[ATHENA] Séminaire Savoirs opératoires de la matière : 12 janvier Journée CAK-CHC

["Patrice Bret" (patrice.bret AT yahoo.fr via athena Mailing List) <athena AT services.cnrs.fr>]

Les savoirs opératoires de la matière de la Renaissance à l’industrialisation

(Séminaire mensuel groupe TaK- Histoire des Techniques à Koyré)

 

Chères/Chers  Collègues et ami(e)s,

Nous vous présentons nos voeux les meilleurs pour la nouvelle année.

Comme l'an dernier, nous commencerons 2017 par troisième séance exceptionnelle du séminaire Les savoirs opératoires de la matière de la Renaissance à l’industrialisation. Elle se déroulera sous la forme d’une journée d’étude organisée avec le Club d’Histoire de la chimie (CHC/SCF), qui formera un volet complémentaire à celle de l'an dernier : Le laboratoire dans tous ses états, fin XVIII^e-début XIX^e siècle (II).

Vous en trouverez ci-dessous le programme et le résumé, ainsi que l'annonce de la séance suivante avec Bernadette Bensaude-Vincent.

Au plaisir de vous retrouver,

Marie Thébaud-Sorger et Patrice Bret

Nota : Contrairement aux annonces précédentes, John Perkins ne pourra malheureusement pas être des nôtres, mais nous l'inviterons à une prochaine séance de séminaire.

Jeudi prochain 12 janvier 2017

séance de séminaire élargie en journée d’étude co-organisée avec le Club d’histoire de la chimie (CHC/SCF)

Le laboratoire dans tous ses états, fin XVIII^e - début XIX^e siècle (II).

 

Horaire : 10h00-16h00

Lieu : Société chimique de France, 250 rue Saint-Jacques, 75005 Paris

 

 

10h. Accueil

 

10h30. Présentation de la journée

 

10h45. Danielle Fauque (GHDSO, université Paris Sud, Orsay, CHC) : Dans le laboratoire de Lavoisier. Du canon de fusil à la caisse pneumatique, ou comment démontrer que l’eau est un corps composé, 1785.

En février 1786, dans le second fascicule de l’éphémère Journal polytype (1786-1787) paraissait un long compte rendu de la grande expérience d’analyse et de synthèse de l’eau, menée sous contrôle de l’Académie des sciences, par Antoine Lavoisier et Jean-Baptiste Meusnier. Cependant, la version tronquée et modifiée qu’Édouard Grimaux a donnée en 1892 dans les Œuvres de Lavoisier, seule version facilement accessible aujourd’hui, ne permet pas de saisir pleinement l’effet escompté par l’auteur du compte rendu sur la communauté savante ou éclairée de 1786.

A partir de ce compte rendu, des registres de laboratoire et d’autres sources inédites, nous proposons ici, après avoir rappelé les expériences préliminaires de juin 1783 et du printemps 1784, de reprendre l’étude de cette expérience décisive qui a nécessité trois mois de préparation et deux semaines de traitement des résultats (décembre 1784-mars 1785), et utilisé des instruments nouveaux, spécialement conçus pour ce  dessein. Cette grande expérience, qui s’est déroulée dans un contexte médiatique très vif, tant français qu’européen, a été si convaincante, qu’elle a entraîné une conversion à la théorie lavoisienne de plusieurs savants dans les mois qui ont suivi.

 

12h. Déjeuner libre

 

14h00. Christine Lehman (Paris Ouest/IREP) :Les lieux d’activité du chimiste Pierre-Joseph Macquer (1718-1784) : Laboratoires et instruments.

Dans le cadre de ses différentes activités – médecin, chimiste à la Manufacture de Sèvres, commissaire des teintures au Bureau du Commerce, académicien, professeur de chimie – Pierre-Joseph Macquer a eu l’occasion de fréquenter un grand nombre d’ateliers et de laboratoires.

L’article propose un panorama de ces différents espaces de travail aussi divers que le Château du Comte de la Garaye, la Manufacture de Sèvres, son laboratoire privé, le Jardin du Roi, l’Académie et la Maison du salpêtre, en s’attachant plus particulièrement à la description des lieux, des instruments et des expériences qui leur sont associés.

 

15h00. Patrice Bret (Centre Alexandre Koyré, CHC) : Les premiers laboratoires coloniaux : monstration, production et recherches chimiques pendant l’expédition d’Egypte (1798-1801).

 En histoire, l’expédition de Bonaparte en Egypte est souvent considérée comme le laboratoire du pouvoir napoléonien et celui des futures commissions scientifiques liées aux conquêtes militaires en Algérie ou au Mexique. En chimie, elle reste importante pour le laboratoire naturel des Lacs Natron qui a bouleversé la compréhension des réactions chimiques par Claude-Louis Berthollet et conduit à son Essai de statique chimique. Mais on sait moins que, au-delà de ces métaphores, l’expédition d’Egypte a vu également l’établissement et le fonctionnement éphémère des premiers laboratoires européens en terre africaine.

Après avoir étudié le groupe hétérogène des chimistes de l’expédition (médecins, pharmaciens et minéralogistes confirmés ou jeunes polytechniciens) et leur matériel, nous nous pencherons sur l’installation de ces laboratoires, sur leurs fonctions et leurs activités en terrain colonial, sans oublier les enjeux scientifiques et économiques autour de la production du natron. Qu’ils aient été destinés à approvisionner une armée d’occupation isolée de ses bases métropolitaines (laboratoire de la pharmacie centrale de l’Armée d’Orient) ou à préparer la « colonisation nouvelle » (laboratoires de chimie de l’Institut d’Egypte, des hôpitaux ou d’établissements à caractère industriel), les laboratoires ont été une vitrine de la science européenne auprès des notables du Caire, des lieux d’expertise et de contrôle de la production (médicaments, alliages monétaires, poudres et salpêtres…) et des lieux d’analyse et d’expérimentation chimique (eaux, terres, natron…) et d’innovation instrumentale (mesure de l’inflammabilité des poudres). 

 

16h00. Clôture de la journée d’étude.

 

Nota : L’Assemblée générale du CHC suivra cette journée d’étude  (16h30-17h30)

 

 

Ce séminaire de recherche est ouvert à tous chercheurs intéressés ainsi qu’aux étudiants de Master de l’EHESS, mention « Histoire des sciences, technologies et sociétés » et mention « Histoire et civilisation ».

Il se tient le deuxième jeudi du mois, de 14h à 17h au Centre Alexandre Koyré (27, rue Damesme, 75013 Paris, salle de séminaire, 5^e étage), sauf indication contraire.

 

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Séance suivante :

jeudi 9 février 2017, 14-17h (au Centre Alexandre Koyré 5e étage)

Bernadette Bensaude-Vincent (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Cetcopra), 

Matières et matériaux – une réflexion