[ATHENA] CHC Conférences Pierre Duhem 9 decembre

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Le Club d’histoire de la chimie propose deux conférences à l’occasion du

 

Centenaire de la disparition de Pierre Duhem

 

250 rue Saint-Jacques, 75005 Paris, le vendredi 9 décembre à 16h-18h. Entrée libre.

 

 

 

Jean-François Stoffel, Cent ans plus tard, forces et faiblesses de Pierre Duhem (1861-1916)

 

 Stefano Bordoni, L’Energétique de Duhem : de la thermodynamique à la chimie.

 

Résumés

 

Cent ans plus tard, forces et faiblesses de Pierre Duhem (1861-1916)

 

Jean-François Stoffel

 

Pierre Duhem ne voulait être reconnu que comme physicien théoricien. C’est d’ailleurs en tant que tel qu’il espérait pouvoir un jour revenir à Paris pour y occuper un poste universitaire. On sait qu’il n’en fût rien. Pire encore, on peut soupçonner, avec le recul que confère le premier centenaire de sa mort, qu’il ne sera jamais reconnu comme un très grand physicien, et ce en raison de ses prises de position contre la théorie atomique et contre la théorie de la relativité. En revanche, il s’est imposé, au niveau mondial, comme un philosophe de la physique et comme un historien des théories physiques de tout premier plan. Mais dès lors que ses considérations philosophiques et que ses recherches historiques n’étaient destinées qu’à éclairer et justifier son entreprise scientifique, l’échec de celle-ci ne témoigne-t-elle pas de l’insuffisance de celles-là ? Pourquoi, autrement dit, continue-t-on à méditer avec autant d’intensité une pensée qui s’est révélée incapable de réaliser l’objectif qu’elle semblait s’être fixé ? Voilà donc posée, dans toute son acuité, la question contemporaine des forces et des faiblesses de l’œuvre duhémienne. 

 

L’Énergétique de Duhem : De la thermodynamique à la chimie

 

Stefano Bordoni

 

Je me concentrerai sur la thermodynamique généralisée de Duhem ou, si vous préférez, sa mécanique généralisée ou Énergétique, et j’essayerai d’ébaucher les théories des savants qui l’ont précédé dans la recherche d’une théorie physique générale : d’abord Rudolf Clausius, et ensuite François Massieu, Joshia Willard Gibbs, Hermann von Helmholtz, Arthur von Oettingen… Je voudrais donc présenter Duhem comme point d’arrivée d’une tradition : je me concentrerai sur les premières étapes de Duhem physicien théoricien, sur les années qui vont de 1892 à 1896, pour retracer quelques influences et pour souligner les nouveautés.

 

En 1894, dans la troisième partie de son « Commentaire aux principes de la Thermodynamique » il étonna probablement les lecteurs en raison de la référence à une interprétation aristotélicienne du mot «mouvement» : le mouvement était considéré non seulement comme un processus cinématique, mais aussi comme une transformation en général.

 

En 1896, dans le livre Théorie thermodynamique de la viscosité, du frottement et des faux équilibres chimiques, Duhem essaya de construire une structure mathématique aussi générale que souple, qui pourrait s'adapter aux particularités des systèmes spécifiques, et pourrait être progressivement élargie afin de rendre compte de phénomènes d'une complexité croissante.

 

Les équations générales contenaient aussi bien les termes d'inertie que deux termes dissipatifs. Quand il supprimait les termes de dissipation, une réinterprétation de la mécanique traditionnelle émergeait. Quand il éliminait les termes d'inertie, certaines simplifications mathématiques le conduisaient à une nouvelle mécanique des processus chimiques explosifs.

 

Contact : danielle.fauque AT u-psud.fr