[ATHENA] AAC circulations techniques - Revue du Rhin supérieur

[Liliane Pérez <liliane.perez AT wanadoo.fr>]

Cher.e.s collègues

Veuillez trouver ci-dessous un appel à contribution de la part de la Revue du Rhin supérieur.

Bien cordialement,

Liliane Pérez.

 

Appel à contributions

Revue du Rhin supérieur

 

Présentation

La Revue du Rhin supérieur est une revue interdisciplinaire en sciences humaines et sociales, créée en 2018 et portée par le Centre de Recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques (CRÉSAT, UR 3436). Elle vise à renforcer la connaissance des pouvoirs politiques et des institutions, de la société, de l’économie, de la culture ou d’un territoire. Compte tenu de la dynamique territoriale de l’Université de Haute-Alsace, au cœur du Rhin supérieur, la revue met plus particulièrement en valeur les recherches consacrées à cet espace multinational et aux logiques transfrontalières (France – Suisse – Allemagne).

 

Numéro thématique

« Les circulations techniques du Moyen-Age à nos jours. Acteurs – espaces – stratégies »

Ces trente dernières années, l’histoire des sciences et des techniques a fait l’objet d’un renouvellement conceptuel, méthodique et thématique qui s’est avéré particulièrement fructueux pour l’étude des circulations techniques. Les récents renouvellements historiographiques ont le mérite d’avoir dégagé le dialogue complexe et les interférences multiples entre sciences et techniques en revalorisant fortement l’étude de ces dernières dont la définition par l’historiographie inclut désormais savoirs de conception et intelligence pratique. La construction des savoirs suivant une logique interactive et cumulative, les circulations constituent un élément majeur dans la progression des savoir-faire et des techniques entre la Renaissance et le monde contemporain.

En même temps, ce renouvellement historiographique a mis en cause la pertinence d’une conception européanocentrée et diffusionniste des circulations techniques. De la même façon, des recherches récentes sur les échanges savants franco-allemands au XVIII^e siècle ont complété la notion de « transfert », qui risque de suggérer une vision diffusionniste des connaissances, par « circulations » et « réseaux ». Pour l’histoire des techniques, le concept de « circulation » est donc en passe de s’imposer face aux termes de diffusion ou transmission et aux idées sous-jacentes à ces conceptions, en tirant l’attention sur les appropriations et hybridations.

Qui plus est, des recherches récentes ont mis en valeur le rôle-clé des réseaux de correspondants et d’informateurs, célèbres ou inconnus. En situation coloniale, les acteurs indigènes, go-betweens et experts locaux jouent un rôle actif et prééminent dans les activités scientifiques menées outre-mer et remettent en cause toute idée de diffusionnisme à sens unique dans la construction de la mondialisation de l’époque moderne au temps présent.

Il convient aussi de prendre en considération les espaces de circulation des savoirs techniques. L’inscription des techniques dans des territoires (villes, régions, pays) et l’intensité particulière des circulations dans certains lieux (ports, arsenaux, académies …), qui en fait des espaces d’accumulation de savoirs techniques, nous invitent à réfléchir sur la géographie des circulations et les interactions entre communautés et notamment sur les contextes locaux encore peu étudiés.

En partant de l’espace transfrontalier du Rhin supérieur (France, Suisse, Allemagne), la Revue du Rhin supérieur souhaite élargir le champ géographique et l’espace chronologique de l’étude des circulations techniques en Europe, voire à l’échelle du monde, de la fin du Moyen Âge à nos jours.

Conformément aux différents axes de recherche du laboratoire CRÉSAT qui publie la RRS, sont bienvenues des études sur l’une des trois périodes historiques concernées ainsi que des analyses transpériodes, sur la géographie des circulations techniques, leur encadrement juridique, leurs implications politiques, économiques, sociales et patrimoniales ainsi que sur leurs enjeux en matière d’information et communication.

Sans exclure d’autres questionnements, certaines problématiques liées aux acteurs, espaces et stratégies des circulations techniques méritent d’être soulignées :

-        Quels sont les acteurs des circulations techniques (individus, institutions), les grandes et les petites figures (surtout du monde artisanal) qui contribuent à l’échange sur les savoir-faire ? Il convient de s’interroger sur le rôle des savants, techniciens, artisans, mais aussi des différents acteurs politiques et économiques. Quelle est la part des femmes non seulement dans le monde contemporain mais aussi pour la période allant de la fin du Moyen Âge au premier XX^e siècle ? Quelle influence les informateurs et intermédiaires (marchands, diplomates, traducteurs) exercent-ils sur la diffusion des techniques et savoir-faire ?

-        Quelles sont les interactions des circulations techniques avec la sphère culturelle, politique, économique et sociale ? Quel est le rôle de l’Etat, des institutions savantes, des compagnies commerciales, des réseaux marchands, des réseaux religieux, des entreprises (transnationales) de nos jours dans la construction et la circulation des savoirs techniques ?

-        Quels sont les espaces des circulations techniques, au sens propre comme au sens figuré (laboratoires, académies, cours princières, cabinets de curiosités, théâtres anatomiques, jardin du roi aux Temps modernes, entreprises [multinationales], organisme de recherche ou de protection de l’environnement de nos jours, etc.) ?

-        Comment, depuis le XV^e siècle, les circulations techniques font-elles évoluer la conception de l’espace et du temps ? Quel rôle les médias jouent-ils dans ce domaine (correspondances, journaux de savants, revue, audiovisuel et numérique pour le XX^e siècle et notre monde contemporain) ? Il convient d’étudier la circulation non seulement des ouvrages techniques mais aussi de leurs traductions ainsi que le problème des langues dans les échanges internationaux.

-        Quels sont les dynamiques et mécanismes à l’œuvre dans la diffusion des savoirs techniques et des savoir-faire entre le XV^e et le XXI^e siècle ? Quels sont les stratégies et dispositifs de gestion de mobilités mis en place par les autorités pour attirer, avec les migrants (ingénieurs, artisans, ouvriers et autres techniciens), leurs capacités techniques ? Peut-on définir des stratégies favorisant ou renforçant les circulations techniques de la part des savants et techniciens ou bien des acteurs politiques et économiques ? Il convient aussi d’étudier les freins imposés aux circulations techniques, les stratégies développées pour empêcher leur divulgation et conserver les secrets de fabrication, méthodes de production, etc. pour des raisons économiques ou militaires, et le rôle des différents acteurs (institutionnels) dans ce domaine (États, Églises, entreprises). Quels sont les stratégies adoptées par les autorités religieuses face aux circulations techniques ?

-        Quel est la part de l’espionnage (économique, industrielle) ? Quels sont les paramètres qui rendent possibles et facilitent les circulations techniques, ou bien qui les empêchent, ou les freinent ? Cette question concerne aussi l’étude matérielle des objets qui circulent, dont la circulation peut être encouragée ou entravée, et leur (re-) contextualisation. Des études sur les sources et documents illustrant l’histoire des circulations techniques sont en adéquation parfaite avec l’esprit de notre revue.

Enfin, l’historiographie récente s’étant intéressée aux problèmes sémantiques, à commencer par la définition du terme « technique » et ses traductions dans d’autres langues modernes, des études sur le cadre conceptuel forgé par l’histoire des techniques sont également bienvenues.

 

Varia

La rubrique « Varia » permet aux chercheurs en Sciences humaines et sociales (histoire, histoire de l’art, géographie, sociologie, littérature, droit, information-communication, ...) de publier tout article inédit pour peu qu’il entre dans les axes de travail du CRÉSAT, notamment l’histoire, l’histoire des arts et les patrimoines de l’industrie, les territoires intelligents, les cultures et la communication, les espaces publics et les circulations internationales du Moyen Âge à nos jours.

Une attention particulière sera portée aux contributions mobilisant une logique bi- ou multinationale ainsi que le territoire rhénan.

 

 

Retour aux sources

Cette rubrique replace les sources de la recherche en Sciences humaines et sociales au cœur de la réflexion. À partir d’une source (document d’archives, données collectées, entretiens, etc.), les auteurs sont invités à en développer de premiers éléments d’analyse, apporter un éclairage à la fois scientifique et méthodologique sur un sujet donné et ainsi valoriser les découvertes les plus récentes et nouvelles hypothèses s’inscrivant dans les champs d’étude de la RRS. Les contributions pourront s’intégrer dans les axes du dossier thématique ou dans ceux du CRÉSAT.

 

Plus d’information sur la revue, ses rubriques et les normes éditoriales :

https://www.cresat.uha.fr/activites/publications/rrs/

 

Délais et modalités

Les articles (45.000 caractères maximum) sont à envoyer au plus tard le 1^er avril 2022 à l’adresse suivante : revuedurhinsuperieur.cresat AT uha.fr. Les contributions seront soumises à une évaluation en double aveugle. Les auteurs sélectionnés seront avertis début juin et devront envoyer leur article définitif avant le 1^er juillet 2022 pour une publication à la fin de l’année.

Tout article ayant déjà fait l’objet d’une publication (papier ou électronique), y compris dans une autre langue, sera refusé.

 

Direction de la revue

- Guido Braun, Université de Haute-Alsace (UHA), directeur éditorial

- Aziza Gril-Mariotte, UHA, directrice éditoriale adjointe

Comité de lecture

- Régis Boulat, UHA

- Indravati Félicité, Université de Paris-Diderot

- Stéphane Haffemayer, Université de Rouen

- Carine Heitz, Irstea-ENGEES GESTE

- Liliane Hilaire-Pérez, Université de Paris-Diderot et EHESS (dossier thématique)

- Brice Martin, UHA

- Pascal Raggi, Université de Lorraine