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Objet : Histoire des techniques
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- From: Camille Paloque-Bergès <camillepaloqueberges AT gmail.com>
- Subject: [Athena] Fwd: Tracés - AAC T42 Sans contact
- Date: Mon, 8 Mar 2021 11:26:59 +0100
Chèr.e.s collègues,
La revue de sciences humaines et sociales Tracés vient de publier un nouvel appel à contributions pour son numéro 42 « Sans contact ».
Un certain nombre de thématiques sur les sciences et techniques ainsi que de questionnements épistémologiques pourront rencontrer les intérêts des membres de cette liste.
Les auteurs et autrices devront envoyer leur contribution (article complet) avant le 1er juin 2021 à soumission-articles.traces AT groupes.renater.fr
Si elles ou ils le souhaitent, les auteurs et autrices peuvent adresser un résumé (en indiquant le titre de leur contribution, la rubrique dans laquelle ils le proposent, ainsi qu’un bref résumé du propos).Ces résumés sont à envoyer par courrier électronique (à la même adresse), avant le 1er avril 2021.
Bien cordialement, et au plaisir de vous lire,
Camille Paloque-Bergès, pour le comité de rédaction de Tracés
PS : Derniers numéros parus:-Angoisse (n° 38)
-Les irrécupérables(n° 37)
Appel à contribution pour la revue Tracés (n° 42) - Sans contact
Éternuer dans le coude, ne pas s’embrasser, ne pas se serrer la main, se les laver régulièrement, porter un masque, se tenir à un mètre – puis à deux mètres – les un-e-s des autres : l’actuelle pandémie de coronavirus Sars-CoV-2 s'accompagne d’une série de « gestes barrières » qui visent à limiter les contacts désormais perçus comme des sources de danger. Depuis un an, il nous faut apprendre à vivre « sans contact » au risque de devenir soi-même un « cas contact » voué à l’isolement. La pandémie de coronavirus a ainsi brutalement transformé en un souci collectif permanent la gestion des distances qui relève d’ordinaire de pratiques et d’expériences routinisées, non remarquées. En cause non seulement l’impératif sanitaire de distanciation « physique » à la faveur duquel nous avons collectivement été conduits à réévaluer nos normes proxémiques d’interaction sociale, mais aussi les différentes mesures de confinement, de circulation restreinte, qui ont été mises en place dans de nombreux pays du monde, lesquelles ont contraint des millions d’individus à multiplier les relations « à distance », et donc aussi bien à être privés de la présence physique des autres. Étonnamment, face à un virus qui enjambe sans entrave les frontières géographiques et politiques, c’est, pour beaucoup, reclus-e à domicile – du moins pour celles et ceux qui en disposent – que nous avons pu éprouver les liens qui nous rendent interdépendants à l’échelle planétaire. Nous avons dans le même temps pris conscience de l’extension de ces liaisons au-delà de la seule humanité. Rarement le sort de pangolins, de chauve-souris ou de visons nous aura semblé si proche. Aujourd’hui encore nous guettons – mi-inquiet-e-s, mi-admiratifs et mi-admiratives – les mutations de ce virus cosmopolite.
L’année 2020 aura donc été celle de la réévaluation des distances. Ce qui semblait lointain est soudainement devenu proche et le proche lointain : tandis que le marché aux animaux de Wuhan semblait frapper à nos portes, celles de nos voisins immédiats se fermaient. Face à cette nouvelle économie de la distance, nous avons collectivement basculé dans le télé- : télétravail qui transforme un salon en bureau ou en salle de réunion ; téléconsultation chez le médecin ; téléachat et même si le terme est associé à une vieillotte émission de télévision, il rappelle que le commerce en ligne est un des secteurs qui a le plus profité de la pandémie ; télé-enseignement de l’école à l’université ; et même télé-apéro – autrement appelés apéro-zoom ou apéro-Skype, voire skypéro –, car il n’y a pas de « nouveau monde » sans de nouveaux mots, appelés à désigner de nouvelles manières de vivre les relations à distance. Et pendant que des mots nouveaux apparaissent, des interrogations inédites s’imposent : la prochaine rencontre se fera-t-elle en « présentiel » ou en « distanciel » ?
Alors que nous devons toujours composer avec ces mesures sanitaires qui transforment en profondeur notre quotidien, cet appel à contributions n’incite pas à traiter uniquement et frontalement de notre actualité virussée mais invite à faire un pas de côté pour la faire résonner avec des problématiques, des périodes et des contextes divers. Pour ce faire nous encourageons les auteurs et autrices à proposer des articles, issus de l’ensemble des sciences humaines et sociales, abordant en profondeur les expériences concrètes, matérielles et charnelles de la séparation physique imposée, assumée, négociée, désirée, etc. Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’approcher le lointain et le proche dans leurs dimensions proprement spatiales – impliquant des temps de parcours et la célérité des transports – mais d’interroger les conditions d’une expérience de la vie où le contact est mis à distance et est devenu sujet de fantasmes. Nous souhaitons questionner les modèles et réalités sociales qui se construisent de manière éphémère ou plus durable et plus structurelle à partir de ces conditions et ces imaginaires du sans contact. Que provoque l’impossibilité, voire l’interdiction, de se toucher ? Comment décrire les types de sociabilité, de liens, de présences qui se jouent dans les face-à-face médiés par des écrans ? Comment les existences sans contact ont-elles été conçues, repensées, surdéterminées voire remises en question et dépassées (d’un point de vue social, politique, technique, économique, culturel...) ? Voici le type d’interrogations auxquelles ce numéro de la revue Tracés voudrait répondre à partir de contributions articulées autour des trois axes problématiques des vies, de la politique et des sciences sans contact.
Institutional email address : camille.paloque_berges AT cnam.fr
*Laboratory for the History of Techno-Sciences (HT2S), Conservatoire national des arts et métiers, 2 rue Conté, 75003 Paris, France
- [Athena] Fwd: Tracés - AAC T42 Sans contact, Camille Paloque-Bergès, 08/03/2021
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