Bonjour à toutes et à tous,
La prochaine séance du
séminaire “Histoire des jeux et
de leurs théories mathématiques” présentée
par Amirouche
Moktefi, de la Tallinn University of Technolgy
(Estonie), sera consacrée à :
“Le
jeu de la logique n’amuse personne : le dilemme de Lewis
Carroll”
Elle aura lieu à la Maison
Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société (MESHS) de Lille,
le lundi 24 avril
à 17h00, dans
la salle 004 (à
gauche, en bas des escaliers).
La séance est ouverte à tous.
Résumé : Le
mathématicien anglais Charles L. Dodgson, alias Lewis
Carroll, croyait à l’utilité de la logique formelle dans la
vie quotidienne. Il s’est donc employé à la vulgariser. Il
publie notamment en 1886 un « Jeu de la Logique » grâce
auquel le public s’amuserait à résoudre des syllogismes en
utilisant des jetons de couleur et un diagramme dessiné sur
un plateau. Le jeu est une variation des fameux cercles que
Léonard Euler avait rendus célèbres dans ses « Lettres à une
Princesse d’Allemagne » (1768). Dans cette présentation, les
règles du jeu seront d’abord expliquées. Ensuite, la place
du jeu dans l’histoire des diagrammes logiques sera
discutée. Enfin, la réception du jeu permettra de mettre en
avant le dilemme du vulgarisateur qui cherche un équilibre
fragile entre instruction et amusement.
Le séminaire, organisé par
Lisa Rougetet, est soutenu par le Rime Lab (EA 7396), le
laboratoire Lille Economie Management (UMR 9221) et le
laboratoire Savoirs Textes Langage (UMR 8163), en
partenariat avec la MESHS.
L’objectif de ce cycle de
séminaires est de mener une réflexion sur la place que peut
occuper le jeu dans une démarche scientifique ; comment les
jeux et leur analyse ont-ils introduit de nouveaux concepts
et posé de nouveaux problèmes ? Comment ont-ils permis la
modélisation de situations simples pour ensuite développer
des théories plus complexes ? Le jeu possède en effet ces
atouts de se développer au sein de règles précises ; il a
fait l’objet de tentatives de mises au point de stratégies
gagnantes s’appuyant sur des démarches mathématiques
singulières, permettant de les enrichir en retour, mais a
également servi de modèle dans la compréhension de
phénomènes appartenant à d’autres champs disciplinaires.
Les
questionnements autour de l’utilisation des jeux dans une
théorie scientifique, à la fois en tant qu’objet ou
qu’outil, seront à la frontière de plusieurs disciplines
(théorie des jeux en économie, histoire des mathématiques
récréatives, ethnomathématique, informatique), et
interrogeront l’histoire pour faire apparaître et analyser
la fécondité des interactions entre le jeu et les pratiques
scientifiques.
Programme prévisionnel :
Toutes les séances
auront lieu le lundi de 17h à 19h à la MESHS de Lille, 2
rue des Canonniers 59 002 Lille Cedex.
- lundi 15 mai 2017 : Eric
Vandendriessche (CNRS, Laboratoire SPHERE). “Étude
mathématique des jeux de ficelle”.
Une journée d’étude clôturera
ce séminaire, elle aura lieu le mercredi 21 juin à
la MESHS de
Lille. Les détails de cette journée seront communiqués
ultérieurement.
Précédentes
interventions :
- lundi 28 novembre 2016 :
Christian Schmidt (professeur émérite Université
Paris-Dauphine). “La
théorie des jeux : histoire et prospective”.
- lundi 12 décembre 2016 :
David King (maître de conférences en Game Design, London
College of Communication). “Choice,
Randomness and Interaction: Exploring Game Rules”.
- lundi 16 janvier 2017 :
Jean-Paul Delahaye (professeur émérite Université de Lille
Sciences et Technologies). “Battre les cartes : du mélange de Gaspard
Monge aux surprenants résultats de Persi Diaconis”.
- lundi 20 février 2017 :
Évelyne Barbin (professeure émérite, Laboratoire de mathématiques Jean Leray,
Université de Nantes). “Le problème des 36 officiers de Leonhard
Euler à Gaston Tarry (1782-1900)”.
- lundi 27 mars 2017 :
François Goichot (maître de conférences, Laboratoire de
Mathématiques et de leurs Applications, Université de Valenciennes).
“Le “jeu
des philosophes” : la
rithmomachie comme apprentissage de l’arithmétique
boécienne”.
Au plaisir de vous retrouver,
Bien cordialement,
Lisa Rougetet
ATER
en mathématiques à l'Université de Lille, Sciences Humaines et
Sociales
Docteure
en Histoire des Sciences et Épistémologie
Membre
associé au laboratoire Savoirs Textes Langage (UMR 8163)