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Paris, avril 2024
Mise en ligne du site Carrières à plâtre. Belleville et l'Est parisien, XIIIe - XIXe siècle
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Le développement du site Carrières à plâtre. Belleville et l'Est parisien, XIIIe - XIXe siècle (https://carrieres-belleville.huma-num.fr/) répond à une volonté de rendre disponible un fonds exceptionnel de transcriptions à partir d’archives portant sur les carrières à plâtre de Belleville, en banlieue parisienne, principalement à l’époque moderne. Ce fonds provient du travail de collecte de Michel Legagneux, enseignant érudit, qui a dépouillé plus de 10 000 actes issus des plusieurs fonds déposés majoritairement aux Archives nationales, et en particulier dans le Minutier Central des notaires. Son décès prématuré a laissé inachevé un projet d’ouvrage, mais le matériel subsiste, autonome. Après le dépôt du fonds par les ayants-droits, le Centre de recherches historiques (CRH, EHESS/CNRS) a mis en forme les données pour les rendre librement accessibles, conformément aux vœux des déposants. L’équipe dédiée à ce projet éditorial est constituée de plusieurs membres du laboratoire (chercheurs, ingénieures, graphiste) et veut témoigner d'un format collectif de la recherche et de sa diffusion, à partir d’une exploration documentaire au long cours, qui pourrait d’ailleurs être prolongée. Le projet est accompagné par le Collectif Sources et données de la recherche du CRH.
Image : Charles-Léopold Grevenbroeck, Vue de Paris depuis Belleville, huile sur toile, 1738.
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La transcription réunit des actes allant de 1254 à 1889, soit 10 132 actes, pour un total de plus de 16 millions de caractères. L’ensemble du fonds comporte surtout des actes notariés, des rapports et procès-verbaux de police, mais aussi des actes législatifs et judiciaires émis par les autorités centrales, etc. La période 1660-1789 est majoritairement couverte : cette tranche chronologique compte plus de 85 % des actes. Certains actes ne sont donnés que sous la forme d'une ligne de transcription, alors que d’autres occupent plusieurs pages. Une vérification des dates, des cotes et des niveaux d’information a été effectuée pour aboutir à une titulature cohérente, juste et compréhensible par tous. Le niveau de fiabilité des transcriptions a quant à lui été reconnu comme très satisfaisant. La base de données qui est présentée est donc le fruit d’un travail initial de Michel Legagneux, et d’une intervention de l’équipe du CRH sur les métadonnées et l’indexation. Tous les actes sont ouvertement consultables, téléchargeables, interrogeables en plein-texte et à l'échelle de tout le corpus. Isolément ou conjointement, ils peuvent ainsi supporter un très grand nombre de modalités exploratoires ; les utilisateurs et les utilisatrices devront cependant tenir compte d'orthographes qui n'ont été ni homogénéisées ni modernisées.
Image : Ordonnance de police sur les carrières à plâtre de Belleville, 20 août 1778.
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Un site pour la lecture
et l’exploitation historienne du corpus
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Les transcriptions de Michel Legagneux ont été déposées au Centre de recherches historiques sous la forme d'un fichier textuel brut, contenant également des indications chronologiques et archivistiques. Ce document originel a été repris et utilisé comme fichier d'entrée pour une chaîne de mise en forme de données. L'objectif était de rendre cet ensemble disponible à la lecture et à l'exploitation historienne à travers plusieurs réalisations. Pour cela, les données du fichier de départ ont été nettoyées puis transformées en une base documentaire de 10 132 fichiers XML-TEI, où chaque fichier correspond à une transcription accompagnée de ses informations de datation et de conservation. Ces fichiers ont ensuite été intégrés à un site TEI Publisher. Ses utilisateurs et utilisatrices peuvent consulter les textes sur la page "Corpus", mais aussi afficher des sous-ensembles, en sélectionnant les facettes archivistiques et chronologiques en fonction de leurs intérêts. Ils ont également la possibilité d'afficher des textes correspondant à des intervalles de temps grâce à une timeline dynamique. Enfin, le site donne la possibilité d'effectuer des recherches plein texte, mais aussi des recherches complexes à l'aide d'opérateur booléens.
Image : Extrait du code Python de mise en forme des données.
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Intérêts pour l’exploitation historique
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Alors que la collecte des données historiques est une tâche rendue aujourd’hui difficile, tant par l'accessibilité moindre des fonds que par des temps de recherche de plus en plus courts, cette incroyable base de données présente pour l’historienne avertie, comme pour l’historienne amateure, le double avantage d’une enquête à la fois cohérente et accomplie. Par sa densité chronologique, son unité de lieu et d’activité, et par son degré d’achèvement, elle est vouée à devenir directement exploitable. Son indexation par toponymes et patronymes ouvre déjà la possibilité de requêtes fines et ponctuelles, liées à l'histoire spécifique des lieux et leurs habitants. De multiples questionnements ouvrent la voie à différentes montées en généralité : histoire des conditions de travail, des régulations et de la justice du travail, de la proto-industrialisation, de l’évolution des techniques et des morphologies péri-urbaines et urbaines, de la reproduction sociale et professionnelle, ainsi que de multiples échelles : communauté, métier, famille, individu, localité, sans compter leurs croisements possibles. Depuis une entrée très précise – les carrières à plâtre de Belleville –, plusieurs recherches historiques peuvent s’emparer des données dans la mesure où la saisie des actes réalisée par Michel Legagneux, en définitive, permet plusieurs mises en contexte.
Image : Philippe-Nicolas Milcent, Vue de Paris du côté de Belleville (détail), gravure, 1736.
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À propos
![]() Le Collectif « Sources et données de la recherche » est une structure transversale du Centre de recherches historiques, centrée sur les thématiques afférentes aux données. Espace de discussion entre ingénieures, chercheuses et chercheurs, enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, le Collectif a pour but de lancer et d'accompagner des projets numériques qui s'appuient tant sur des données collectées récemment qu'issues des bases historiques du CRH. Il s'est aussi fixé pour objectif d'organiser des manifestations scientifiques et de contribuer au développement d'une culture numérique chez les chercheuses et chercheurs et les étudiantes du laboratoire à travers des séminaires.
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