[ATHENA] Sociologie fondamentale. Etude d'épistémologie

[Dominique Raynaud <dominique.raynaud AT univ-grenoble-alpes.fr>]

Cher(e)s Collègues,

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution d’un livre d’épistémologie de la sociologie aux Éditions Matériologiques, dont voici l’avis de parution et le sommaire.

Bien cordialement,

Dominique Raynaud

https://univ-grenoble-alpes.academia.edu/DominiqueRaynaud

Sociologie fondamentale. Etude d’épistémologie

Paris, Éditions Matériologiques, 2021, 492 pp.

https://materiologiques.com/fr/sciences-philosophie/333-sociologie-fondamentale-etude-depistemologie.html

Ce livre est un livre d’épistémologie de la sociologie. L’objectif est d’appliquer des méthodes analytiques pour clarifier le vocabulaire, expliciter des relations non-apparentes entre concepts, dégager la portée d’une méthode, ou souligner les incohérences d’un programme de recherche.

Les questions épineuses ne sont pas écartéees: Comment clarifier des notions confuses? Peut-on mathématiser les concepts sociologiques? Peut-on pratiquer la sociologie comme on pratique les sciences naturelles? Quelle est la place du déterminisme?

Chaque question est examinée à la fois dans sa structure logique et sur des cas concrets. La mathématisation est étudiée sur les mécanismes agrégatifs et sur les modèles de diffusion des innovations. La sociologie expérimentale – généralement méconnue dans la sociologie française – est étudiée sur des programmes de relogement, la diffusion de l’information, ou la genèse de la solidarité sociale.

Le livre aborde frontalement la question du déterminisme, du naturalisme, du matérialisme et du scientisme, réputés intenables en sociologie. L’enquête montre que leur rejet résulte généralement de confusions conceptuelles. Une fois écartées, peu d’obstacles s’opposent à leur emploi en sociologie.

L’objet de ce livre est la sociologie fondamentale: ensemble des mécanismes qui structurent la production des connaissances sociologiques de base à partir de concepts, programmes ou principes, c’est-à-dire tout ce qui ne relève pas de l’expérience immédiate du terrain et des mondes sociaux.

Dominique Raynaud enseigne à l’Université Grenoble Alpes. Sociologue et historien des sciences, la plupart de ses recherches portent sur les sciences et les techniques (géométrie, optique, perspective linéaire, architecture). Il publie aussi des travaux d’épistémologie comparée.

Table des matières

Introduction

1. La sociologie doit-elle suivre une démarche compréhensive ? 7

2. Pour une épistémologie possibiliste 17

2.1. Rapport à l’épistémologie normative 18

2.2. Rapport à l’épistémologie descriptive et analytique 19

2.3. Examen des critiques 20

3. Plan du livre 22

4. Références 26

Partie 1. CONCEPTS

Chapitre 1. Concept et désajustement au réel : « contexte »  31

1. Usage du contexte dans l’explication sociologique 32

2. Apories et difficultés soulevées par le contexte 36

3. Un cas de réduction du contexte en sociologie des sciences 42

3.1. La communauté scientifique 42

3.2. Les communautés auto-régulées 43

3.3. Les sous-communautés spécialisées 43

3.4. Des collèges invisibles aux réseaux de collaboration 45

4. Conclusion 49

5. Références 50

Chapitre 2. Concept et pensée partisane : « anthropocène », « technique » 53

1. Idéologie et pensée partisane 53

1.1. Idéologie 54

1.1.1. L’idéologie comme système d’idées organisé 55

1.1.2. Caractère normatif-prescriptif 55

1.1.3. Consentement 55

1.1.4. Visée de réalisation 55

1.1.5. Légitimation d’un rapport de domination 55

1.1.6. Fausseté 56

1.2. Religion 56

1.3. Utopie 57

1.4. Théorie 57

1.5. Pensée partisane 57

2. Anthropocène 60

3. Technique 63

4. Conclusion 67

5. Références 68

Chapitre 3. Concept et contingence logique : « ghetto » 73

1. Le tableau de contingence logique 74

2. Revue des conditions de définition du ghetto 77

2.1. Pauvreté .79

2.2. Institution autonome 80

2.3. Périphérie 82

2.4. Stigmatisation 83

2.5. Fermeture 85

2.6. Captivité 87

2.7. Résidence 90

3. Définition du ghetto 92

3.1. Définition 93

3.2. La judería de Murcia 93

3.3. Le barracón de Flor de Sagua 95

3.4. La léproserie de Nagashima 96

3.5. Types et sous-types de ghettos 97

3.6. Situer un cas nouveau 103

4. Conclusion 104

5. Références 106

Partie 2. Programmes

Chapitre 1. Sociologie de l’agrégation et non-commutativité 113

1. Origine historique du concept d’agrégation 114

2. Présentation des paradoxes agrégatifs 117

2.1. Le paradoxe de Condorcet 118

2.2. Le paradoxe doctrinal 125

3. Le paradoxe doctrinal est-il un paradoxe ? 127

3.1. Paradoxe doctrinal apparenté au cas Condorcet 128

3.2. Paradoxe doctrinal différent du cas Condorcet 129

3.2.1. Notations 130

3.2.2. Ordre procédural 130

3.2.3. Calcul booléen de l’agrégation majorité-conjonction 131

3.2.4. Calcul booléen de l’agrégation majorité-disjonction 132

3.2.5. Calcul booléen de l’agrégation majorité-majorité 133

3.2.6. Conclusion : non-commutativité 136

4. Paradoxe doctrinal et non-séparabilité des prémisses 137

4.1. Non-séparabilité des prémisses dans l’exemple juridique 137

4.2. Non-séparabilité des prémisses dans les autres cas 138

5. Conclusion 138

6. Références 142

Chapitre 2. Sociologie des réseaux de diffusion 147

1. Origine de l’étude des réseaux de diffusion 149

2. Le modèle logistique 151

3. Les modèles à compartiments 154

4. Les processus empiriques de diffusion 158

5. Expliquer les anomalies 160

5.1. Discrétude du réseau 161

5.2. Hétérogénéité du réseau 163

5.3. Anisotropie du réseau 165

6. Test des indices DHA 171

7. Conclusion 173

8. Références 177

Chapitre 3. Sociologie et physique statistique 181

1. Caractères présumés de la sociologie 181

2. Origine de la physique statistique exotique 185

3. Quand peut-on dire qu’une avancée est significative? 192

3.1. Nouveauté 193

3.2. Robustesse 193

3.3. Disciplinarité 193

4. La physique statistique obtient des résultats nouveaux 194

5. La physique statistique obtient des résultats robustes 196

6. La physique statistique obtient des résultats sociologique 197

7. Caractères épistémologiques de la physique statistique 201

8. Retour sur les épistémologies sociologiques 204

9. Conclusion 206

10. Références 206

Chapitre 4. Sociologie expérimentale 213

1. Rappels sur la méthode expérimentale 214

Section 1. Examen des arguments anti-expérimentalistes 216

1. Argument de la complexité des faits sociaux 217

2. Argument de la subjectivité et de la liberté humaine 220

3. Argument de la relation observateur-observé 222

4. Argument de la singularité des contextes socio-historiques 225

5. Conclusion 228

Section 2. Critique des travaux de sociologie expérimentale 230

1. Fausses expérimentations 230

2. Pseudo-expérimentation 232

3. Expérimentation indirecte 233

4. Quasi-expérimentation 234

5. Expérimentation contrôlée 237

6. Expérimentation en laboratoire 239

7. Conclusion 243

8. Références 244

8.1. Travaux de sociologie expérimentale 244

8.2. Autres travaux 249

Partie 3. Principes

Chapitre 1. Déterminisme méthodologique 255

1. Origines du déterminisme 256

2. Déterminisme(s) 259

2.1. Déterminisme ontologique vs. méthodologique 259

2.2. Déterminisme causal vs. fonctionnel 260

2.3. Déterminisme exact vs. statistique 260

2.4. Indéterminisme 261

3. Le déterminisme sociologique 264

3.1. Identité du vocabulaire 265

3.2. Le déterminisme de Marx 266

3.3. Le déterminisme de Durkheim 269

3.4. Le déterminisme de Weber 272

3.5. Formes du déterminisme contemporain 274

4. Y a-t-il une alternative indéterministe ? 279

4.1. Existence de solutions indéterminées 281

4.2. Existence de points de vue 283

5. Conclusion 285

6. Références 287

Chapitre 2. Naturalisme méthodologique 291

1. Origine du naturalisme sociologique 294

2. Apports du naturalisme 303

2.1. Graphes aléatoires de Barabási 303

2.2. Mesure de la centralité d’intermédiarité 306

3. Limites du naturalisme : le modèle de Ising 309

3.1. Première critique 313

3.2. Deuxième critique 314

3.3. Troisième critique 315

4. Vers une sociologie magnétique 318

5. La sociologie est-elle une science humaine ? 319

6. Conclusion 322

7. Références 323

Chapitre 3. Matérialisme méthodologique 329

1. Définitions 330

1.1. Matérialisme ontologique 330

1.2. Matérialisme épistémologique 333

1.3. Matérialisme méthodologique 333

2. Les arguments antimatérialistes en débat 334

2.1. Argument de la concevabilité 334

2.2. Argument de l’intentionnalité 335

2.3. Argument de la connaissance 338

2.4. Argument de l’auto-réfutation 339

2.5. Argument de l’explication 341

2.6. Deux nouveaux arguments matérialistes de bas niveau 343

2.6.1. Argument de la redéfinition du concept 343

2.6.2. Argument de la structure dialogique 345

3. De quoi l’antimatérialisme est-il capable ? 346

3.1. Oublier les individus et les groupes sociaux 347

3.2. Forger des catégories abstraites 355

3.3. Décontextualiser les faits pour les réinterpréter 357

3.4. S’enfermer dans des modélisations 358

3.5. Confondre matérialisme et matérialité des data 364

4. Conclusion 368

5. Références 369

Chapitre 4. Scientisme méthodologique 377

1. Origine du mot « scientisme » 378

2. Significations du terme 381

2.1. La science comme résolution de tous les problèmes pratiques 381

2.2. Application de la science à l’organisation de la société 382

2.3. La science, substitut de la religion 383

2.4. Application de la méthode scientifique 385

3. Examen du scientisme méthodologique 390

3.1. Spiritualisme et erreur 391

3.2. Confusionnisme et erreur 392

3.3. Occultisme et erreur 394

3.4. Scepticisme et erreur 395

3.5. Autres positions 396

4. Défense du scientisme méthodologique 397

4. Conclusion 398

5. Références 399

Conclusion

La vérité à l’ère de la post-vérité 405

1. Un tableau de contingence logique 408

2. La théorie éliminativiste de la vérité 410

2.1. Thèse 410

2.2. Critique 411

3. Les théories de la subalternation de la vérité 413

3.1. Subalternation de la vérité à l’utilité 413

3.1.1. Thèse 413

3.1.2. Critique 414

3.2. Subalternation de la vérité au pouvoir 415

3.2.1. Thèse 415

3.2.2. Critique 416

3.3. Subalternation de la vérité au consensus social 417

3.3.1. Thèse 417

3.3.2. Critique 418

4. La théorie cohérentiste de la vérité 419

4.1. Thèse 419

4.2. Critique 420

5. La théorie correspondantiste de la vérité 422

5.1. Thèse 422

5.2. Critique 423

5.3. La correspondance comme adaequatio 425

5.4. La correspondance comme isomorphisme 425

5.5. La correspondance comme mapping 426

5.5.1. Échantillonnage 427

5.5.2. Filtrage 428

5.5.3. Exemple 428

6. Conclusion 432

7. Références 433

Index des personnes 439

Index des concepts / Lexique 451

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