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athena - [ATHENA] Séminaire du Centre Internet et Société / 3 décembre 2019 avec Mathieu O'Neil

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Objet : Histoire des techniques

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[ATHENA] Séminaire du Centre Internet et Société / 3 décembre 2019 avec Mathieu O'Neil


Chronologique Discussions 
  • From: Céline Vaslin <celine.vaslin AT cnrs.fr>
  • Subject: [ATHENA] Séminaire du Centre Internet et Société / 3 décembre 2019 avec Mathieu O'Neil
  • Date: Fri, 15 Nov 2019 14:58:45 +0100

Bonjour,

Le Centre Internet et Société du CNRS vous invite à sa prochaine séance de séminaire. Rendez-vous mardi 3 décembre 2019, 14h à 15h30, salle 159, 59-61 rue Pouchet, Paris 17e, Métro Brochant ou Guy Môquet.

Merci de vous inscrire à cis AT cnrs.fr.

MATHIEU O'NEIL
Les Peer Production Studies : un champ de recherche à construire ?

Au cours des années 1970, un champ de recherche interdisciplinaire s'érigea contre les dominations de classe, de genre, et de race, dans la société et dans l'université : les Cultural Studies. Un curieux renversement vit certains apôtres des Cultural Studies suggérer à partir des années 1980 que la société capitaliste offrait aux individus la possibilité de résister à l'hégémonie des dominants en exprimant leur identité, par l'intermédiaire de la consommation culturelle de masse. Ce bref rappel historique vise à souligner le risque qu'il y aurait à décrire la production autonome de biens communs comme une alternative au champ économique dominant. Les rachats de GitHub et Red Hat, l'adoption par Microsoft du ‘Inner Source', le lancement de IKEAhackers.com, etc., montrent que le partage des connaissances, la co-création, les ‘hacks' et les ‘mods' sont au cœur du capitalisme actuel. Les éléments d'un champ de recherche sur la peer production existent - une histoire et une culture, des fondateurs et des entrepreneurs, quelques revues et centres de recherche. Mais si les questions principales soulevées par cette production par et pour les pairs sont le rapport à l'économie de marché et la question de l'institutionnalisation, serait-il plus approprié d'évoquer des Co-optation Studies, des études de la récupération ? La production autonome de biens communs est à la fois une éthique (autorité du meilleur argument, partage des ressources), une pratique en évolution (communs numériques, habitat autogéré, réinvention dans les bazars du Sud), et une politique auto-constituante (participation, relocalisation). L'enjeu des Peer Production Studies, si elles devaient exister, serait donc double : décrire et dans la mesure du possible mettre en pratique ces formes multiples ; rendre compte de la dialectique de récupération qui les traverse.

Mathieu O’Neil est associate professor en communication, University of Canberra et adjunct research fellow en sociologie, Australian National University. Ses recherches portent sur la diffusion des innovations, l’analyse de réseaux sociaux, et la sociologie des organisations et des mouvements sociaux dans le cadre de la transformation numérique. Il a contribué à la fondation du Virtual Observatory for the Study of Online Networks (Voson, ANU), un des centres mondiaux de la recherche numérique, et créé le Journal of Peer Production. À l’heure actuelle, il coordonne une équipe franco-australienne analysant la confluence du travail salarié et volontaire dans les projets F/OSS (Digital Infrastructure Grant, Fondations Sloan et Ford) et co-édite une anthologie, le Handbook of Peer Production (Wiley, 2020).

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Pour information, toutes les séances du séminaire du CIS sont filmées et diffusées sur Canal U : https://www.canal-u.tv/producteurs/site_pouchet_cnrs/cis/seminaire_du_cis. Les séances les plus récentes avec Romain Badouard puis Andrea Matwyshyn seront bientôt disponibles.

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Mathieu O'Neil interviendra aussi dans le séminaire de Benjamin Loveluck et Olivier Alexandre, Capitalisme numérique et idéologies, organisé dans le cadre du GDR Internet et Société (en cours de construction) le jeudi 5 décembre de 10h à 12h, salle 124 sur le site Pouchet du CNRS.

Le libre, alternative ou complément au marché ?
Le rôle des entreprises commerciales dans les projets de logiciels libres

Les entreprises numériques ont adopté les licences ouvertes et l’éthique « hacker » d’accomplissement de soi. En 2018, Google est ainsi passé d’Ubuntu à Debian, Microsoft a acheté GitHub et IBM Red Hat, et 85% du code de Linux code était produit par des employés durant leur temps de travail. Les entreprises paient les salaires de certains développeurs de logiciels libres (free and open source software, F/OSS) mais profitent également du travail non rémunéré de nombre d’autres contributeurs bénévoles. Ces bénéfices devraient-ils être redistribués ? Quels sont les enjeux de cette situation pour les projets F/OSS, pour les entreprises, pour la société ? Et aussi : comment évaluer l’ampleur d’un phénomène quasi-invisible ? Pour répondre, nous présentons une analyse des contributions réalisées par des employés sur la plateforme de codage GitHub, et d’articles comprenant des co-occurrences de projets F/OSS et d’entreprises dans trois médias d’information spécialistes du numérique. La juxtaposition du réseau de connections professionnelles entreprises-projets avec sa représentation médiatique confirme le caractère ethnocentrique de la presse spécialisée. La question du travail non rémunéré est absente, et le développement de la plateformisation du web et du code comme service (Software as a Service, SaaS) remet en question le modèle de développement « communautaire » fondé sur le partage du code informatique entre projets et entreprises.

Il est ouvert à toutes et à tous, aucune inscription n'est requise.

Bien cordialement,

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Centre Internet et Société (CIS)
CNRS UPR 2000
59-61 rue Pouchet, 75849 PARIS CEDEX 17
Tél. : +33 (0)1 40 25 12 75
http://www.cis.cnrs.fr





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