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Objet : Histoire des techniques
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- From: Maël Goumri <mael.goumri AT gmail.com>
- Subject: [ATHENA] Soutenance thèse accidents nucléaires graves 27/09
- Date: Fri, 10 Sep 2021 15:40:21 +0200
Bonjour
Mots clefs : Nucléaire, transnationalisation des risques, circulation des savoirs, expertise, risque majeur, accident grave, accident industriel, incertitude radicale, ignorance, diplomatie scientifique.
J’ai le plaisir de vous
convier à la soutenance de la ma thèse de doctorat en Sciences
Techniques et Société intitulée « Apprivoiser le cygne noir,
Construction et circulation des savoirs et des ignorances dans le
gouvernement de l’accident nucléaire majeur » préparée à l’Université de
Paris (ex. Paris Descartes), au laboratoire Cermes3 (UMR 8211
CNRS-INSERM-EHESS-Université de Paris) sous la direction de Soraya
Boudia. La soutenance se tiendra publiquement dans un format hybride (en présentiel et en ligne) :
le lundi 27 Septembre 2021 à 9h30
A l’Université de Paris, Campus Saint-Germain-des-Prés
A l’Université de Paris, Campus Saint-Germain-des-Prés
45 Rue des Saints Pères – 75006 Paris
Devant un jury composé de :
- Bernadette Bensaude-Vincent, Professeure émérite, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne,
- Olivier Borraz, Directeur de Recherche, CNRS/Sciences Po,
- Soraya Boudia, Professeure des Universités, Université de Paris, (directrice de thèse)
- Olivier Chanton, Chercheur, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire,
- Sylvie Ollitrault, Directrice de Recherche, CNRS / Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique,
- Carsten Reinhardt, Professeur, Universität Bielefeld (rapporteur),
- Paul-André Rosental, Professeur des Universités, Sciences Po (rapporteur).
Ce
travail de thèse a obtenu le soutien financier de l’IRSN, de l’IFRIS et
du Comité d’Histoire de l’Électricité et de l’Énergie de la fondation
EDF.
Compte tenu des conditions sanitaires
actuelles, le nombre de places disponibles dans la salle est limité et
son accès supposera un passe sanitaire (preuve de vaccination, de test
ou de guérison). Pour des contraintes d’organisation, je vous serai
reconnaissant d'avertir de votre présence au plus tard le 24 septembre à
mael.goumri AT cnrs.fr en précisant si vous souhaitez y assister en présence ou en ligne pour obtenir le lien de visioconférence.
La
soutenance en présentiel sera suivie d'un pot convivial. Pour faciliter
son organisation, je vous remercie de confirmer également votre présence
au pot avant le 24 septembre par mail.
Résumé :
Les accidents nucléaires graves ont, à plus d'un titre, un statut
paradigmatique dans le monde de la gestion des risques et des crises
ainsi que dans les sciences sociales qui les étudient. Ils ont conduit à
de nombreux travaux identifient l’émergence de risques nouveaux
(Lagadec 1981, Beck 1986, Godard et al. 2002). Ils symbolisent «
l'accident industriel majeur » tel que l'on peut se le représenter, en
raison d'une part des dégâts incommensurables qu'ils entrainent (dans
l'espace et dans le temps) et de leur imprévisibilité d'autre part.
Pourtant, contrairement à plusieurs affaires et scandales qui sont
apparus au fil des développements technologiques (Callon & Lascoumes
2001, Blic & Lemieux 2005), le nucléaire se distingue par son haut
degré de maîtrise scientifique et technique. La question de l'accident a
été traitée par les experts dès le début de son développement et a été
largement investie par les acteurs à travers de nombreuses recherches et
des choix prudents réalisés par une communauté d'experts très
internationalisée. Or comment expliquer, malgré une accumulation inédite
de savoirs et un investissement important de la question par les
experts, que l'accident nucléaire majeur demeure aussi incertain ? C'est
à cette question que cherche à répondre la thèse. Elle montre que
malgré les tentatives des ingénieurs et experts de prévenir l'accident,
leurs activités se heurtent à l'incertitude radicale qui caractérise le
fonctionnement de cette technologie et qui rend la prévision de
l'accident particulièrement difficile. Pour ce faire, la thèse analyse
les activités d'expertise de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté
Nucléaire français, tant en France que sur la scène internationale,
autour du risque d'accident de « fusion du cœur » nucléaire. Cet
accident se produit lorsque les dispositifs techniques ne permettent
plus de refroidir le cœur. Il conduit à l'augmentation de la température
du cœur au-delà de 1200°C puis 2000°C qui fait fondre le combustible
nucléaire qui forme alors un magma hautement radioactif appelé « corium »
difficilement contrôlable. Le corium fait tout fondre sur son passage.
Il constitue un risque majeur que l'industrie nucléaire tente à tout
prix d'éviter en raison de son caractère imprévisible et difficilement
contrôlable. Pour comprendre la manière dont ce risque a été traité au
fil du temps, la thèse identifie trois ontologies de l'accident qui
impliquent des réponses différentes de la part des acteurs. Ces trois
ontologies constituent les trois parties de la thèse. L'accident
hypothétique (1) est le résultat d'un processus actif porté par les
acteurs qui imaginent l'accident possible et proposent des parades pour
le rendre non-crédible à défaut de le rendre physiquement impossible.
L'accident contenu (2) qui apparait dans les années 1970 est une
conception des acteurs visant à démontrer que si la fusion du cœur se
produit, elle peut être contenue au sein du réacteur grâce à des
dispositifs techniques robustes, permettant ainsi d'éviter la
catastrophe. L'accident majeur (3) symbolisé par les accidents de
Tchernobyl et de Fukushima est un état où les acteurs du nucléaire
prennent acte de la plausibilité d'une catastrophe et mettent en place
des dispositions pour tenter de limiter les conséquences de l'accident,
malgré l'incertitude radicale qui (paradoxalement) se renforce avec
l'avancée des connaissances.
Mots clefs : Nucléaire, transnationalisation des risques, circulation des savoirs, expertise, risque majeur, accident grave, accident industriel, incertitude radicale, ignorance, diplomatie scientifique.
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Maël GoumriDoctorant en Sciences Techniques et Sociétés / Science and Technology Studies Doctoral Candidate
Université de Paris / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société
CERMES3 UMR 8211 CNRS-INSERM-EHESS-Université de Paris
- [ATHENA] Soutenance thèse accidents nucléaires graves 27/09, Maël Goumri, 10/09/2021
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