[ATHENA] séminaire Ingénieurs, professions techniques et sociétés - séance du 14 décembre 2017

[Fontanon Claudine <claudine.fontanon AT ehess.fr>]

Bonjour à toutes et à tous,
    Petit rappel de la séance prochaine du séminaire, le mercredi 21 décembre 2017, de 15h à 17h., en salle des artistes, rez de chaussée du 96 boulevard Raspail.

Irina Gouzévitch, ingénieure EHESS, Centre Maurice Halbwachs, présentera un exposé sur :

Une machine à vapeur compound pour l'industrie sucrière cubaine (fin XVIII^e siècle). Entre science européenne et transfert transocéanique, ou le sort d’une invention d’avant l’heure 

L’exposé portera sur les résultats de la recherche qui restitue l’histoire de la première machine à vapeur à double effet ayant fait, en 1795, un voyage transocéanique de l’Angleterre à La Havane pour être utilisée dans l’industrie sucrière cubaine, sur l’initiative et aux frais des riches planteurs de cette colonie espagnole ultramarine. N’ayant fonctionné que quelques mois, la machine a été abandonnée et son sort est longtemps demeuré inconnu. Le renouveau de l’intérêt pour cette invention est lié avec l’identification de sa figuration sur un portrait cubain de la fin du XVIIIe siècle. Pour en savoir plus, nous avons entrepris une recherche approfondie à la fois documentaire et analytique dans les pays concernés : en France, en Angleterre, en Espagne et enfin, au Cuba. Ladite recherche nous a permis de pister cette invention du lieu de sa fabrication jusqu’au lieu de son installation, d’identifier les acteurs principaux de cette aventure transocéanique et de comprendre leurs motivations. Enfin, nous avons tenté la reconstitution de la machine à partir de l’image figurée sur le fameux tableau. Pour comprendre la nature de cette invention, - qui s’est avérée parfaitement innovante même par rapport à la grande réalisation de James Watt, - nous avons dû faire une plongée dans l’histoire des techniques de la vapeur du dernier XVIIIe siècle et des recherches théoriques émergentes sur les propriétés de la vapeur. Mais aussi, l’inscrire dans la pensée « technocratique » des Lumières qui prônait l’utilité des savoirs et la liberté de leur circulation.

Très cordialement,

Claude Fontanon    Irina Gouzévitch    André Grelon