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Objet : Histoire des techniques
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[ATHENA] AAA pour le dossier "Mauvaise science" de la revue Zilsel
- From: jerome.lamy AT laposte.net
- Subject: [ATHENA] AAA pour le dossier "Mauvaise science" de la revue Zilsel
- Date: Fri, 10 Jan 2025 11:35:19 +0100 (CET)
Bonjour,
La revue Zilsel - Science, technique, société propose l'appel à articles ci-après dans le cadre d'un dossier à venir sur le thème "Mauvaise science : plagiat, fraudes, méconduites scientifiques". Les résumés de propositions de contributions, d'une longueur d'environ 300 mots, sont attendues pour le 15 février 2025.
Bien cordialement,
Les coordinateur·rices du dossier : Thibaud Boncourt, Cynthia Colmellere, Jérôme Lamy, Julien Larrègue, Sébastien Plutniak
La revue Zilsel - Science, technique, société propose l'appel à articles ci-après dans le cadre d'un dossier à venir sur le thème "Mauvaise science : plagiat, fraudes, méconduites scientifiques". Les résumés de propositions de contributions, d'une longueur d'environ 300 mots, sont attendues pour le 15 février 2025.
Bien cordialement,
Les coordinateur·rices du dossier : Thibaud Boncourt, Cynthia Colmellere, Jérôme Lamy, Julien Larrègue, Sébastien Plutniak
Appel à articles
Dossier de la revue Zilsel : « Mauvaise science : plagiat, fraudes, méconduites scientifiques »
Coordination : Thibaud Boncourt, Cynthia Colmellere, Jérôme Lamy, Julien Larrègue, Sébastien Plutniak
Dans le champ scientifique, les affaires de fraudes, de plagiats et de falsifications se succèdent et trouvent, pour certaines, un écho considérable dans les sphères médiatiques. Ces dernières réactivent périodiquement une forme de panique morale quant à la confiance que l'on peut – ou devrait – accorder aux sciences, jusqu'à considérer que les biais et maux dont elles sont gangrenées justifient une défiance totale. En réaction à cela, des acteurs scientifiques comme politiques et entrepreneuriaux s'impliquent dans des formes de moralisation volontariste des activités savantes. Ils traquent les fraudeurs via divers dispositifs (post-publication peer review), instruisent les manquements supposés à l'intégrité scientifique, militent en faveur de pratiques plus vertueuses, commercialisent des conseils en bonnes pratiques scientifiques, etc.
S'inscrivant dans la longue histoire des études morales sur les sciences, des travaux s'intéressent à l'étiologie des méconduites, en identifiant à la fois des causes individuelles (faiblesse psychologique, quête de reconnaissance professionnelle, poursuite d'objectifs politiques, etc.) et collectives. Certains de ces résultats se diffusent dans les communautés scientifiques et sont adoptés comme explications possibles de ces méconduites. Ainsi, le « publish or perish », formulation résumant les incitations à la (sur)publication, est souvent considéré comme un facteur expliquant la vaine surproduction et, par conséquent, les comportements les plus déviants. Similairement, la « recherche par projet » est pointée comme responsable d'une concurrence exacerbée laissant croire que tous les moyens seraient bons pour rafler des subsides. Pourtant, dans ce contexte, il reste difficile de distinguer ce qui, dans l'apparente croissance des méconduites scientifiques, tient à leur augmentation effective du fait de ces conditions structurelles ou de la multiplication des thermomètres visant à les objectiver – autrement dit, une attention de plus en plus grande aux possibles comportements frauduleux. Il reste que, sur un plan normatif, on ne peut s’habituer ni à la prolifération de la « mauvaise science », ni à ce qui commence à s’apparenter à un business de l’anti-fraude ou à ses traductions dans des formes routinisées de bureaucratie académique. D'un point de vue historique et sociologique, ces phénomènes posent plusieurs questions que ce dossier de Zilsel entend contribuer à éclairer.
• Il s'agira d'abord de mettre au jour les processus par lesquels des pratiques scientifiques sont étiquetées comme mauvaises ou répréhensibles. L'objet est alors de mettre en évidence ce qui est en jeu dans la définition des normes de « bonne » ou de « mauvaise science », ainsi que dans les démarches d'enquête mises en œuvre pour condamner ou réhabiliter les pratiques scientifiques considérées.
• Il s'agira ensuite d'illustrer, par l'analyse d'exemples récents et inédits, le large éventail des pratiques perçues comme frauduleuses à l’œuvre dans le champ scientifique. Les contributions pourront à la fois interroger les ressorts de ces comportements et les conditions socio-épistémiques spécifiques dans lesquelles ils émergent et sont étiquetés comme déviants, notamment en lien avec des rapports de domination.
• Il s'agira enfin d'examiner si des indices existent pour accréditer l'idée de l'avènement d'un nouveau régime de sciences, dans lequel les « mauvaises » manières de faire, les détournements d’images, la copie frauduleuse, le vol de données, l’invention pure et simple d’un terrain ou encore l’arrangement avec l’existant constitueraient des biais courants qu’il s’agirait d’administrer, de cadrer, de limiter.
Modalités
Les résumés de propositions de contributions à ce dossier « Friction », d'une longueur d'environ 300 mots, sont attendus pour le 15 février 2025 et seront envoyés aux trois adresses suivantes : thibaud.boncourt AT univ-lyon3.fr, jerome.lamy AT laposte.net, sebastien.plutniak AT cnrs.fr.
Références indicatives
• Bridgstock, M. 1982. « A sociological approach to fraud in science ». The Australian and New Zealand Journal of Sociology 18 (3): 364-383.
• Chevassus-au-Louis, N. 2016. Malscience. De la fraude dans les labos. Paris, Le seuil.
• Didier, E, et C. Guaspare-Cartron. 2018. « The new watchdogs’ vision of science ». Social Studies of Science 48 (1): 165-167.
• Dubois, M., et C. Guaspare. 2019. « ‘Is someone out to get me?’ : la biologie moléculaire à l’épreuve du Post-Publication Peer Review ». Zilsel 6: 164-192.
• Hackett, E. J. 1994. « A social control perspective on scientific misconduct ». The Journal of Higher Education 65 (3): 242-260.
• Hagstrom, W. O. 1964. « Anomy in scientific communities ». Social Problems 12: 186.
• LaFolette, M., 2000, « The Evolution of the 'Scientific Misconduct' Issue: An Historical Overview », Experimental Biology and Medecine 224(4): 44535C.
• Racker, E. 1989. « A view of misconduct in science ». Nature 339: 91-93.
• Shuchman, M. 2017. « Stopping the slide to research fraud ». CMAJ 189 (6): E256-257.
• Weinstein, D. 1979. « Fraud in science ». Social Science Quarterly 59 (4): 639-652.
• Zuckerman, H. 1984. « Norms and deviant behavior in science ». Science, Technology, & Human Values 9 (1): 7-13.
S'inscrivant dans la longue histoire des études morales sur les sciences, des travaux s'intéressent à l'étiologie des méconduites, en identifiant à la fois des causes individuelles (faiblesse psychologique, quête de reconnaissance professionnelle, poursuite d'objectifs politiques, etc.) et collectives. Certains de ces résultats se diffusent dans les communautés scientifiques et sont adoptés comme explications possibles de ces méconduites. Ainsi, le « publish or perish », formulation résumant les incitations à la (sur)publication, est souvent considéré comme un facteur expliquant la vaine surproduction et, par conséquent, les comportements les plus déviants. Similairement, la « recherche par projet » est pointée comme responsable d'une concurrence exacerbée laissant croire que tous les moyens seraient bons pour rafler des subsides. Pourtant, dans ce contexte, il reste difficile de distinguer ce qui, dans l'apparente croissance des méconduites scientifiques, tient à leur augmentation effective du fait de ces conditions structurelles ou de la multiplication des thermomètres visant à les objectiver – autrement dit, une attention de plus en plus grande aux possibles comportements frauduleux. Il reste que, sur un plan normatif, on ne peut s’habituer ni à la prolifération de la « mauvaise science », ni à ce qui commence à s’apparenter à un business de l’anti-fraude ou à ses traductions dans des formes routinisées de bureaucratie académique. D'un point de vue historique et sociologique, ces phénomènes posent plusieurs questions que ce dossier de Zilsel entend contribuer à éclairer.
• Il s'agira d'abord de mettre au jour les processus par lesquels des pratiques scientifiques sont étiquetées comme mauvaises ou répréhensibles. L'objet est alors de mettre en évidence ce qui est en jeu dans la définition des normes de « bonne » ou de « mauvaise science », ainsi que dans les démarches d'enquête mises en œuvre pour condamner ou réhabiliter les pratiques scientifiques considérées.
• Il s'agira ensuite d'illustrer, par l'analyse d'exemples récents et inédits, le large éventail des pratiques perçues comme frauduleuses à l’œuvre dans le champ scientifique. Les contributions pourront à la fois interroger les ressorts de ces comportements et les conditions socio-épistémiques spécifiques dans lesquelles ils émergent et sont étiquetés comme déviants, notamment en lien avec des rapports de domination.
• Il s'agira enfin d'examiner si des indices existent pour accréditer l'idée de l'avènement d'un nouveau régime de sciences, dans lequel les « mauvaises » manières de faire, les détournements d’images, la copie frauduleuse, le vol de données, l’invention pure et simple d’un terrain ou encore l’arrangement avec l’existant constitueraient des biais courants qu’il s’agirait d’administrer, de cadrer, de limiter.
Modalités
Les résumés de propositions de contributions à ce dossier « Friction », d'une longueur d'environ 300 mots, sont attendus pour le 15 février 2025 et seront envoyés aux trois adresses suivantes : thibaud.boncourt AT univ-lyon3.fr, jerome.lamy AT laposte.net, sebastien.plutniak AT cnrs.fr.
Références indicatives
• Bridgstock, M. 1982. « A sociological approach to fraud in science ». The Australian and New Zealand Journal of Sociology 18 (3): 364-383.
• Chevassus-au-Louis, N. 2016. Malscience. De la fraude dans les labos. Paris, Le seuil.
• Didier, E, et C. Guaspare-Cartron. 2018. « The new watchdogs’ vision of science ». Social Studies of Science 48 (1): 165-167.
• Dubois, M., et C. Guaspare. 2019. « ‘Is someone out to get me?’ : la biologie moléculaire à l’épreuve du Post-Publication Peer Review ». Zilsel 6: 164-192.
• Hackett, E. J. 1994. « A social control perspective on scientific misconduct ». The Journal of Higher Education 65 (3): 242-260.
• Hagstrom, W. O. 1964. « Anomy in scientific communities ». Social Problems 12: 186.
• LaFolette, M., 2000, « The Evolution of the 'Scientific Misconduct' Issue: An Historical Overview », Experimental Biology and Medecine 224(4): 44535C.
• Racker, E. 1989. « A view of misconduct in science ». Nature 339: 91-93.
• Shuchman, M. 2017. « Stopping the slide to research fraud ». CMAJ 189 (6): E256-257.
• Weinstein, D. 1979. « Fraud in science ». Social Science Quarterly 59 (4): 639-652.
• Zuckerman, H. 1984. « Norms and deviant behavior in science ». Science, Technology, & Human Values 9 (1): 7-13.
- [ATHENA] AAA pour le dossier "Mauvaise science" de la revue Zilsel, jerome . lamy, 10/01/2025
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