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Objet : Histoire des techniques
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[ATHENA] Collections techniques et scientifiques en quête d’enquêtes - JE 22-23 nov. 2024
- From: Patrice Bret <patrice.bret AT yahoo.fr>
- Subject: [ATHENA] Collections techniques et scientifiques en quête d’enquêtes - JE 22-23 nov. 2024
- Date: Mon, 28 Oct 2024 10:17:11 +0000 (UTC)
Bonjour à tous,
Veuillez trouver ci-dessous l'annonce envoyée par Arnaud Hurel (avec le lien vers l'affiche et le programme).
J'y joins à la suite, pour rappel, l'argumentaire qui avait accompagné l'appel à communication diffusé antérieurement.
Avec nos excuses pour les éventuels doublons.
Bien cordialement,
Patrice Bret
Centre Alexandre Koyré (EHESS-CNRS-MNHN) / LabEx HASTEC (EPHE-PSL) et CTHS (ENC-PSL)
----- Message transmis -----
De : Arnaud Hurel" (via theuth Mailing List) <theuth AT listes.univ-rennes.fr>
Chères Collègues,
Chers Collègues,
Chers Collègues,
Le programme des deux journées d’étude “Collections techniques et scientifiques en quête d’enquêtes : ce que révèlent les objets et leurs archives” des 22-23 novembre 2024 est disponible en ligne : https://cthsshstai.hypotheses.org/995
Ces journées d’étude sont organisées par le CTHS – section des sciences, d’histoire et patrimoine des sciences et des techniques et de l’archéologie industrielle (comité d'organisation : Marie-Sophie Corcy, Patrice Bret, Arnaud Hurel) – et le musée des Arts et Métiers-Cnam. Elles sont en accès libre et se dérouleront au musée des Arts et Métiers-Cnam.
Bien cordialement
Arnaud Hurel
Bien cordialement
Arnaud Hurel
Arnaud HUREL
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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Département Homme et Environnement - UMR 7194 HNHP
Institut de paléontologie humaine - 1 rue René Panhard 75013 Paris
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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Département Homme et Environnement - UMR 7194 HNHP
Institut de paléontologie humaine - 1 rue René Panhard 75013 Paris
Depuis la fin du XXe siècle, quelques affaires médiatisées (trafic d’objets archéologiques et ethnographiques de diverses civilisations, butin de guerre des impérialismes nationaux et coloniaux, spoliation des biens juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, trafic d’objets pillés dans les musées de pays en guerre, demandes de restitution) soulevant des questions éthiques, notamment sur les restes humains, et celle du retour, comme cela s’était posé en 1815 et 1945, ont fait émerger la nécessité d’interroger l’histoire des collections muséales, celle des pratiques d’acquisition, de gestion et d’exposition.
Plus généralement, l’histoire des musées, appréhendée le plus souvent sous un angle institutionnel, est un fait acquis de la muséologie, comme l’est traditionnellement l’histoire des fonds et collections d’archives pour les chartistes. Initiée par les musées de beaux-arts, l’histoire des collections muséales (contextes, pratiques de conservation et restauration, etc.) se penche en revanche encore peu sur les musées scientifiques et techniques, tout comme sur les musées d’histoire naturelle ou les collections patrimoniales des universités et grandes écoles, à la différence des archives scientifiques qui ont fait l’objet d’études. De plus, lorsqu’on en diffuse les résultats, les méthodologies mises en oeuvre sont souvent négligées. Musées et collections échappent encore trop souvent à une histoire historienne.
L’histoire des collections, celle des processus à l’oeuvre au sein même de l’institution, permet pourtant d’entrer au coeur du musée et de son fonctionnement, de comprendre les échanges qui s’opèrent au sein de ce milieu entre les pièces, les acteurs, les institutions et les cadres théoriques. Elle met en évidence les changements de paradigmes que les collections et/ou les établissements qui les conservent peuvent connaître depuis leur création. L’étude des mécanismes et des modalités de la constitution des collections est ainsi un prisme indispensable à la compréhension de l’institution. Elle révèle de multiples processus, comme les phases d’accroissement et les pertes (radiations, disparitions participant à une espèce de taphonomie du tiroir et de la réserve), éclaire les politiques d’acquisition et les pratiques de gestion, met en lumière les jeux des acteurs et les réseaux de sociabilités. Les collections comportent autant d’artefacts et de spécimens que d’enquêtes à mener, de la pièce dans sa singularité et sa matérialité aux concepts qui justifient sa collecte, sa conservation et ses interprétations.
L’histoire des collections, celle des processus à l’oeuvre au sein même de l’institution, permet pourtant d’entrer au coeur du musée et de son fonctionnement, de comprendre les échanges qui s’opèrent au sein de ce milieu entre les pièces, les acteurs, les institutions et les cadres théoriques. Elle met en évidence les changements de paradigmes que les collections et/ou les établissements qui les conservent peuvent connaître depuis leur création. L’étude des mécanismes et des modalités de la constitution des collections est ainsi un prisme indispensable à la compréhension de l’institution. Elle révèle de multiples processus, comme les phases d’accroissement et les pertes (radiations, disparitions participant à une espèce de taphonomie du tiroir et de la réserve), éclaire les politiques d’acquisition et les pratiques de gestion, met en lumière les jeux des acteurs et les réseaux de sociabilités. Les collections comportent autant d’artefacts et de spécimens que d’enquêtes à mener, de la pièce dans sa singularité et sa matérialité aux concepts qui justifient sa collecte, sa conservation et ses interprétations.
Les objets peuvent être appréhendés spécifiquement, par corpus (catégories fondées sur les typologies, modalités d’acquisition, provenances, thématiques) ou globalement sous l’angle de la collection en tant qu’ensemble construit à travers les liens qui unissent les pièces entre elles. Les grilles de lectures, qui en découlent, sont un outil incontournable tant pour la recherche que pour la gestion, en premier lieu pour le récolement.
Une histoire matérielle en miettes
Les collections techniques et scientifiques ne sont que trop rarement réellement documentées ; il n’était pas d’usage, jusqu’à une époque récente, de justifier les choix en matière d’acquisition, de s’attacher au(x) contexte(s), de rassembler des sources, de constituer des dossiers d’oeuvre. Avant d’acquérir un statut muséal ou patrimonial, nombre de collections ont d’ailleurs été formées dans un tout autre but, souvent professionnel (outils, machines-outils, instruments scientifiques) ou didactique (modèles de référence, spécimens types, enseignement, lecture…), mais tous les musées conservent des objets dont on ne sait rien (encore). Leurs archives, considérées dans toute leur variété – inventaires, registres d’entrées, listes de récolement, documents de gestion, correspondances, documents liés à la gouvernance, étiquettes… – sont souvent éclatées dans différents fonds et établissements car, dans leur histoire et parfois jusqu’à nos jours, les bibliothèques ont souvent réuni à côté des livres des collections d’histoire naturelle ou d’archéologie, du Cabinet des médailles de la Bibliothèque royale puis nationale à l’École des mines ou la faculté de médecine de Montpellier. Ces archives sont le pendant essentiel aux sources matérielles que constituent les collections (facture de l’objet, traces d’usage, réparations ou restaurations, numéros et autres marques successives).
Dans un contexte où la notion d’études de provenance devient un sujet d’actualité qui dépasse largement les seuls musées d’art, cette journée d’étude présentera les enjeux de l’histoire des collections pour les institutions muséales (musées de beaux-arts, musées scientifiques et techniques, musées d’histoire naturelle), les bibliothèques patrimoniales et les universités. De l’histoire matérielle à l’analyse des sources mêmes de cette histoire, elle présentera la diversité d’études de cas, accordera une large place aux aspects méthodologiques, aux matériaux mobilisés et interrogera, spécifiquement, le statut des archives des collections.
- [ATHENA] Collections techniques et scientifiques en quête d’enquêtes - JE 22-23 nov. 2024, Patrice Bret, 28/10/2024
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