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[ATHENA] Fwd: [Theuth] PREVOIR LA FAIM 3e Appel à contributions de Techniques&Culture
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- From: "Christiane Demeulenaere" (christiane.demeulenaere AT gmail.com via athena Mailing List) <athena AT services.cnrs.fr>
- To: Diffusion-hist des techniques <athena AT services.cnrs.fr>
- Subject: [ATHENA] Fwd: [Theuth] PREVOIR LA FAIM 3e Appel à contributions de Techniques&Culture
- Date: Thu, 7 Jul 2016 19:59:46 +0200
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De : marieluce rauzy <marielucerauzy AT yahoo.fr>
Date : 7 juillet 2016 à 19:04
Objet : [Theuth] PREVOIR LA FAIM 3e Appel à contributions de Techniques&Culture
À : Theuth Annonces <theuth AT listes.univ-rennes1.fr>
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De : marieluce rauzy <marielucerauzy AT yahoo.fr>
Date : 7 juillet 2016 à 19:04
Objet : [Theuth] PREVOIR LA FAIM 3e Appel à contributions de Techniques&Culture
À : Theuth Annonces <theuth AT listes.univ-rennes1.fr>
Chers*e*s collègues,
La revue Techniques&Culture a le plaisir de vous faire part du lancement de son 3e appel à contributions : Prévoir la faim.Comprendre les enjeux de la conservation alimentaire.
Date butoir de réception : 15 septembre 2016.
Pour information et diffusion dans vos réseaux. Avec nos remerciements,
Prévoir la faim
Comprendre les enjeux de la conservation alimentaire
La conservation des aliments semble confinée au registre du
technique et du courant. Il s’agit pourtant de mettre l’accent sur une
dimension importante des pratiques alimentaires : la capacité de conserver
l’aliment mangeable dans le temps, et l’espace, au-delà de son site de
production. Elle convoque des savoir-faire spécifiques au sein même de la
sphère domestique et de la sphère de production et favorise des modes
d’innovations qui prennent place dans des contextes socioéconomiques et
écologiques particuliers. Dans l’espace, la conservation permet le partage, les
achats éloignés, le réusage, etc. Dans le temps, il s’agit d’anticiper des
préparations (stocker un plat préparé à l’avance), de rendre accessible une
ressource (conserve industrielle ou « fait-maison ») de manière
durable ou de rendre possible la prise en compte de la saisonnalité des
aliments.
Argumentaire
Dans ce numéro de Techniques&Culture nous proposons aux contributeurs de toutes
disciplines de sciences sociales (anthropologues/ethnologues, sociologues,
historiens des pratiques alimentaires ou historiens des techniques, géographes,
zooanthropologues, paléoanthropologues, etc.), mais également aux primatologues,
chercheurs en biologie ou en physiques et aux praticiens de l’alimentation de
s’intéresser aux techniques de conservation de l’alimentation. Il s’agit de
mettre l’accent sur une dimension importante des pratiques alimentaires :
la capacité de conserver l’aliment mangeable dans le temps, et l’espace,
au-delà de son site de production. Elle semble pourtant de peu d’importance au regard
des enjeux actuellement discutés sur la place publique. Si la qualité des
choses consommées interroge, si la capacité de nourrir l’ensemble de la
planète, de ne pas gaspiller les ressources ou de gérer autrement l’agriculture
et l’élevage émeuvent l’opinion, la conservation des aliments semble confinée
au registre du technique et du courant. Pourtant, l’articulation entre les
diverses formes de conservation et le continuum pénurie-gaspillage permet de
saisir au contraire une dimension décisive des pratiques alimentaires (Testart
1982, Kujit 2009) qui recouvrent des formes très diverses dans le temps et l’espace
(Cousin & Monzon 1992). Elle convoque des savoir-faire spécifiques au sein
même de la sphère domestique (Short 2006) et de la sphère de production et
favorise des modes d’innovations qui prennent place dans des contextes
socioéconomiques et écologiques particuliers. Dans l’espace, la conservation
permet le partage, les achats éloignés, le réusage, etc. Dans le temps, il
s’agit d’anticiper des préparations (stocker un plat préparé à l’avance), de
rendre accessible une ressource (conserve industrielle ou « fait-maison »)
de manière durable ou de rendre possible la prise en compte de la saisonnalité
des aliments (Brenton 1988). Elle repose sur l’acquisition et la transformation
de compétences parfois très élaborées. Ainsi, la maîtrise de la température
s’intègre comme enjeu du savoir-faire de conservation, qu’il s’agisse des très
organisées chaînes du froid industrielles ou de la réflexion quotidienne quant
aux dates limites de conservation ou au meilleur moyen de préserver les
qualités d’un fruit. Enfin, il est question de culture matérielle, que l’on
pense aux dispositifs de création du froid industriel et domestique (Marshall
2011) ou aux boîtes en plastiques (Tupperware par exemple étudié par Clarke
1999) de conserve, etc., qui s’intègrent à ces chaînes de la conservation et
leur confèrent un caractère dynamique.
En ne séparant pas production, transformation et
consommation, nous proposons de comprendre la multiplicité et l'articulation
des différentes pratiques alimentaires. Regarder comment se complètent, plutôt
qu’elles ne s’opposent, les techniques de conservation industrielles,
artisanales et domestiques éclaire autrement le contexte des discours
publics portant sur le « bien manger » et ses transformations
sociales. En outre, il s’agit de décrire les soubassements techniques des
cultures alimentaires, les infrastructures qui rendent possibles les pratiques
alimentaires actuelles et passées. Si l’accès à l’alimentation semble une
évidence pour de nombreux humains, c’est notamment en raison des dispositifs de
conservations qu’il s’agit de mettre en place autant qu’ils maintiennent
l’accès à une nourriture saine. Cette perspective offre dès lors un contrepoint
aux travaux portant sur les patrimoines alimentaires ou aux efforts concernant
l’innovation alimentaire portés par les professionnels du secteur.
Par ce numéro de Techniques&Culture,
nous souhaitons donc analyser les enjeux actuels de l’alimentation humaine par
un regard sur la diversité anthropologique des pratiques de conservation dans
le temps et les cultures. À ce titre, nous vous proposons d'être
particulièrement attentifs à repenser les catégories mêmes de la conservation
alimentaire en interrogeant le statut de l’objet alimentaire : qu’en
est-il du stockage du vivant destiné à l’alimentation, s’agit-il dès lors d’un
acte de conservation ou d'une autre forme de contrôle ? On cherchera donc
à mieux saisir les rapports de transformation qui questionnent la possibilité
d’une conservation et la part de l’humain dans l’exercice, réussi ou non, de maîtrise
de ces transformations, acte dont l’efficacité recouvre une grande diversité de
dimensions. Notre ambition dans ce numéro est de montrer, à travers les 9
thématiques suivantes, dans lesquelles nous vous invitons à inscrire vos
travaux, comment cet espace, a priori trivial,
s’avère en réalité un enjeu de première importance et qui a été pratiqué dans
l’histoire de l’humanité avec créativité par des acteurs très divers.
- Les effets de la conservation des produits alimentaires dans l’évolution humaine. Les techniques de conservation sont un tiers technique entre les ressources de l’environnement et l’humain qui l’exploite. À ce titre, elles permettent une forme de mise à distance de la pression énergétique, en contribuant à la maîtrise du temps dans l’acte alimentaire. En interrogeant le temps long de l’espèce humaine, nous proposons de questionner les conséquences de certaines technologies de conservation (séchage, cuisson, alcool, macération…) sur les différents types d’humanoïdes par exemple dans la gestion de la faim, mais également sur la transformation des organes (de mastication et de digestion). Les contributions d’archéo-anthropologues, de zooarchéologues, d’archéo-biologiste ou primatologues seront les bienvenues.
- Les effets de la conservation des produits alimentaires sur les goûts. À une échelle de temps plus fine, celle de l’histoire et des mutations récentes des mœurs, les techniques de conservation font partie des infrastructures parfois cachées de l’évolution des préférences alimentaires et culinaires. Parce qu’elles autorisent des déplacements importants et inédits, dans le temps et l’espace, elles offrent des occasions de transformation des régimes de préférences ou elles en constituent des piliers, levier routinier des manières de préparer la cuisine, qui organisent également des manières d’apprêter, de servir et de consommer qui ne sont pas sans conséquence sur les goûts (salage, saumurage, séchage, sucrage, etc.). Nous avons pensé ici plus particulièrement aux collègues historiens du goût et des techniques de conservation, mais bien sûr cette partie est ouverte.
- Conservation et déplacement du mangeur / conditions extrêmes : populations nomades, armées, espace, marine, en temps de crise, etc. Les conditions extrêmes et entreprises hors du commun (mouvements de populations, migrations, campagnes militaires, expéditions scientifiques, etc.) constituent à ce titre un laboratoire pour observer la contribution des techniques de conservation aux transformations et stabilisations des pratiques alimentaires et culinaires.
- Conservations domestiques/conservations industrielles. À cet égard, les technologies modernes ont fait montre d’une grande diversité dans l’art de conserver qui interroge sur l’existence d’une transition dans les régimes alimentaires. En effet, autour de quelques technologies clefs (conserves, chaîne du froid industrielle et domestique, boîte à conserver et manger…), les liens entre cuisine et approvisionnement ont pu être transformés dans une mesure qui mérite d’être discutée, car le sujet est polémique et ambivalent : entre imaginaires de perte du lien à la pratique agricole et de diversité des pratiques de métissages culinaires. Pourront être abordés les pratiques « à domicile » et les enjeux de la conservation hors des normes industrielles dans des sociétés industrielles, ou ceux des limites de la pasteurisation. On pourra aussi s’intéresser à l'articulation entre les différentes techniques de conservation (conserves, séchage et congélation, etc.)
- L’emballage comme technique de conservation. Avatar de cette transformation de la conservation à l’aune de l’industrialisation, l’emballage apparaît à la fois comme une forme complémentaire et un moyen à part entière de la conservation. En isolant le produit de l’environnement extérieur, il empêche les fuites ou les évaporations par exemple et accroît la durée de vie de la denrée alimentaire. En outre, il la protège des chocs mécaniques, des transferts de goûts et d’odeurs, des immixtions de germes ou d’insectes concourant ainsi à sa conservation. Utilisés depuis l’industrialisation pour transmettre aussi des informations sur le produit (packaging), nous souhaiterions ne pas oublier ici les emballages consommables.
- Conservation et temporalité. Il sera ici question du temps et de ce que la conservation fait à la transformation des matières. Quelles modifications sont à l’œuvre ? Quelles durées sont créées ? Jusqu’où est-il pertinent de conserver et quels sont les points de bascules que perçoivent les humains pour estimer les transformations à l’œuvre ? Catégorie qui impose au triangle culinaire une nouvelle dimension de regard, la conservation est une technique qui joue avec le temps et semble imposer son mode d’expertise spécifique aux procédés de transformation des ingrédients. Il s’agira ici de penser les catégorisations du temps lues à travers les formes de conservation définies à la fois par les techniques et les types de contenants.
- Conservation et vivant(s). Observer le temps et les transformations, c’est donc mettre en avant la part du vivant dans la conservation et reconnaître des modes de conservation qui reposent sur des êtres en pleine vie ou comme processus de transformations encadrées de l’aliment. Jusqu’où, dès lors, peut-on parler de contrôle dans l’acte de conservation ? Ou bien faut-il y voir une manière de figer une relation entre le mangeur et le mangé, sans que pour autant les uns et les autres ne soient eux-mêmes fixés dans leur être ? On pourra réfléchir autant aux problématiques de domestication du vivant comme les cheptels (bétail en français, mais lifestocks en anglais) qu’aux réserves de pêche potentielle, qu’aux problématiques de la biodiversité pour les fruits, légumes, céréales, ou à la question des fromages en continuelle transformation.
- Conservation et risque sanitaire. Il s’agit dès lors d’interroger les techniques de conservation à l’aune de leurs usages, et notamment de sa contribution à la préservation des qualités nutritionnelles et sanitaires des aliments qui en constitue l’usage premier. Loin de constituer un territoire homogène, les pratiques sanitaires alimentaires montrent de fortes variations entre des territoires et mobilisent des dispositifs différents pour faire émerger le risque sanitaire comme objet d’incertitude pour les individus. On pourra s’intéresser à l’hygiène domestique balançant entre préconisations scientifiques et pratiques des usages, aux pratiques des banques alimentaires ou encore aux nouvelles formes de consommation comme le pillage des poubelles des grandes surfaces par exemple.
- Conservation et attachement. Pour terminer, nous souhaiterions aborder la conservation comme technique d’attachement qui possède ses médiations dans la sphère de l’intime et des patrimoines ordinaires. Quelle est la nature des liens qui se nouent aux choses alimentaires lorsqu’elles échappent au régime ordinaire de la consommation par ingestion relativement rapide ? Jusqu’où la nourriture est-elle nourriture et le mangeur est-il mangeur ? Nous pensons par exemple ici aux collectionneurs de très "vieux vins" ou à des formes de patrimonialisations plus intimes, comme le fait d'acheter un vin de l'année de naissance d'un enfant et de le servir aux événements de vie, voir la conservation de l'emballage en lieu et place du produit contenu…
Conditions de soumission
Un résumé long de 2 000 à
4 000 caractères maximum, accompagné d’une dizaine d’illustrations
pour la version en ligne, ou de quelques illustrations pour la version papier.
- À terme, trois formes d’articles sont envisageables : un article pour la version en ligne, de longueur variable entre 30 000 et 50 000 signes et dans lequel toutes sortes d’illustrations (photos, vidéo, audio) sont possibles. Il sera également présenté sur deux pages dans la version papier (avec l’annonce du lien http).
- Un article pour la version papier de la revue, de 25 000 signes (espaces compris) accompagné d’un maximum de 10 images HD dans lequel l’auteur s’efforcera d’écrire pour des lecteurs extérieurs à son propre champ, exercice impliquant une double exigence de scientificité et de lisibilité (la revue touchant un lectorat interdisciplinaire de sciences humaines et se diffusant en librairies comme un « livre revue » à destination d’un public élargi).
- Un article partant à l’inverse du terrain et des documents, dans lequel l’auteur, se fondant sur des exemples ou idées précises, analysera une quinzaine ou vingtaine d’images, dans un format inférieur à 10 000 signes.
Détails pratiques
Les auteur-e-s devront prendre contact avec les
coordinateurs du numéro, Marie-Pierre Julien, Olivier Wathelet et Lucie Dupré
par l’intermédiaire du secrétariat de rédaction de la revue (techniques-et-culture AT ehess.fr)
pour soumettre leur projet (titre et résumé d’une page, 3 500 signes,
accompagnés de leur nom, coordonnées, affiliation institutionnelle) avant le 15 septembre.
Une rencontre des contributeurs retenus est prévue au MuCEM
à Marseille les 30 et 31 janvier 2017 pour permettre à chacun-e
de discuter sa proposition. L’article définitif sera à rendre le 15 mai et
sera évalué en double aveugle pour une réponse définitive le 31 juillet.
La proposition ainsi que le texte intégral peuvent être
envoyés en langues française ou anglaise ; le numéro spécial
paraîtra en français, Techniques&Culture mais les articles en
ligne pourront paraître en anglais.
Calendrier
· Date limite
de soumission : 15 septembre 2016
·
Sélection et réponse des coordinateurs : 15 octobre 2016
·
Rencontre des contributeurs au MuCEM : 30 et 31 janvier 2017
·
Texte définitif le 15 mai qui sera évalué en double aveugle.
·
Réponse d’acceptation de l’article le 31 juillet 2017
Pour connaître les normes de
la revue, consulter le site : http://tc.revues.org/1556
ou s’adresser à la rédaction :
techniques-et-culture AT ehess.fr
Vous devez vous-même enregistrer dans l'agenda de Theuth vos annonces de conférences et appels à communication(http://theuth.fr). Cela suppose une inscription sur le site. Cette inscription est distincte et indépendante de la liste de diffusion.
Vous êtes invité à respecter les règles d'usage de la liste : http://liste.theuth.fr
Pour gérer son compte (changer d'adresse, se désabonner, etc) :
- se connecter sur : http://gestion-liste.theuth.fr
- s'identifier : cliquer en haut à gauche sur "première connexion" ou sur "connexion" en haut à droite dans les autres cas. Votre mot de passe peut vous être renvoyé.
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Christiane Demeulenaere-Douyère
- [ATHENA] Fwd: [Theuth] PREVOIR LA FAIM 3e Appel à contributions de Techniques&Culture, Christiane Demeulenaere, 07/07/2016
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