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Objet : Histoire des techniques
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- From: "Patrice Bret" (patrice.bret AT yahoo.fr via athena Mailing List) <athena AT services.cnrs.fr>
- To: Theuth Annonces <theuth AT listes.univ-rennes1.fr>, Diffusion-hist Des Techniques <athena AT services.cnrs.fr>
- Subject: [ATHENA] Journée Koyré-CHC 14 janvier (résumés et programme rectifié)
- Date: Wed, 6 Jan 2016 17:13:36 +0000 (UTC)
- Authentication-results: t2gpsmtp1.dsi.cnrs.fr (amavisd-new); dkim=pass header.i= AT yahoo.fr
Bonjour,
Veuillez trouver ci-dessous et en pièce attachée le programme et les résumés de la journée d'étude Le laboratoire
dans tous ses états. Savoirs
opératoires de la matière à la fin du XVIIIe siècle et au
début du XIXe siècle
Attention ! Pour des raisons impératives, nous avons dû procéder à un changement dans l'ordre des interventions.
Bien cordialement,
Patrice Bret et Marie Thébaud-Sorger
Centre Alexandre Koyré (EHESS/CNRS/MNHN)
Dans le cadre du programme
du séminaire mensuel du groupe TaK-Histoire des Techniques à Koyré
« Les savoirs opératoires de la
matière de la Renaissance à l’industrialisation »
Jeudi 14 janvier 2016
Journée d’étude
organisée avec le Club d’histoire de la chimie (CHC-SCF)
qui se tiendra exceptionnellement
de 9 h 30 à 16 h 30
à la Société chimique de France, 250 rue St Jacques,
75005 Paris.
(entrée libre)
Le laboratoire
dans tous ses états.
Savoirs
opératoires de la matière à la fin du XVIIIe siècle et au
début du XIXe siècle
9 h 30 - Accueil
9 h 45 - Introduction de la
journée
10 h 00 - Christine Lehman
(Paris Ouest/IREP) : Guyton et la vraie nature du diamant.
D’abord à Dijon, puis à l’École polytechnique,
Louis-Bernard Guyton de Morveau (1737-1816) va tenter sans relâche pendant
trente années, entre 1781 et 1811, de prouver la similitude entre deux
substances aussi différentes que le diamant et le charbon. Ses notes
manuscrites conservées à l’École polytechnique permettent de le suivre pas à
pas dans la recherche de cette analogie pressentie dès 1772 par Pierre-Joseph
Macquer et Antoine-Laurent de Lavoisier. Ces notes révèlent plus que leurs simples résultats numériques : elles
montrent la ténacité de Guyton aux prises avec les
difficiles mises au point des dispositifs expérimentaux, quelquefois son
découragement, ainsi que la dimension internationale prise par les expériences
sur le diamant. De ses résultats, Guyton maintiendra la différence chimique
entre le charbon et le diamant à l’inverse des chimistes britanniques pour qui
seule une cristallisation différente suffit à expliquer leurs particularités
respectives.
11 h 00 - John
Perkins (Oxford Brookes University) : "Voici de la bonne
chymie" : les apothicaires, le refaçonnement de la chimie et
la construction de l’industrie chimique en France, 1750-1810.
Depuis le commencement du XVIIe siècle les apothicaires ont joué
un rôle important dans l’enseignement de la chimie en France. A la fin du siècle et pendant les premières
décennies du XVIIIe siècle plusieurs apothicaires, y compris les
Geoffroy, Lemery, et Boulduc, étaient très actifs dans les travaux chimiques
autour de l’Académie royale des sciences.
Dans ses cours Guillaume François Rouelle forma la plupart de ceux qui s’intéressèrent
à la chimie entre 1750 et 1790. Vers la
fin de l’Ancien Régime, on trouve encore des apothicaires à l’Académie :
Baumé et Cadet de Gassicourt. On ne peut pas comprendre Sage dans ce nombre,
parce qu’il n’a jamais été reçu apothicaire.
Le dernier académicien apothicaire fut Bertrand Pelletier. Mais dans ces
mêmes années et après la maladie et la mort de Rouelle en 1770, il semble que
les apothicaires soient devenus moins importants dans la chimie en France et qu’ils
aient été de plus en plus marginalisés. Pour
les historiens de la chimie en général, à l’exception de ces figures assez bien
connues et de quelques autres comme Parmentier, Bayen et Cadet de Vaux, la
grande majorité des apothicaires sont restés obscurs et conservateurs, et pour
les historiens de la révolution chimique, ils ont surtout joué le rôle de
résistants contre Lavoisier et la nouvelle chimie, et adversaires de la
nouvelle nomenclature.
Je souhaite proposer une autre histoire
chimique des apothicaires. De 1750 à 1790, ils ont joué un rôle important dans
la construction de la chimie comme une science publique dans une trentaine de
villes provinciales. Durant ces mêmes années, ils ont pris
part à la grande croissance de la chimie à Paris et à la restructuration
sociale du monde chimique parisien qui devenait de plus en plus décentralisé et
moins hiérarchique. Comme apothicaires chimistes, ils étaient membres
d’une communauté qui comprenait plusieurs centaines
de personnes dans les
années quatre-vingt. Les membres de cette communauté, y compris des
apothicaires, ont participé très activement aux débats autour de la chimie
antiphlogistique de Lavoisier. Un grand nombre de ces apothicaires
n’étaient ni indifférents envers la nouvelle chimie ni opposés. De plus,
les apothicaires ont joué un rôle important dans le développement de l’analyse
chimique ainsi que, comme experts,
dans la santé publique en particulier et la police en général à Paris et en province. Je terminerai cette présentation par une discussion des activités
économiques, industrielles plutôt que commerciales, des apothicaires, surtout
dans la création de l’industrie chimique.
Pause déjeuner
libre
14 h 00 - Bruno
Belhoste (Paris I/IHMC) : L’art de la teinture. Antoine Quémizet et l’atelier des Gobelins.
L’art de la teinture comme art chimique connaît des développements
importants au XVIIIe siècle, en particulier en France. L’atelier des
Gobelins est particulièrement réputé pour la variété et la qualité de ses
teintures. Dans cette présentation, j’évoquerai le fonctionnement de cet
atelier, les problèmes qui se posent et l’œuvre aussi remarquable qu’oubliée du
teinturier Quémizet à la fin des années 1770.
15 h 00 - Corinna
Guerra (Hastec/CAK) : Comment les matériaux volcaniques ont volcanic
materials shaped chemical studies in the Kingdom of Naples.
Mon intervention vise à démontrer qu’à la fin du XVIIIe siècle dans
le royaume de Naples, nombre d’érudits et de savants font des matières
volcaniques et du processus éruptif de véritables outils d’investigations
chimiques.
Naples n’avait aucun lieu institutionnel pour l’enseignement et la
recherche dans le domaine de la chimie, mais deux lieux peuvent être considérés
comme sièges de débats chimiques, à savoir : l’Académie militaire de la
Nunziatella où les artilleurs avaient besoin d’apprendre les meilleures
théories chimiques – et où, en effet, deux professeurs traduisirent pour la
première fois en italien le Traité
élémentaire de A.-L. Lavoisier – et le Vésuve. Je voudrais prouver que
l’approche napolitaine de la chimie subit l’influence du Vésuve en tant que «
lieu de savoirs » à cause de l’absence de lieux institutionnels dédiés à ce
genre d’études scientifiques.
Les nombreuses descriptions des éruptions vésuviennes pendant la dernière
décennie du siècle ont presque toutes en commun la considération que la chimie
constitue le substrat scientifique des phénomènes. En particulier, les savants
napolitains considéraient les réactions chimiques qui se dégageaient du Vésuve,
comme la plus forte confirmation des théories de la « nouvelle
chimie ». L’exemple des nombreuses publications concernant l’alimentation
– car les cendres recouvraient les puits, les fruits et légumes – atteste que
les chimistes intervenaient dans cette question très importante pour l’ordre
public avec les instruments de la révolution chimique française.
Deuxièmement même la population paraît modelée par la présence du volcan et
aussi les chimistes napolitains améliorèrent leurs instruments analytiques et
leurs pratiques en étudiant et en exploitant les produits volcaniques. Pour
cette raison le Vésuve apparaît comme un objet chimique multidimensionnel.
Enfin les savants du Vésuve n’étaient que rarement de « purs »
chimistes. Leurs pratiques interconnectaient matériellement études érudites,
travail manuel, pharmacologie, intérêts industriels, curiosités d’histoire
naturelle, etc. comme le démontrent leurs travaux présentés dans mon
intervention.
16 h 00 - John
Perkins présentera la base de
données en ligne issue du programme de recherche collaboratif international
Situating Chemistry, 1760-1840.
(La séance sera suivie de l’Assemblée générale du Club d’histoire de la
chimie, 17 h-18 h)
Prochaine
séance du séminaire :
4 février 2016
Victoria Lee (Max Planck Institut Berlin)
‘A Study of
East Asian Fermentation Chemistry’: Asia's Microbial History in Japanese Eyes
in XXth c.
Cette séance
mutualisée avec le séminaire Centre Chine Corée Japon (CNRS/EHESS) aura lieu au
105 boulevard Raspail, salle 7, exceptionnellement
de 13 h à 15 h.
Contacts
Marie Thébaud-Sorger (CNRS/CAK) Marie.THEBAUD-SORGER AT cnrs.fr
Patrice Bret (CAK) patrice.bret AT yahoo.fr
Programme du séminaire : http://techniqcak.hypotheses.org
Attachment:
JE CAK-CHC Laboratoire 14 janvier.pdf
Description: application/force-download
- [ATHENA] Journée Koyré-CHC 14 janvier (résumés et programme rectifié), Patrice Bret, 06/01/2016
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