Les deux cultures et la culture technique" | Paris IMI-UTC | Vendredi 11 décembre 2015
À : Theuth Annonces <theuth AT listes.univ-rennes1.fr>, Diffusion-hist Des Techniques <athena AT services.cnrs.fr>, Educasup <educasup.philo-request AT ml.free.fr>


Les « deux cultures » et la « culture technique »
 
 
Journée d’étude du projet HomTech
« Sciences de l’homme en univers technologique » 
Université de Technologie de Compiègne - Institut Polytechnique La Salle Beauvais  
Programme FEDER Picardie 
Avec le soutien du Groupement d’intérêt scientifique UTSH, Unité des Technologies et des Sciences de l’Homme
 
 
Vendredi 11 décembre 2015, 9h-18h
Institut de Management de l’Information (IMI/UTC), 2e étage, Salle Descartes
62 Boulevard de Sébastopol, 75003 Paris, Métro Réaumur Sébastopol / Etienne Marcel.

Pour assister à la journée, merci de vous inscrire en envoyant un message à sacha.loeve AT utc.fr 

Programme :
 
09h00 Accueil des participants
 
09h15 Introduction de la journée - Sacha Loeve et Pierre Steiner (UTC)
 
09h45 Positionnement des SHS dans les écoles d’ingénieurs en France : éclairages par une double sociohistoire et par des cultures technoscientifiques spécifiques - Catherine Roby (Univ. Rennes 2)
 
10h45 Les écoles d’ingénieurs : creuset d’une culture technique ?- Pierre Lamard (UTBM)
 
11h45 Culture technique : passé, présent, futur - Jocelyn de Noblet (CRCT)
 
12h45 Pause déjeuner
 
14h00 DIYbio and e-waste hacking: A politics of demonstration in times of precariousness - Ana Delgado Aleman (Univ. Bergen)
 
15h00 Une culture du milieu technique ? Le cas Friedmann - Victor Petit (UTT)
 
16h00 Pause café
 
16h10 Culture et civilisation : l’enjeu de la culture technique selon Simondon - Vincent Bontems (CEA)
 
17h10 Synthèse des échanges de la journée - Xavier Guchet (UTC) 
 
17h40 Discussion générale
 

Argumentaire :

L’intégration des sciences humaines et sociales (SHS) dans la formation des ingénieurs et les projets d’innovation semble aujourd’hui faire consensus. Pourtant, si les discours encensant le potentiel et la pertinence des SHS dans ces contextes se multiplient, leur rhétorique lénifiante ne suffit pas à dissimuler une certaine pauvreté du questionnement concernant les attendus, les finalités et les modalités de l’intégration des SHS en environnement technologique.
            L’hypothèse de travail de cette journée d’étude est que ces discours se fondent dans leur grande majorité sur une reconduction implicite du postulat des « deux cultures »[1] : la séparation et l’exclusion mutuelle de la culture scientifico-technique et de la culture humanistico-littéraire. En effet, les  SHS  en école d’ingénieurs sont la plupart du temps, soit identifiées à des pourvoyeuses de culture générale et d’« ouverture d’esprit » censées contrebalancer un socle de formation en sciences et techniques de l’ingénieur ( STI ) perçu comme nécessairement réductionniste et a-culturel, soit réduites à des instruments de maîtrise de l’humain et du social. Elles visent alors à adapter les profils des étudiants à un environnement socioéconomique complexe que leur formation technique ne permettrait pas, par essence, d’appréhender. Les  SHS  en école d’ingénieur sont d’ailleurs souvent définies négativement, comme « tout ce qui n’est pas du ressort des enseignements scientifiques et techniques ». De même, l’anticipation en amont des « impacts » éthiques, légaux et sociétaux encouragée par les initiatives d’intégration des  SHS  dans les processus d’innovation technoscientifiques prend pour acquise une division du travail entre la recherche technoscientifique d’un côté, domaine de compétence des ingénieurs et des scientifiques, et ses dimensions sociétales et culturelles, de l’autre, domaine de compétence des  SHS .
            Cette journée d’étude entend d’abord interroger de manière critique le rôle des « deux cultures » comme discours façonnant les pratiques d’intégration des  SHS  en environnement technologique.  SHS  et  STI  seraient implicitement d’accord sur le désaccord fondateur des « deux cultures ». Dans cette perspective, l’intégration des  SHS  viserait à corriger les effets d’une séparation perçue comme délétère mais inévitable, sans remettre en question son fondement.
            Il s’agira ensuite d’évaluer le potentiel de la « culture technique » comme discours susceptible de faire alternative aux représentations des « deux cultures » et, partant, de fournir un autre cadrage aux pratiques d’intégration des SHS en univers technologique. La culture technique désigne un programme de compréhension épistémologique mais aussi historique, anthropologique, éthique et politique des techniques dans leur dimension constitutive et constituante des expériences humaines. C’est aussi une manière de poser la question de la dimension technique de la culture. La culture technique était au cœur de la philosophie de l’éducation démocratique de John Dewey. En France, le programme de culture technique fut porté tant par des penseurs des techniques tels que Georges Friedmann[2], Gilbert Simondon[3], ou André Leroi-Gourhan[4], que par des acteurs du design industriel comme Yves Deforge[5] et Danielle Quarante à l’UTC[6], ou encore Jocelyn de Noblet, fondateur du Centre de Recherche sur la Culture Technique[7]. Il s’agit donc d’une riche tradition qui mérite d’être revisitée et réinterrogée dans ces incarnations contemporaines. Comme lieu de partage et de confrontation des savoirs, des incertitudes et des valeurs d’une multitude d’acteurs (ingénieurs,  SHS , industriels, designers, associations, …) la culture technique est également porteuse d’un projet politique de mise en démocratie des choix techniques de nos sociétés. Loin de se limiter à vouloir désaliéner les usagers par une connaissance adéquate des techniques, le programme de culture technique vise aussi à désaliéner les objets techniques de leur condition de simple moyen acheté, dégradé, puis jeté. Enfin, il constitue un cadrage possible pour des « humanités technologiques » se positionnant par-delà les postures instrumentales et généralistes traditionnellement dévolues aux SHS en environnement technologique.
 
Les objectifs de cette journée d’étude sont les suivants :
- Interroger la résilience des représentations des « deux cultures » dans les discours et les pratiques d’intégration des  SHS  dans des environnements de recherche et d’éducation technologique, les présupposés de ces représentations et leurs mécanismes actuels de production et de reproduction.
- Distinguer différentes manières de positionner les SHS « par-delà les deux cultures », selon que l’on accepte le diagnostic d’un partage entre technique et culture ou qu’on le remette en question ; que l’on propose des remèdes radicaux ou de simples correctifs ; qu’on en appelle à une culture réunifiée ou à l’instauration d’une troisième culture, etc.
- Evaluer le potentiel de la « culture technique » comme paradigme alternatif aux « deux cultures » en passant en revue les propositions de divers auteurs (de Dewey à Simondon) ; en examinant les possibles incarnations de la culture technique aujourd’hui (technosciences contemporaines, éco-conception, mouvements DIY, hackers et makers) ; en sondant la pertinence de ces propositions au regard des questions actuelles sur le sens, les finalités et les modalités de l’intégration des  SHS  en univers technologique.
 


[1] Snow, C. P. (1961), The Two Cultures and the Scientic Revolution (the Rede Lecture 1959)Cambridge University Press, New York.
[2] Friedmann, G. (1950), « Pour l’unité de l’enseignement. Humanisme du travail et humanités », Cahiers des Annales 5, Librairie Armand Colin, Paris.
[3] Simondon, G. (1958), Du mode d’existence des objets techniques, Aubier, Paris; Simondon, G. (2014), Sur la technique (1953-1983), Presses Universitaires de France, Paris.
[4] Leroi-Gourhan, A. (1981), « Préface », Manifeste pour le développement de la culture technique, CRCT, Neuilly-Paris, 6-7.
[5] Deforge, Y. (1993), De l'éducation technologique à la culture technique: pour une maîtrise sociale de la technique ESF éditeur, Paris.
[6] Quarante, D. (1981), « L'expérience de Compiègne », Culture Technique, 5, 156-161.
[7] De Noblet, J. (1981), Manifeste pour le développement de la culture technique, CRCT, Paris-Neuilly.


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Sacha Loeve              
Postdoc UTC | Université de Technologie de Compiègne
Lab. COSTECH | Connaissance Organisation & Systèmes TECHniques
EA2233 | Groupe CRED | Cognitive Research & Enaction Design 
Département TSH | Technologies et Sciences de l'Homme 
Centre P. Guillaumat | BP 60319 | 60203 Compiègne













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