[ATHENA] Fwd: [archives-poincare-interne] 3 motions du CNU section 17, transparence des recrutements, Capes, promotions

[Catherine Allamel-Raffin <catherine.allamelraffin AT unistra.fr>]

 Cher(e)s collègues,

 voici 3 motions votées par la Section 17 (Philosophie) du CNU.

 Bien cordialement,

 Catherine Allamel-Raffin

-------- Message transféré -------- Sujet : [archives-poincare-interne] 3 motions du CNU section 17, transparence des recrutements, Capes, promotions Date : Thu, 23 May 2024 13:59:41 +0200 (CEST) De : Claire Crignon <claire.crignon AT univ-lorraine.fr> Répondre à : Claire Crignon <claire.crignon AT univ-lorraine.fr> Pour : archives-poincare-interne <archives-poincare-interne AT univ-lorraine.fr>

 

La section 17 du CNU, réunie en assemblée générale à Lyon le 23 mai 2024, réaffirme son attachement au principe de transparence quant aux différents éléments factuels afférents aux procédures de recrutement (MCF, PR, PRAG, ATER) : entre lesquels le nom, le numéro et le profil du poste, la composition des comités, les dates de réunion et d'audition, le nombre de candidats, la liste des candidats auditionnés, le classement provisoire transmis au CA de leur établissement et le classement définitif à l’issue du CA. Elle incite les présidents et membres des comités de sélection à déposer et vérifier ces informations, dès qu'elles sont disponibles, sur le site indépendant « https://wiki17.hypotheses.org/ » qui s'attache à les recueillir et publier en toute neutralité. La section estime que cette publication favorise l'égalité de traitement des candidats, l'organisation pratique de leur campagne de candidature, tout comme la transparence des procédures, et qu'elle ne constitue en aucune façon une atteinte au principe du secret des délibérations.

 

Motion CAPES

 

La section 17 du CNU, réunie en assemblée générale à Lyon le 23 mai 2024, a pris connaissance du projet ministériel définissant « la stratégie de formation et de recrutement des professeurs ». La section exprime ses plus vives inquiétudes quant aux modalités et aux contenus de cette réforme élaborée sans aucune consultation des acteurs de ces formations. Elle demande au ministère de suspendre d’au moins un an la mise en œuvre de cette réforme et de procéder à une consultation nationale des acteurs de la formation et du recrutement des professeurs du second degré avant de proposer une nouvelle version de la réforme adossée à un calendrier raisonnable.

Sur le fond la section déplore : -       Le contenu même de la réforme censée opérer le « choc des savoirs » attendu par le ministère : un concours passé au cours du sixième semestre de licence ne pourra assurer le socle disciplinaire nécessaire aux futurs professeurs du secondaire, ni les méthodes pour continuer à se former une fois entrés dans le métier. En l’état des projections de la réforme, la part d’enseignement disciplinaire dans les nouveaux masters ENSP censés accueillir les lauréats du concours est trop faible. De ce fait, c’est le principe même de la formation universitaire des professeurs du secondaire qui est remis en question, par la dissolution du lien entre recherche et enseignement. -       Un calendrier irréaliste qui court-circuite le travail de concertation des équipes pédagogiques. Alors que les formations ont été renouvelées depuis peu ou sont en cours de renouvellement, les équipes pédagogiques ne pourront ni mettre en place ni faire valider pour la rentrée 2024 les modules de licence supposés préparer au nouveau concours du CAPES de philosophie prévu en fin de premier semestre de 3^ème année de licence. -       L’imposition des maquettes de master ENSP par le ministère. Cela remet en cause aussi bien l’autonomie des universités que les libertés académiques des universitaires qui devront les mettre en œuvre. Il s’agit d’une attaque sans précédent sur ce plan et d’une rupture de l’équilibre dans les relations entre rectorats et universités au sein de l’enseignement supérieur, qui nous paraît gravement menacer le principe même des libertés académiques.

La section 17 du CNU est favorable à toute concertation qui prendrait en compte la qualité de la formation pédagogique des futurs professeurs et l’amélioriation des conditions matérielles de leurs études comme de leur insertion professionnelle. Mais elle ne saurait cautionner un projet qui conduit à un abaissement des exigences de leur formation disciplinaire, de leurs perspectives à long terme, et à la fragilisation de l’école Républicaine.

Motion sur les promotions

Par l’arrêté du 13 février 2023, la politique gouvernementale a acté l’effondrement du taux de promotion à la hors-classe pour les MCF. Ce taux, qui était de 20% des promouvables parmi les MCF jusqu’en 2022, est passé à 15% en 2023, puis à 12,5% en 2024 et atteindra 10% en 2025. Pour l’échelon exceptionnel de la hors-classe, la chute des contingents est cette année de 60%. De surcroît, le taux d’avancement au deuxième échelon de la classe exceptionnelle des PU est en 2024 de 15% contre 21% jusqu’en 2022. La section 17 du CNU, réunie en assemblée plénière le 23 mai 2024, dénonce la baisse de ces taux de promotion.

Cette réduction drastique dans les contingents de promotions a des conséquences néfastes sur nos carrières et sur notre profession. L'aggravation de cette logique de mise en concurrence pèse fortement sur le principe de promotion et de mobilité professionnelles. Elle crée un blocage significatif dans la carrière des MCF de classe normale et intensifie les effets de la stagnation des points d'indice et de l'inflation sur le pouvoir d'achat des enseignants-chercheurs.

Nous devons également prendre en compte les conséquences de cette chute pour nos collègues en fin de carrière, confronté.es à la perspective d'une retraite avec un indice terminal faible et une rémunération amoindrie. D'autant plus que cela intervient dans un contexte d'allongement de carrières suite à la réforme récente des retraites. 

Ces décisions sont en contradiction avec le principe du protocole Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations, avec les Lignes Directrices de Gestion ministérielles d’une carrière sur au moins deux grades et avec la politique annoncée dans la Loi de Programmation pour la Recherche pour la revalorisation des rémunérations des enseignants-chercheurs. Elles sont peu compatibles avec les préoccupations affichées du gouvernement visant à renforcer « l’attractivité du métier ».

La section 17 du CNU, réunie en assemblée générale à Lyon le 23 mai 2024, demande au ministère de relever le taux de promotion au moins au niveau de 2022, c’est-à-dire à 20% pour la hors-classe des MCF et 21% pour l’échelon 2 de la classe exceptionnelle des PU.

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Professeure des Universités, histoire et philosophie des sciences
Université de Lorraine
Archives Henri-Poincaré

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