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La
lettre d'information des Archives
Henri-Poincaré (juin 2017)
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Consultez la lettre en ligne
si ce message ne s'affiche pas correctement
Vie du laboratoire
Trois nouveaux
enseignants-chercheurs ont été recrutés en mai
au sein du département de philosophie de Nancy,
et seront deux membres titulaires des Archives
Poincaré : Anna Zielinska (philosophie morale et
politique), Paul Clavier (analyse et histoire
des systèmes philosophiques) et Olivier Ouzilou
(philosophie des sciences sociales). Une
présentation plus complète se trouvera dans la
lettre de septembre.
Juin sera un mois
bien rempli pour le laboratoire. En plus des
Journées Scientifiques 2017 des Archives Henri
Poincaré (6-7 juin) et du colloque Epistemology
of Aesthetics (27-29 juin), nous sommes
impliqués dans deux manifestations : la
conférence Les Académies en guerre (8-9 juin,
Metz, Campus du Saulcy) et les Journées en
l'honneur d'Hourya Benis Sinaceur (15-17 juin,
Paris, ENS Ulm).
Deux nouveaux
personnels au laboratoire : Chloé Heninger et
Sarah Kemissi, qui travaillent avec Samuel
Provost à la numérisation et à la mise en ligne
de la fin du fonds photographique Jean
Perdrizet, respectivement jusqu'au 15 juillet et
au 15 juin. Signalons également la fin de stage
des étudiants de licence de philosophie sur le
projet Vuillemin. Le travail effectué dans le
cadre de ces stages depuis l'an passé a permis
déjà la publication de deux textes inédits de
Jules Vuillemin.
Séminaires et groupes de
travail
- Séminaire
Codes sources : jeudi 8 juin à 14h, Samuel
Goyet, Paris, LIP6, Univ. Pierre et Marie
Curie [en savoir plus]
- Histoire
des mathématiques : mardi 13 juin à 10h30,
Simon Decaens [en savoir plus]
- Grandes
conférences des Archives Poincaré :
mercredi 14 juin à 17h, Martine Paindorge
[en
savoir plus]
- Grandes
conférences des Archives Poincaré :
mercredi 21 juin à 17h, Michael Detlefsen
[en
savoir plus]
- Epistémologie
comparée de l’expérimentation dans les
sciences de la nature et dans les sciences
humaines et sociales : jeudi 29 juin à
17h, Catherine Allamel-Raffin, MISHA,
salle Océanie, Strasbourg
Manifestations
- Journées
scientifiques du laboratoire : 6-7 juin
2017, Nancy, MSH Lorraine [en savoir plus]
- Epistemology
of Aesthetics : 27-29 juin 2017, Nancy,
MSH Lorraine [en
savoir plus]
- Colloque
CIRMATH : 5-7 juillet 2017, Nancy, MSH
Lorraine [en savoir plus]
Hors les murs
- Vendredi 9
juin, Samuel Provost, “Le trafic
d'antiquités en Macédoine ottomane vu par
Paul Perdrizet (1894-1899)”, Journée
internationale "Du pillage à la conscience
patrimoniale en Grèce et dans l'Empire
ottoman : le rôle des français et des autres
occidentaux (1784-1884), Musée d'histoire de
l'université d'Athènes
- Mercredi 14
juin, Johanna Gouzouazi, "Ingénierie
climatique en discours : échelles de temps
et d'espace dans les rapports et articles
scientifiques", Université d'été du RéDoc,
"Dépasser les frontières", Strasbourg
- Mercredi 14
juin, Carole Ecoffet, "Pratiques artistiques
dans l'enseignement des sciences", à
l'atelier CANOPE de Mulhouse
- Jeudi 15
juin, Jonathan Simon, "The medical drug as
technological object", 20th conference of
the Society for Philosophy and Technology,
Université technique de Darmstadt
- Mercredi 21
juin, Christophe Bouriau, "Fictionalisme
théologique et pragmatisme religieux",
séminaire du Centre de recherche sur les
médias et la culture, Université de Trèves
- Jeudi 22
juin, Pavel Kotlik, "Normative Regimes of
the Nanoworld: From Self‑Assembly to Open
Science", International Conference
"EuroNanoForum 2017", La Valette
- Mercredi 28
juin, Catherine Allamel-Raffin, "Qu'est-ce
qu'une image de sciences?", journées
"Science & Image. Impacts Sociétaux des
Technologies de l'Information", Espace
Mendès France/ Université de Poitiers
- Vendredi 30
juin, Samuel Provost, "L’apport du
patrimoine scientifique à la recherche
contemporaine : l’exemple du fonds Perdrizet
pour l’archéologie et l’histoire de l’art",
journée Science & You "Culture
scientifique, patrimoine universitaire,
collections"
Du côté des projets
- Dans le
cadre de l'I-SITE LUE de l'Université de
Lorraine, le projet Impact "Nano-materials
for a new generation of sensors" propose un
postdoctorat d'un an sur des problématiques
SHS, sous la supervision de Cyrille
Imbert. Toutes informations sur les
thématiques possibles, le profil recherche
et la procédure, sont disponibles à : http://poincare.univ-lorraine.fr/fr/offre-de-postdoctorat-nano-materials-new-generation-sensors
Grand public
La Philo en petits morceaux :
les dates de la saison 2017-2018 au Centre
Malraux sont désormais calées. La première
séance aura lieu le mercredi 15 novembre, avec
un film inédit.
Nous vous retrouverons également le dimanche 15
octobre à la Médiathèque de Nancy, site
Manufacture, pour la Fête de la Science. Il y
sera question de médiation scientifique et de la
fabrique des films de la série.
Vient de paraître
Christophe
Bouriau & Aude Mertens, Kant. Une
philosophie du renoueau métaphysique,
Ellipses : Paris, coll. "Aimer les
philosophes", 2017. [présentation sur le site
de l'éditeur]
Pour Immanuel
Kant (1724-1804), la philosophie s'occupe de
trois questions fondamentales, qui
correspondent aux trois intérêts principaux
de la raison humaine : "Que puis-je savoir
?" ; "Que dois-je faire ?" ; "Que m'est-il
permis d'espérer ?" En montrant que notre
connaissance est limitée à une expérience de
type sensible, Kant semble ruiner la
métaphysique comme science du suprasensible,
tournée vers les objets qui ne tombent pas
sous les sens (Dieu, l'âme, la liberté, la
question des limites du monde, par exemple).
Or, rien ne serait plus injuste que de voir
en Kant le fossoyeur de la métaphysique. Si
cette discipline n'est pas possible sur le
plan théorique, montre-t-il, elle est en
revanche possible (et même nécessaire) sur
le plan "pratique". Cela veut dire que
l'usage de certains énoncés métaphysiques
nous permet seul de mener à bien certaines
opérations dirigées vers des buts
rationnels. En critiquant et en réformant la
métaphysique, Kant en consacre le renouveau.
Il inaugure une métaphysique d'un style bien
particulier, que nous nommons la
métaphysique du "comme si". C'est à élucider
le statut et la fonction de cette
métaphysique nouvelle que ce livre est
consacré.
Roger Pouivet,
L’Art et le désir de Dieu, une
enquête philosophique, Presses
Universitaires de Rennes, coll. "Aesthetica",
2017. [présentation sur le site de
l'éditeur]
Il est devenu
inhabituel dans la philosophie moderne et
contemporaine plus encore de faire appel à Dieu,
à la nature humaine créée, à l'âme, à la
finalité de toutes choses, et à celle de l'homme
en particulier. C'est pourtant ce que tente ce
livre : une métaphysique de l'art et de la vie
esthétique dans une tradition réaliste et
religieuse. Parmi les choses qui existent
fondamentalement se trouvent les oeuvres d'art,
même si leur existence dépend de nous, être
humains. Il y a de l'art parce qu'il y a des
êtres tels que nous sommes, des animaux
rationnels. Les êtres humains peuvent, en étant
intellectuellement et moralement vertueux,
réaliser excellemment leur nature, c'est-à-dire
leur rationalité. L'art et la vie esthétique
sont des produits de cette nature rationnelle.
Les oeuvres d'art sont des substances
artefactuelles qui fonctionnent esthétiquement.
L'art n'est donc pas réductible aux pratiques
artistiques ; la vie esthétique ne se confond
pas avec une sorte d'expérience. Art et vie
esthétiques sont un aspect de la réalisation par
l'homme de la rationalité. Et par son âme
rationnelle, l'homme participe, autant qu'il est
possible, à l'esprit le plus élevé, celui de
Dieu, duquel dépendent toutes choses. L'art et
la vie esthétique sont ainsi des formes du désir
naturel de Dieu – c'est la thèse que ce livre
entend défendre.
Philosophia
Scientiæ, Volume 21 Cahier 2 : Raymond
Ruyer : dialogues et confrontations,
Kimé : Paris, 2017.
Raymond Ruyer
(1902-1987) a défendu l’idée d’une « philosophie
unie à la science » : il s’agissait pour lui,
comme avant lui pour Bergson et Whitehead, de
faire la métaphysique qui correspond à la
science de son temps. Sa pensée se laisse
caractériser comme un panpsychisme dans la
lignée de Leibniz qui a pour ambition d’éviter
le vague des intuitions vitalistes, dont la
tradition est riche, en les aiguisant au contact
des données scientifiques les mieux établies. En
ce sens Ruyer procède à un « retournement » de
la science : ce qu’indiquent en creux selon lui
les résultats de la science, c’est un univers
dont la consistance est psychique ou sémantique.
Dans cette perspective, il a semblé éclairant,
après une mise au point initiale sur la notion
de finalité, de s’attacher à trois ordres de
considérations. Une attention particulière a été
portée à la genèse de la pensée du philosophe,
au mouvement qui l’a conduit de ses conceptions
du début des années 1930 jusqu’à son système
définitif. Ensuite le dossier revient sur la
façon dont Ruyer interprète les résultats de la
physique quantique et ceux de la biologie, en
mettant l’accent sur des comparaisons avec
d’autres auteurs, issus de l’épistémologie
française, comme Bachelard, ou de la biologie
contemporaine. Un troisième angle d’approche
fait enfin dialoguer Ruyer avec la philosophie
analytique et la philosophie de l’esprit,
représentées ici respectivement par Wittgenstein
et Daniel Dennett.
Le volume
comprend également, en varia, deux
textes politiques inédits de Jules Vuillemin.
Jean-Marc
Ginoux, History of Nonlinear Oscillations
Theory in France (1880-1940),
Springer, série "Archimedes", 2017. [présentation sur le site de
l'éditeur]
This book reveals
the French scientific contribution to the
mathematical theory of nonlinear oscillations
and its development. The work offers a critical
examination of sources with a focus on the
twentieth century, especially the period between
the wars. Readers will see that, contrary to
what is often written, France's role has been
significant. Important contributions were made
through both the work of French scholars from
within diverse disciplines (mathematicians,
physicists, engineers), and through the
geographical crossroads that France provided to
scientific communication at the time. This study
includes an examination of the period before the
First World War which is vital to understanding
the work of the later period. By examining
literature sources such as periodicals on the
topic of electricity from that era, the author
has unearthed a very important text by Henri
Poincaré, dating from 1908. In this work
Poincaré applied the concept of limit cycle
(which he had introduced in 1882 through his own
works) to study the stability of the
oscillations of a device for radio engineering.
The “discovery” of this text means that the
classical perspective of the historiography of
this mathematical theory must be modified.
Credit was hitherto attributed to the Russian
mathematician Andronov, from correspondence
dating to 1929. In the newly discovered Poincaré
text there appears to be a strong interaction
between science and technology or, more
precisely, between mathematical analysis and
radio engineering. This feature is one of the
main components of the process of developing the
theory of nonlinear oscillations. Indeed it is a
feature of many of the texts referred to in
these chapters, as they trace the significant
developments to which France contributed.
Scholars in the
fields of the history of mathematics and the
history of science, and anyone with an interest
in the philosophical underpinnings of science
will find this a particularly engaging account
of scientific discovery and scholarly
communication from an era full of exciting
developments.
Jean-Christophe
Weber, La consultation, P.U.F.
: Paris, coll. "Questions de soin", 2017. [présentation sur le site de
l'éditeur]
Les évolutions
contemporaines de la médecine, technologiques ou
managériales, numériques ou politiques, sapent
les conditions d’une médecine authentiquement
clinique. Il importe alors d’en dégager les
lignes de force qui ont traversé les âges, pour
déterminer ce que nous voulons vraiment pour
demain. Tel est le but de ce livre, qui repart
de l’expérience fondamentale du clinicien : la
consultation.
De quoi est faite
la consultation ? Quelle crise affronte le
thérapeute, quelle réalité délimite son champ
d’action ? Comment intègre-t-il le principe
d’incertitude? Quelle est la tension entre la
créativité de l’intelligence pratique et le
refuge dans la standardisation ?
Refusant la
dichotomie stérile entre science et art,
l’auteur décrit la clinique comme un ensemble de
gestes et de paroles ajustés à une situation
singulière, et élabore une conception de
l’éthique comme tact. Le traitement du corps est
indissociable de l’accueil de la parole, comme
sont indissociables l’absence de garantie et la
confiance, ainsi que l’autonomie du patient et
la liberté du médecin.
-
Bernard Ancori, « Complexité
et créativité : émergence, stabilité et
dynamiques des collectifs », Nouvelles
perspectives en Sciences Sociales. Revue
Internationale de systémique complexe et
d’études relationnelles, 2017, Vol.
12, n°2, p. 11-39
-
Roland Brasseur, Dictionnaire
des professeurs de mathématiques en classe
de mathématiques spéciales de 1852 à 1914,
version provisoirement définitive disponible
en ligne au format pdf à : https://sites.google.com/site/rolandbrasseur/5---dictionnaire-des-professeurs-de-mathematiques-speciales
-
Matthias Dorries, “The
Effects of Volcanic Eruptions and Nuclear
Explosions on the Earth’s Climate:
Historical Considerations”, in: Historical
Exploration of Meteorological Science and
Technology, Xiaofeng Xu (éd.),
Beijing : China Meteorological Press, 2017,
pp. 22-27
-
Olivier Ouzilou, « La
déstabilisation épistémique des entités
collectives : le cas des partis politiques
», Raisons Politiques. Revue de théorie
politique, Vol. 66 (2), numéro
spécial : « Entités collectives et groupes
nominaux », sous la direction de M. Bessone
et P. Urfalino
-
Roger Pouivet, « L’humilité
intellectuelle, la foi et l’épistémologie »,
Recherches Philosophiques, N°4,
2017
-
Samuel Provost, « The
Etablissements Gallé during the 1920’s »,
dans The Joel Schur important collection
of works by Gallé, Christie’s Design,
New York, 7 juin 2017, p. 6-12 (en ligne : https://goo.gl/fngpKz)
-
Anne-Françoise Schmid, « En
dernière fidélité, l’obscur cogito de la
fidélité », in : Xavier-Francaire Renou, Penser
d’abord. Autour de Pierre Raymond,
Paris, Kimé, 2017, p. 345-353
Zoom sur ... le projet IUF
« Épistémologie et vertus » de Roger Pouivet
L’épistémologie
contemporaine a été modifiée depuis une
quarantaine d’années par l’apparition et le
développement de « l’épistémologie des vertus ».
L’épistémologie moderne (Descartes, Locke, Kant)
est un projet de définition de la connaissance
(supposée avoir des limites) et a recherché les
des principes ou les règles de la justification
des croyances (souvent pensées comme des états
mentaux). En revanche, l’épistémologie des
vertus a suivi deux directions voies. Dans
l’une, la connaissance et la croyance justifiée
résultent d’un processus fiable, pour peu que
l’agent épistémique possède certaines vertus,
identifiées à des facultés fonctionnant bien
(Ernest Sosa, John Greco). dans l’autre
direction, les vertus sont des qualités humaines
à défaut desquels notre vie intellectuelle est
dépourvue de valeur épistémique (Linda
Zagzebski). Elles sont donc des valeurs et non
de simples compétences. Mon projet est d’aller
encore plus loin dans la seconde direction,
celle d’une « philosophie de l’homme » inspirée
de Thomas d’Aquin lu dans un cadre analytique
(dans la lignée de mon Après Wittgenstein,
saint Thomas, 2e éd. Vrin).
Ce
projet adosse l’épistémologie des vertus à une
anthropologie métaphysique d’inspiration
aristotélicienne (avec la reprise d’une
conception métaphysique de la substance, des
distinctions entre forme et matière, acte et
puissance, etc.). Il vise à montrer la richesse
et la pertinence de l’épistémologie des vertus «
scolastique » dans des domaines comme
l’esthétique, l’ontologie de des artefacts et de
l'art, l’épistémologie de la religion et
l’éthique intellectuelle. Ce qui conduit à
redéfinition de l’épistémologie, devenant une
partie de l’éthique et de la théorie des
valeurs. Ce qui est finalement défendu dans ce
projet est un réalisme métaphysique qui ne
recule pas à devenir une théologie rationnelle.
Ce qui, inévitablement, rend le projet plutôt
critique à l’égard du scepticisme et du
pragmatisme, plus généralement à l’égard d’une
partie importante de la philosophie moderne et
contemporaine.
Le
premier résultat de ce projet, du côté de
l’esthétique et de la philosophie de l’art, se
trouve un livre très récent, L’Art et le
désir de Dieu (PUR, 2017). C’est aussi
pour discuter des questions d’épistémologie de
l’esthétique, un aspect important de mon projet,
que le colloque « Epistemology of Aesthetics »
(Nancy, 27-29 juin 2017) a été organisé.
J’espère parvenir dans les années qui viennent à
proposer un autre livre, sur l’éthique
intellectuelle, qui développera une
épistémologie délibérément non évidentialiste et
non légaliste, soucieuse. L’idée centrale est
que la vie intellectuelle consiste dans la
réalisation par l’homme de sa nature
spirituelle. Autrement dit, ce livre sera un
commentaire de la formule d’Aristote au début de
la Métaphysique : « Tous les hommes désirent
naturellement savoir ».
[consulter
la page de Roger Pouivet]
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© 2017 - Laboratoire d'Histoire
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