[Athena] Séminaire ANR Experts Bâtiments - Lundi 2 mars - 14h-16h - Les paradoxes de l'expertise

["Robert Carvais" <rcarvais AT noos.fr>]

Chèr(e)s collègues,

 

Dans le cadre du séminaire organisé autour de notre projet de recherche «Pratiques des savoirs entre jugement et innovation. Experts, expertises du bâtiment, Paris 1690-1790 », soutenu par l’Agence national de la recherche, nous recevons lundi 9 mars prochain autour des « paradoxes de l’expertise », de 14h à 16h, à l’Université de Paris Nanterre, Bâtiment (B) Paul Ricoeur, RDC, salle B016,

 

Françoise Rieu,  « Savoir » et/ou « Pouvoir » en expertise. En pratique, comment et pourquoi, cadre et limites ?

 

« Mon expérience d’expert-architecte me permet de développer les deux points de vue suivants :

1/- La pratique de l’expertise en soi, n’est ni un métier, ni une profession (1) . C’est une pratique spécifique associée à une profession principale exercée ;

-              Elle se décline dans toutes disciplines (2) . Comme architecte, je me limiterai au domaine du « bâtiment ».

-              Elle s’organise autour de relations et répond à des demandes différentes : ici, nous évoquerons les plus courantes de ces demandes, soit les expertises dites « conseil », soit «  judiciaires ».

2/- L’expérience se fonde sur des connaissances théoriques, se construit sur l’apprentissage et le terrain. D’une pratique empirique à une rigueur certaine, ce parcours - socle d’un « savoir » - allie toutes connaissances à toutes observations préalables collectées avant toute intervention, à tout autre constat établi dans des situations équivalentes, à une curiosité en toute chose, une écoute et des questionnements, des doutes, des mises à jour et des formations permanentes. Dans le cadre de la pratique de l’expertise, ce « savoir » sera toujours à réinterroger au cas par cas.

Je proposerai de voir comment et pourquoi, dans chacune de ces situations, « savoir» et/ou « pouvoir » vont pouvoir -ou pas- s’exprimer en expertise, quels peuvent être le cadre et les marges d’action dont l’expert dispose ? »

 

Françoise Rieu est architecte DPLG, diplômée depuis 1985 et exerce sous forme libérale. En architecture, elle s’intéresse à l’intervention sur l’existant (réhabilitation, surélévation, extension) en mission complète (faisabilité jusqu’à la réception des travaux).

Son parcours l’a amenée à faire de nombreux diagnostics d’existants et à visiter beaucoup plus de logements qu’elle n’en construirait. C’est la raison pour laquelle elle s’intéresse à la pathologie du bâti et plus encore maintenant à sa santé comme celle des occupants : intégrée dans un CRES dans les années 1990, elle a poursuivi sa formation par un DU « environnement santé » puis en 2018 un DPEA « architecture et santé » (3). Entre temps, pour développer des connaissances en droit de la construction, elle obtient un master 1 de droit, à l’institut de droit et d’économie appliqués à l’immobilier du Cnam (ICH).

L’ensemble de ces éléments l’a guidée vers l’expertise. Pratiquée depuis la fin des années 1990 à titre de conseil, elle est inscrite sur la liste de la Cour d’appel de Montpellier depuis 2011 et sur le tableau de la Cour administrative de Marseille depuis 2014. Elle est également inscrite comme médiatrice près la Cour d’appel de Montpellier. 

 

(1) Encinas de Munagorri (Rafael), « Quel statut pour l’expert ? », in Revue Française d’administration Publique, n°103, 2002 /3, p.379 à 389 https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2002-3-page-379.htm

 (2) Nomenclature officielle : Arrêté du 10 juin 2005 relatif à la nomenclature prévue à l’article 1er du décret n° 2004-1463 du 23 décembre 2004

(3) Rieu (Françoise), « Expertise en santé publique et corps bâti : des relations et des situations d’urgence entre « architect(ur)e et santé ». Le cas particulier de la mission de péril en juridiction administrative », mémoire, ENSAM, septembre. 2018.

 

Lors de cette séance nous aurions dû recevoir Danielle Bourcier, Directrice de recherches au CNRS, qui malheureusement n’a pu se libérer pour des raisons indépendantes de sa volonté. Nous lui proposerons de l’écouter l’année prochaine.

 

Les enseignant(e)s, chercheurs(e) et doctorant(e)s intéressé(e)s par ce projet pluridisciplinaire y sont les bienvenu(e)s. Nous nous trouvons à la croisée de l’histoire des techniques, de l’histoire de l’économie et de celle du droit. Les questions du numérique et de l’analyse de réseaux se trouvent également au cœur de notre projet.

 

 

Programme

 

-          9 décembre 2019 : L’incertitude (séance reportée à l’année prochaine en raison de la grève des transports)

 

-          27 janvier 2020 : L’utilisation d’ontologies pour la prosopographie numérique (Séance annulée)

 

-          2 mars 2020 : Les paradoxes de l’expertise : savoir/pouvoir

 

-          30 mars 2020 : Le voisinage

 

-          18 mai 2020 : L’entrepreneur

 

-          15 juin 2020 : La valeur et le marché immobilier

 

Bien cordialement

 

Robert Carvais

Pour l’équipe de recherche